Bruno SCAVO, mon Bon Sauveur

Bon Sauveur, c’était un institut psychiatrique à Caen. Je ne sais si c’est valorisant en tout cas c’est une des formules idéales pour définir mon ami Bruno SCAVO. scavo-chez-gourdon-882Bruno est sommelier dans un paradis fiscal proche de la frontière italienne, dont je tairai le nom afin de lui éviter des problèmes avec les autorités monégasques. Alors je sais, certains d’entre vous sont déjà en train de faire la fine bouche en disant :  » Oui, Eeuuuh! Alors lààààeeeuh! Si maintenant il nous aborde le thème des copains sommeliers pour en arriver à nous faire la promo des Bordeaux, on change de crèmerie ! ». Je vous répondrai, illico, que Bruno a la grande qualité de ne pas s’intéresser qu’aux sempiternels Bordeaux et Bourgogne, et qu’en plus il y a des vignerons bordelais qui ont compris depuis longtemps qu’une approche « nature » de la culture de la vigne ne pouvait pas être pire que ce qu’ils voyaient autour d’eux. caramel-et-labarde-8871Lundi et mardi derniers, lâchement abandonné par un restaurateur que je pensais être un ami, qui a préféré un compagnon de dégustation, plus jeune et plus chauve, je suis parti avec Bruno au Salon de la Remise à Nîmes, suivi des Toqués des Dentelles à Jonquières pour finir le lendemain à Avignon au Salon Découvertes en Vallée du Rhône pour goûter les Chateuneuf du Pape et les Cairanne. Déguster avec lui c’est apprendre, tout ce que je sens confusément, il l’exprime simplement. Toujours chaleureusement accueilli par les vignerons, il m’a permis d’accéder à des crachoirs que je n’osais même pas envisager.

Laurent CHARVIN et Bruno à l'ombre d'un pied de vigne

Il remplit ses carnets à spirales de notes trés détaillées avec les arômes perçus, le potentiel de garde, une note sur vingt, l’accord gastronomique que ce vin suggère, enfin tout comme moi sauf que je ne note pas, je mémorise.

Quand un vigneron me demande d’un signe de tête ce que je pense de telle cuvée à laquelle il semble trés attaché, plutôt que de le froisser en ne trouvant pas les mots qu’il attend je lance mon étrange regard d’épagneul abandonné un quinze août vers Bruno qui a la délicatesse d’embrayer sur son analyse personnelle et de m’y associer. Quand je vous disais que Bruno SCAVO est mon Bon Sauveur.

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