Archive pour décembre 2011

Un dîner presque parfait

vendredi 30 décembre2011

Lorsque Mimi m’a appelĂ© pour me dire qu’Ă  l’aide de sa carte bleue, il venait d’attraper une magnifique daurade coryphène congelĂ©e, j’ai tout de suite compris qu’il me sollicitait pour jouer les petites mains. J’ai sorti ma perruque blonde et pris la route de La Seyne sur Mer. La daurade coryphène en pâtĂ©, beaucoup pensent que cette recette est d’une facilitĂ© enfantine, il n’en est rien. Le temps de cuisson est très important, je dirais primordial, un quart d’heure manque et c’est la catastrophe, vous vous retrouvez avec une chair nacrĂ©e et dĂ©licate dont le goĂ»t tout en nuances s’accompagne d’arĂ´mes finement iodĂ©s, beaucoup trop subtils.

Pour Ă©viter cette erreur de dĂ©butant, Mimi a un secret. Il prend pour unitĂ© de temps l’apĂ©ro qu’il subdivise en X bouteilles selon la taille du poisson. En l’occurrence, il considĂ©ra que celui-ci nous imposerait deux, voire trois bouteilles. Après une Bodice d’HervĂ© Villemade et une Bubulles des Jousset, il prit soin de piquer la chair afin d’en vĂ©rifier la fermetĂ©. Sous la pointe du couteau, l’arĂŞte rĂ©sistait toujours. Sage, il prit le parti d’assurer au mieux le succès de ce mets de roi en sortant Les BĂ©guines de La Closerie. Une mise ancienne qui Ă©tait Ă  la mesure de l’instant : parfaite. Cette dĂ©pense somptuaire nous priverait du caviar et du foie gras, mais elle nous permettrait d’atteindre le temps de cuisson parfait.

Nous finissions juste cette troisième bouteille qu’il se levait en braillant « Oh! P….! la daurade ! » Il renversa dĂ©licatement chaises et table pour ouvrir dans l’urgence la porte du four. Et comme en ce moment, il prĂ©serve son bras gauche de tout effort en le maintenant dans le plâtre, il me jeta un torchon et cria : « Sors-la vite ! Sors-la vite! Elle va ĂŞtre trop cuite ! ». Optant pour la brĂ»lure au deuxième degrĂ©, je repliai le torchon et me saisis du plat tout en poussant un cri violent qui exprima toute la tendresse que je vouais Ă  mon ami.

Nul n’Ă©tait besoin de se prĂ©cipiter, la cuisson Ă©tait parfaite. La daurade s’Ă©tiolait magnifiquement dans le plat, faisant avec les quelques lĂ©gumes qui avaient survĂ©cu un amalgame flasque du plus bel effet. La chair avait acquis cette lĂ©gère nuance marronnasse gage de saveurs exceptionnelles Ă  venir. Et effectivement, la vue n’avait rien Ă  envier au goĂ»t. En bouche c’Ă©tait….hum! comment dire ?….les mots me manquent pour exprimer au plus près les sensations gustatives que m’a procurĂ© cette merveille. J’hĂ©site entre deux nuances très proches. Difficile un jeudi d’Ă©mettre un avis qui pourrait, mal interprĂ©tĂ©, ĂŞtre perçu comme une remarque Ă  la limite de la dĂ©sobligeance par le Raymond OLIVER de La Seyne. Il faut dire, Ă  sa dĂ©charge, que mes doigts enduits de Biafine ont pu dĂ©naturer la dĂ©licate palette des saveurs.

Catherine LANGEAIS-QUESNOT

Zéro jaja, zéro blabla

mercredi 21 décembre2011

Eric Cuestas est-il douĂ© de super-pouvoirs ? Et est-ce que ça ne serait pas aussi un peu le cas d’Amandine, sa femme ?

Quand vous poussez la porte du Temps des Vendanges,  leur cave-restaurant de Toulouse, vous ouvrez les yeux Ă©blouis d’un gosse dans un magasin de jouets. Sur les Ă©tagères, un casting de rĂŞve : l’Ă©lit’ de la vigneronerie nature au garde Ă  vous. Des Prix Nobel du sans soufre jusqu’aux meilleurs jeunes espoirs, ils sont venus, ils sont tous lĂ .

