Archive pour septembre 2011

Mimi, Fifi et Glouglou – Name-dropping

mercredi 28 septembre2011




Pour une radicalisation du journalisme d’investigation

jeudi 22 septembre2011

Parmi les livres que je n’ai pas lus, « Le quai de Ouistreham » de Florence Aubenas est sans nul doute celui qui m’a le plus marqué. Avec courage, cette journaliste aborde les problèmes du chômage et des sans-emplois à la recherche de toute activité pour survivre.

Cette difficile expérience, ma fiancée et moi l’avons vécue récemment à Ste Radegonde des Pommiers. Aux aurores, dès 8h30, nous étions à pied d’œuvre. Le patron avec des abdominaux à bascule, dont le nom me rappelle un ancien humoriste de la télévision,  nous donne les consignes à respecter. Habilement grimés, nous nous fondons parmi la douzaine de vendangeurs. Quinze rangs de sauvignon pour quatorze vendangeurs, je me propose au poste de compteur de rangs. Malheureusement ce poste n’existe pas encore (en parler à Bruxelles).

La compagne du chef m’entaille profondément le doigt à l’aide d’un de ces outils maudits appelés sécateur – voir photo – j’envisage un instant une action en justice et un rapatriement sanitaire (renforcer la législation sur les conditions de travail des saisonniers itinérants nés au Sénégal)  Après deux heures d’un travail infernal et dangereux entrecoupé de longues pauses forcées dues à une pluie fine et cinglante, nous regagnons le chai, où l’on retrouve le chef accaparé par son travail : surveiller le jus qui coule du pressoir. « Alors Monkéno çataplu ? » me lance-t-il quand nous parvenons à sa hauteur. Angèle, ma promise, pense qu’il nous a reconnus, ce dont je la dissuade. Il a dit « Monkéno » et non « Kéno », c’est bien qu’il y a erreur sur la personne.

Il est midi, notre expérience touche à sa fin, le sentiment du devoir accompli prédomine. Il me semble que nous avons bien investigué et que dorénavant, nous pourrons lors de nos soirées diapositives ajouter fièrement ce thème des vendanges à la liste déjà longue des conversations à aborder avec nos amis. « Ah au fait! Le nom de ce vigneron dont l’homonyme passait à la télévision, ce n’est ni Jacques Martin, ni Jean Roucas,  ni Collaro… Oui c’est ça ! Nicolas Reau ! »

Clos des Treilles – 1 Rue Pompois – Ste Radegonde des Pommiers –  Tel : 05 49 67 77 08

Mimi, Fifi et Glouglou – Un triomphe

lundi 19 septembre2011

Joël Teisseire, faut pas s’en priver.

mercredi 14 septembre2011

La veille de la représentation, la caissière m’avait bien prévenu : « Prévoyez de rester un peu plus longtemps! Là, cet après-midi, il est parti à Caillan, il répète avec son cousin! » Rénato et moi étions pile-poil à l’heure pour la séance de 10h30 et nous avions bien fait car la salle n’est pas bien grande, au maximum une demi-douzaine de spectateurs peuvent s’installer confortablement, plus vous priverait du plaisir de déambuler et suivre l’artiste sur le lieu de sa performance. Une chaise en bois dans un coin, la place handicapé, afin de répondre aux normes européennes. Une scène de 2m sur 4 juste séparée des spectateurs par un comptoir, à droite la caisse et au fond la porte de la chambre froide où attendent ses partenaires, l’entrée des lards tristes.

A notre arrivée la pièce venait de commencer, Joël Teisseire dialoguait avec un petit homme aux abdominaux aussi détendus que les bretelles de son marcel qui avait été blanc. Le sujet de ce 1er acte était, me semble-t-il, « De l’intérêt de planter 50 plutôt que 70 pieds de tomates pour faire du coulis ». Cette entrée en matière nous a permis de tout de suite mesurer l’envergure du personnage « Teisseire ». La belle soixantaine, grand, portant lunettes et sourire permanent, Monsieur Joël est de l’ancienne école, apprendre le métier sur le tas, vivre la situation, la méthode Actor’s Studio.

Acte 2 : Le bisteck de Mamie. D’où il ressort qu’il ne faut pas essayer d’en compter à Mamie, que si elle veut un bisteck pour elle et sa fille, qui ne mange pas de viande, il ne faut pas tenter de lui limiter le morceau à 250gr.

