L’AcadĂ©mie des MOZART de RestignĂ©.
mardi 27 avril2010Quand Mozart est au piano, les lièvres royaux n’ont qu’Ă bien se tenir. Deux reprĂ©sentants de cette gent animale Ă longues oreilles avaient eu la mauvaise idĂ©e d’Ă©lire domicile Ă RestignĂ©. Comme Robert BOULIN, on les a retrouvĂ©s noyĂ©s dans dix centimètres de sauce, le visage tumĂ©fiĂ© avec des traces de plomb. Conclusion de l’enquĂŞte : saturnisme aigu.
Après les obsèques, comme le veut la tradition, Pierre et Catherine BRETON convièrent dans leur cave les parents et amis proches afin d’Ă©voquer leur mĂ©moire. Je fus admis en tant que cousin lointain grâce Ă un courrier anonyme reçu quelque temps auparavant, faisant Ă©tat de mes lamentables pratiques pour tenter de me reproduire avec un Ă©lĂ©ment de sexe opposĂ©. Rien n’Ă©tait trop beau pour honorer leur mĂ©moire. Une foultitude de magnums remontant Ă 89 Ă©taient lĂ pour nous Ă©prouver. Pierre, gĂ©nĂ©reux comme Ă son habitude, avait prĂ©vu de quoi irriguer le Sahel.
Plusieurs d’entre nous avaient dĂ©cidĂ© de chasser l’immense peine qui nous avait envahis Ă grandes lampĂ©es de cabernet franc, d’autres se perdirent dans les volutes de fumĂ©e de cigares cubains accompagnĂ©s de leur indispensable compagnon liquide Ă base de canne Ă sucre. Plus la soirĂ©e avançait plus le niveau intellectuel des conversations gagnait en finesse et dĂ©licatesse. Ce n’est que fort tard dans la nuit que nous nous sommes sĂ©parĂ©s, nous promettant bien de profiter de chaque occasion qui nous sera donnĂ©e pour nous remĂ©morer l’âme de nos amis rongeurs. Depuis je ne peux regarder un Ă©pisode de Bug’s Bunny sans avoir l’arme Ă l’oeil.