Mais du coup, par quoi commencer ? Alors on pose Ă  Éric une question toute simple : « Qu’est ce qu’on boit ? ». L’espace d’un instant, il penche la tĂŞte, il se concentre, ça lui donne un air un peu soucieux. Le gars qu’accable la responsabilitĂ© de faire notre bonheur. Puis ses traits se dĂ©tendent, un lĂ©ger sourire erre sur ses lèvres et il se lance dans ce très long discours : « Ça, c’est bon. », marmonne t-il en dĂ©signant une quille.

Et c’est lĂ  que ça devient miraculeux : c’est toujours bon. Sur un Ă©chantillon reprĂ©sentatif de bouteilles bues sur ses conseils, jamais de jaja approximatif, jamais un pinard pas d’aplomb, jamais de « Tu serais venu avant-hier, ça goĂ»tait d’enfer ! ». MĂŞme Michel Bettane le sait, les vins que nous appelons « nature » impliquent un sens de l’acrobatie qui ne les met pas toujours Ă  l’abri de mauvaises surprises. Mais quand c’est Eric qui est au service, bizarrement, c’est que du bon. Ă€ se demander s’il est dans chaque bouteille. La dernière fois ( je venais me dĂ©tendre un samedi midi avant de donner une très importante confĂ©rence devant huit personnes), c’Ă©tait un aligotĂ© 2009 en sur-maturitĂ© de De Moor qui plaçait la barre du plaisir très haut. AccompagnĂ© d’une assiette de charcuteries venant de maisons oĂą, manifestement, les cochons sont sĂ©vèrement triĂ©s Ă  l’entrĂ©e, du genre : « Vous, ça va pas ĂŞtre possible. Par contre, vous, le gros, derrière, vous pouvez rentrer ».

Mais tout ça n’Ă©tait qu’un avant-goĂ»t, un prĂ©ambule, des prĂ©liminaires, des prolĂ©gomènes. Le soir, la bave aux lèvres, direction Plaisance du Touch, dans l’agglomĂ©ration toulousaine, oĂą Éric et Amandine ont ouvert un Temps des vendanges bis. VoilĂ  comment ça se prĂ©sente : un emplacement sur un centre commercial houellebecquien, oĂą a Ă©tĂ© greffĂ©e une enclave de bonheur. Ici aussi, il y a sur les Ă©tagères de quoi faire cracher Ă  votre hypophyse un gros nuage d’endorphines. Vous faites « Oh ! »,  » aaaah ! »,  » whâoo !! », voire mĂŞme « Oh P… de B… de M… », dans certains cas limites. Puis dans un deuxième temps, vous rĂ©alisez que l’euphorie qui s’est emparĂ©e de vous ne doit pas tout Ă  l’accessoiriste, mais aussi Ă  l’incroyable exploit de Marie Carmarans, dont l’immmmense talent de dĂ©coratrice a mĂ©tamorphosĂ© un bloc de bĂ©ton brut en sĂ©jour enchanteur.

Ce soir-lĂ , Eric avait organisĂ© une dĂ©gustation autour de Banyuls, avec les vinaigres de Nathalie (La Guinelle) et les dĂ©licieuses cuvĂ©es de Yoyo, entre autres la Vierge Rouge, le très bel enfant qu’elle a eu avec Jean-François Nicq. Puis c’est Amandine qui a fait jouer ses super-pouvoirs : terrine de joue de boeuf Ă  se mettre pas Ă  genoux, mais presque, maquereau juste cuit, magret entier cuit avec l’os, des tripes Ă  recommander Ă  ceux qui n’aiment pas ça et une panna cotta Ă  la compote de coings qui nous en a bouchĂ© un. Une magie discrète qui se rĂ©sume Ă  choisir les meilleurs produites Ă  200 km Ă  la ronde, puis Ă  leur accorder tous les Ă©gards qu’ils mĂ©ritent : cuissons nickels, assaisonnements dĂ©licats. Moi, je ne regarderai plus jamais les centres commerciaux de la mĂŞme manière. Entre le McDo et la laverie automatique, il est quand mĂŞme possible de croiser des super-hĂ©ros.