Acte 3, c’est là que nous entrons en scène. L’homme, fin psychologue, nous regarde et dit « C’est vous les andouillettes? » J’ai peu de texte mais encore faut-il que je le dise correctement : « Oui! Nous avons téléphoné hier pour réserver! » Son large sourire me disait « Hé! Je vois bien qui tu es! » Nous sommes comme qui dirait de la même confrérie, lui d’obédience « boucherie », moi « épicerie ». S’ensuit la narration imagée de son parcours professionnel, Rouen en 68 puis le retour au pays et la boucherie de la Rue de la Rouguière à Montauroux. La difficulté de maintenir l’activité face aux hypers. L’installation dans la plaine de grandes surfaces qui présentent le double avantage d’aider les petits commerçants à prendre leur retraite anticipée et améliorer le niveau architectural du village, le style bardage métallique néo-provençal est d’un raffinement achevé. On ne remercie jamais assez les élus des communes qui favorisent l’implantation de ces entreprises philanthropiques, créatrices d’emplois sous qualifiés, payés au lance-pierre et qui laissent à nos enfants cet héritage de monuments qui sauront affronter l’éternité, tels les pyramides. N’oubliez pas de les remercier la prochaine fois que vous vous retrouverez dans l’isoloir.

Mais au fait pourquoi étions nous là? Eh bien je vais de ce pas vous le narrer par le menu. (c’est drôle comme j’aime ce mot : menu) Voilà, il y a quelque temps, au cours d’un repas où nous parlions exceptionnellement de produits qui transitent par l’estomac, Ponpon nous lâche « Alors pour ce qui est de l’andouillette, Julien Besson qui bosse Au Baratin m’en a fait gouter une tirée à la ficelle, faite de tripes de porc et pour le petit plus : un morceau de couenne. Parmi les meilleures que j’aie jamais mangées ! » Dans la foulée je torturais Julien pour qu’il m’avoue la provenance. Dans un premier râle il me crache le morceau « Aargh! Tu en trouveras à la Boucherie Teisseire à Montauroux. Aargh! » Suffisait de demander. Voilà comment on fait cent kilomètres pour acheter une dizaine d’andouillettes. Dix kilomètres par andouillette, ça c’est du bilan carbone. P….! J’ai la forme, je me sens capable d’achever la planète à moi tout seul.

Boucherie Teisseire  –  Rue de la Rouguière  –  83  Montauroux  –  Tél : 04 94 76 43 98

.

Les jolies alcoolonies de vacances

dimanche 11 septembre2011

Pour la troisième fois ma fiancée m’avait envoyé ce week-end de juin en colo à Fronsac rejoindre mes petits camarades vignerons qui se rassemblaient au Château Moulin Pey Labrie. Tous les deux ans, Bénédicte et Grégoire Hubau réunissent quelques uns de leurs amis  des six coins de la France  deux jours durant lesquels ils font déguster leurs vins aux professionnels.

Attentifs au moindre de nos souhaits, ils nous avaient organisé des ateliers récréatifs. Pour la plupart, nous avions opté pour le pass intégral qui vous permet d’accéder à chaque atelier autant de fois et quand bon vous semble. La dégustation étant l’occupation principale des lieux,  je l’avais complétée par « nocturne à l’aveugle », version animée nuitamment par Matthieu Cosse et Nicolas Reau. Deux mètres de circonférence de renommée internationale dont j’ai suivi l’enseignement à la lettre, ils m’ont dit : « Betit sgalabée bien legalder, dourner, sendir longuement, ébuis gouder le bin lentement, lentement, gomme çà lui applendle! » Au début rien. Et puis, à la fin, de rien j’arrivais à reconnaitre pas grand chose. Signe d’une avancée certaine. L’atelier « cigare » était très suivi. Les plus grands n’avaient pas les plus gros et cela en arrangeait certains.

Mimi notre mannequin fétiche et mon cher, très cher, associé nous avaient agrémenté le paysage de sculptures monumentales et de peintures encore plus magnifiques que d’habitude, si c’est possible. Je sais nous touchons là les limites concevables du beau.

Ce furent trois jours de pur bonheur. Se retrouver dans un lieu magique avec une bande de kopins tous animés de la même passion, à boire de bons coups, manger du cochon lyonnais, fumer du havane et se raconter les dernières histoires fines. J’ai demandé à mon gérontologue de me prescrire la même ordonnance pour 2013, il m’a promis une réduction sur mon taux de gamma GT.

Que rêver de plus, sinon être réinvité dans deux ans pour la prochaine édition.

Bénédicte, Grégoire je vous en remercie d’avance.

* Ce subtil jeu de mots m’a été fort sympathiquement prêté par Michel Tolmer

Mimi, Fifi et Glouglou – After Chave

lundi 5 septembre2011