Archive pour mars 2012

Au fil des Cosse, aujourd’hui Matthieu.

jeudi 29 mars2012

L’arrivĂ©e tonitruante sur la scène du judo internationale de Teddy Riner nous a permis, au travers des rĂ©cits et anecdotes que sa mère a racontĂ©s, de sentir quelle Ă©tait son anxiĂ©tĂ©, pour ne pas dire sa dĂ©tresse, quand arrivaient les mercredis et qu’elle devait envisager comment maitriser sa petite tornade noire. 

N’en doutons pas, la maman de Matthieu Cosse a dĂ» connaitre, quelques annĂ©es auparavant, les mĂŞmes affres. Lorsque l’on demandait au bambin quelle serait sa profession, il indiquait invariablement : marchand de menhirs itinĂ©rant, dĂ©mĂ©nageur de pianos, Ă©leveur de pachydermes, fort des halles, pĂŞcheur de baleines bleues ou, plus alĂ©atoire, vendeur d’enclumes Ă  la sauvette. Heureusement Matthieu Ă©tait nĂ© en terre d’Ovalie et put dĂ©penser son trop-plein d’Ă©nergie sur les terrains, apprenant ainsi Ă  ses adversaires d’un moment quels pouvaient ĂŞtre le quotidien d’un ruminant et surtout la vision macroscopique d’un carrĂ© de pelouse. En parallèle et dès quinze ans, il dĂ©veloppa une grande passion pour le vin, phĂ©nomène qui correspond dans la mĂ©moire rugbystique locale Ă  une Ă©poque de profonde quiĂ©tude dans le championnat.

Le cĂ©page choisi serait Ă  l’image du rugby, rugueux mais chaleureux quand arrive la troisième mi-temps. Ce sera le Domaine Maisonneuve-Cosse en appellation Cahors. Mais quand on voit la taille de ses mains, et son gabarit, on se dit que 5 hectares c’est bien trop petit pour les occuper Ă  plein-temps.

Alors, il y a quelques annĂ©es, le hasard a placĂ© sur son chemin un irlandais qui n’avait pas encore rencontrĂ© un de nos amis architecte, Ă  savoir : il Ă©tait encore milliardaire.  Dans sa tĂŞte un projet immense et pour le rĂ©aliser, un bras droit, un vrai Ă  la Guillermo Vilas, pas un champion du monde de l’immeuble. Matthieu serait son homme. Depuis 2008, les cent dix hectares du Château La Coste sont menĂ©s en bio-dynamie, un chai ultra-moderne dont la partie esthĂ©tique a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă  Jean Nouvel est sorti de terre. Un cafĂ©-brasserie avec un espace librairie dessinĂ© par Tadao Ando a vu le jour, et au hasard de la promenade que vous pouvez faire dans les vignes, la dĂ©couverte d’œuvres d’artistes majeurs (Franck Gerhy, Calder, Louise Bourgeois….).

Tout cet univers sera Ă  la portĂ©e des professionnels dès 10h le lundi 16 avril au cours d’une journĂ©e portes ouvertes du domaine. Matthieu en a profitĂ© pour inviter une cinquantaine d’amis vignerons qui vous ferons goĂ»ter leur dernier millĂ©sime et, si vous le dĂ©sirez, l’art viril mais correct du plaquage.

Château La Coste – 2750 Route de la Cride _ 13160 Le Puy Ste RĂ©parade – TĂ©l 04 42 61 92 90

Mimi, Fifi et Glouglou – influences

jeudi 22 mars2012

Opération « Figatellu »

jeudi 15 mars2012

Il est encore trop tĂ´t pour les oranges et les pomelos mais c’est parfait pour les derniers figatelli. Cette cuvĂ©e issue de vrais porcs corses de Pietroso, rapportĂ©e par ma promise, est particulièrement exceptionnelle cette annĂ©e, l’Ă©quilibre entre le foie et le gras est parfait. Deux manières de le dĂ©guster : grillĂ© ou cru. Pour la version grillĂ©e, l’accompagnement idĂ©al reste la pulenda.

Une farine de châtaigne tamisĂ©e, jetĂ©e dans un grand faitout, additionnĂ©e d’une quantitĂ© très prĂ©cise d’eau bouillante car il n’est pas question d’en rajouter par la suite, que l’on touille Ă©nergiquement pendant 20 minutes avec un bâton de bois nommĂ© « pulindaghiu ». Autant dire que la pulenda n’est pas un plat de cĂ©libataire, d’autant qu’en dehors du touilleur fou il faut se trouver un bon gars costaud pour tenir fermement la gamelle sur le feu. Le touilleur devra s’agiter le bâton de manière centrifuge et rĂ©gulière sans oublier de dĂ©coller mĂ©thodiquement la pâte qui se sera accumulĂ©e sur les parois, faute de quoi vous aurez un goĂ»t de brĂ»lĂ©.