Tous Ă  la campagne!

vendredi 16 décembre2011

Mimi, Fifi et Glouglou – La crise

lundi 12 décembre2011

NĂ©cro pas spirituelle

samedi 10 décembre2011

Telle La Part des Anges, Mona s’est volatilisĂ©e hier des suites, pour l’instant, inexpliquĂ©es d’une intervention chirurgicale. Mona Ă©tait une figure incontournable du 17 de la rue Gubernatis, alliant compĂ©tence, gentillesse et humour. Mona c’Ă©tait surtout une sensualitĂ© Ă  fleur de peau qu’elle avait très douce. Le petit monde des amateurs de vins niçois est en deuil. Selon la formule consacrĂ©e elle est partie trop tĂ´t et tous les jeux de mots foireux que j’avais laissĂ© mĂ»rir afin de lui en offrir tout un bouquet resteront inĂ©dits, ce qui selon certains n’est pas plus mal.

En parallèle Ă  sa passion du vin elle menait une carrière de « nez » en parfumerie et Ă©tait l’auteur de plusieurs crĂ©ations remarquĂ©es. Il vous suffira de taper « Mona Di Orio » pour vous apercevoir que d’autres personnes dans le monde sont abasourdies par cette nouvelle et partagent notre grande tristesse.

Nous prĂ©sentons nos condolĂ©ances Ă  sa famille ainsi qu’Ă  toute l’Ă©quipe de La Part des Anges qui aura bien du mal Ă  faire sauter les bouchons sans penser Ă  elle en cette fin d’annĂ©e.

Merciiiiiiiiiiiiiiiiiii !

mardi 6 décembre2011

Merci à vous tous qui avez rendu le sourire, la niaque et la soif à Olivier Cousin!

Il est allĂ© ce matin porter son dossier Ă  la gendarmerie (c’est la procĂ©dure qui file ensuite vers le procureur), gonflĂ© par les multiples articles dans la presse et fier de tous les gentils tĂ©moignages que vous lui avez adressĂ©s. Il veut mĂŞme en faire un livre…

Le brigadier s’est Ă©tonnĂ©.

Plus de 2 000 signatures…

« Vous avez beaucoup d’amis! »

Peut-ĂŞtre suffisamment pour calmer un peu ses quelques ennemis…

Notre bon avocat est confiant (merci Eric!).

Nous vous tiendrons au jus des sanctions.

La Loire est dure. Mais c’est la Loire…

Quoi de neuf ?

dimanche 4 décembre2011

Ça a commencĂ© Ă  la soirĂ©e VIP* de la Quincave, le troisième jeudi de novembre. Une bouteille nous a interpellĂ©s en ces termes : « Quoi de neuf ? ». Depuis, tous les soirs, mĂŞme question : « Quoi de neuf ? », Ă  laquelle nous faisons la mĂŞme rĂ©ponse : « Quoi de neuf ? ». Pas moyen d’Ă©chapper Ă  cette question posĂ©e par le grand philosophe blĂ©sois HervĂ© Villemade.  Très influencĂ© par la phrase de Descartes « J’Ă©tanche, donc je suis », HervĂ© Villemade n’a de cesse de provoquer en nous un doute permanent : « En ai-je assez bu ? », « Est-ce qu’on ouvre une autre bouteille ? » (la rĂ©ponse est oui).

Notre ami Fred, titulaire de la chaire de MĂ©canique des fluides Ă  la Quincave, nous est d’une aide prĂ©cieuse pour progresser dans la comprĂ©hension du message d’HervĂ© Villemade. La thĂ©matique de l’Éternel recommencement est manifestement au centre de son Ĺ“uvre, cependant, nous nous avouons dĂ©passĂ©s par certaines Ă©nigmes. Il semble que par la force de son message, HervĂ© Villemade nous entraĂ®ne au cĹ“ur des grandes interrogations de la physique moderne. Inexplicablement, le temps cesse de s’Ă©couler et pourtant une importante quantitĂ© de matière s’Ă©coule. « Quoi de neuf ? » n’est qu’une introduction Ă  un questionnement permanent et, vous savez quoi ? Ça fait beaucoup de bien !

*Very Important Primeurs