Au terme des 20 minutes, vous retournerez la gamelle et, sur un torchon recouvert d’un voile de farine, la pâte cuite tombera sans rĂ©sistance. A l’aide d’un fil Ă  coudre et surtout d’un geste sĂ»r et ample, vous dĂ©couperez des tranches d’un bon centimètre d’Ă©paisseur que vous passerez sur le torchon enfarinĂ©. HĂ© oui cette boule marron qui ressemble Ă  une expansion de CĂ©sar est le fruit d’un savoir ancestral. Pendant ce temps, vous aurez collĂ© le plus chĂ©tif au barbecue, sa mission Ă©tant capitale car le plus important reste la synchronisation, les deux composants devant absolument ĂŞtre servis chauds. Nous conseillons sans retenue un rouge de chez Grotonio et Fils. Non seulement c’est bon mais en plus c’est excellent, ce sont des amis, mon Ă©ventuel beau-père a bien connu Marie du temps oĂą elle Ă©tait Ă©tudiante Ă  Nice, alors ce rouge devient naturellement incontournable.

Mais ce matin, m’ayant achetĂ© deux baguettes croustillantes au levain chez J-Y Catuogno, boulanger M.O.F. Ă  Cagnes, une voix m’a dit : »PQ, ce midi tu mangeras un figatellu cru ». GĂ©nĂ©ralement quand Dieu me parle sur ce ton, je m’exĂ©cute sans sourciller. « Hum! Et pour le vin je fais quoi? » Pas de rĂ©ponse. Direction la cave. Depuis un certain temps, mes recherches au hasard m’amenaient souvent sur une bouteille d’Etats d’Âme 1997 d’Olivier Jullien. Son heure avait sonnĂ©.

Dès l’ouverture j’ai aimĂ© ses arĂ´mes. Ma fiancĂ©e lui a reprochĂ© une lĂ©gère aciditĂ©, mais j’ai fortement cru en lui et effectivement, une demi-heure plus tard, tout dĂ©boulait. Une grande puissance aromatique, une texture fine et une finale sur des tannins soyeux. Puissance et gourmandise. Figatellu, pain, beurre demi-sel et Olivier Jullien ont fortement contribuĂ© Ă  l’amĂ©lioration de mon image auprès de mon amoureuse qui m’a avouĂ© : »Hombre, c’est parfait ! ». Oui je sais c’est bizarre ce « Hombre! » plutĂ´t que « Philippe » »KĂ©no » ou « Amour de ma vie ». De mĂ©chantes langues m’ont dit qu’ainsi l’emploi de ce terme gĂ©nĂ©rique Ă©vitait toute confusion.

Chronique de l’amer

dimanche 11 mars2012

C’est devenu monnaie courante de lire Ă  la page des faits divers la relation d’un de ces dĂ©bordements dĂ» Ă  l’alcool qui aura menĂ© deux amis de longue date Ă  des extrĂ©mitĂ©s qu’ils regretteront le lendemain une fois dĂ©grisĂ©s.

Je ne dĂ©roge pas Ă  la règle. M’est-il arrivĂ© par le passĂ© de vous narrer par le menu cette lamentable aventure qui m’avais amenĂ© Ă  participer Ă  ce collectif appelĂ© « Galinette » du nom du submersible que nous avions achetĂ© en commun? (Nous pensions acheter un cigare des mers, il ne s’agissait que d’un mĂ©got flottant). La règle Ă©tant que le dĂ©missionnaire ne pouvait rien rĂ©clamer lors de son dĂ©part, je m’Ă©tais rĂ©solu Ă  admettre que deux promenades en mer Ă  ramer et Ă  Ă©coper le gas-oil en fond de cale pour 1500€ Ă©tait une bonne affaire.

Eh bien je suis tombĂ© l’autre jour sur ces photos au beau milieu du quotidien local oĂą il Ă©tait rapportĂ© qu’abrutis par l’absorption excessive de grenache (CuvĂ©e Galinette du Domaine de Sulauze de Karina et Guillaume Lefèbvre), les deux derniers actionnaires en Ă©taient venus aux mains. Il semblerait d’après les premiers rĂ©sultats de l’enquĂŞte que RĂ©nato Bellamusicatchitchi n’ait pas supportĂ© que son ami JacfĂ© ait changĂ© la barre de direction pur style Henri II pour une « spĂ©ciale sport » avec fourrure, plus en rapport avec la nature mĂŞme de cet ouragan des mers. Un dĂ©tail anodin qui, amplifiĂ© par l’ivresse, aura pris des proportions dĂ©mesurĂ©es.

Une fois leur magnum de honte bue, comme beaucoup de couples alcooliques, les deux compères auraient repris une vie maritime commune. Jusqu’au prochain excès, n’en doutons pas, malheureusement. Par bonheur, aucun enfant n’Ă©tait pris en otage dans cette sinistre histoire.

Rappelez-vous, parfois l’alcool peut nuire. Parfois mais pas toujours.

Mimi, Fifi et Glouglou-Précisions

lundi 5 mars2012