Appel à toutes les voitures

Le dernier bastion de la biodiversité viticole risque de s’écrouler. Au Domaine de Vassal, on a sauvé les cépages oubliés et des variétés inédites des plus grands cépages. Mais l’INRA doit faire des économies. Peut-être celle de la dernière chance de régénérer notre vignoble usé d’avoir trop cloné.

+ joli

Le loyer des 37 hectares de Vassal est trop cher. Bord de mer, le propriétaire champenois (Vranken-Pomery) a probablement d’autres projets pour lui…Vassal doit déménager. Dans la bataille, cette collection unique au monde risque d’y passer. Un patrimoine mondial. Une armée de pieds de vignes qui ne sont pas seulement la mémoire du raisin. Ils incarnent l’avenir du vin.

Le sort de la viticulture en dépend. Au Domaine de Vassal, près de Sète, l’INRA étudiait 2 500 variétés du monde entier. Ici subsistent les espèces disparues du paysage agricole laminé. Plus d’un siècle de recherche s’y sont accumulées, les autres conservatoires, fermant boutique les uns après les autres, s’y sont réfugiés. 50 à 80 nouvelles accessions l’enrichissent chaque année. « Un autre conservatoire existe en Russie mais on ne sait pas trop dans quel état il est. A priori, nous possédons la plus grande collection au Monde. » Dans une course à la standardisation, Vassal incarne le bastion de la biodiversité. Quand un vigneron cherche un cépage disparu, c’est ici qu’il vient lever le nez. Robert Plageoles, chevalier des vieilles variétés, y est abonné. « Quand un particulier veut planter une espèce rare, on lui donne un bois. Quand un vigneron a trouvé un pied différent dans ses vignes, on l’identifie. »  Dans le méandre des croisements « faits maisons » à travers les siècles, Vassal retrouve le papa et la maman d’un cépage : le Chardonnay, le Gamay, le Melon, l’Aligoté et l’Auxerrois sont issus d’un croisement entre le Pinot et le Gouais blanc ! « En comprenant comment se sont construites les variétés, on retrouve la colonisation de la vigne, l’histoire. » Dans la nôtre, mouvementée, Vassal peut aussi apporter des solutions : « nous travaillons sur des variétés produisant peu d’alcool ou sur des cépages moins sensibles à des maladies polluantes. »

Mais Vassal reste surtout le futur du vignoble.

« L’érosion génétique actuelle rend nécessaire ce conservatoire. Les vieilles parcelles sources dont sont issus les cépages sont en effet disparues en France et dans le monde. C’est une source indispensable de gènes pour l’amélioration variétale. Certains de ces gènes seront indispensables demain pour faire face aux maladies du vignoble, aux changements de goût des consommateurs, voire aux futurs changements climatiques, et surtout pour accompagner la renaissance des cépages oubliés… »

Peut-être la recherche préfère-t-elle investir dans les OGM plutôt que de sauver ce Patrimoine mondial qui mériterait d’être classé.

Une pétition est en ligne. Signez.

http://www.petitions24.net/defense_vassal

9 réponses à “Appel à toutes les voitures”

  1. GASTE Bernard écrit :

    Quand va t on cesser d’éradiquer le  » VRAI  » au profit de l’artificiel ? !!! STOP !!!!!

  2. CHEVALLET Bruno écrit :

    Nous pouvons sauver Vassal, nous pouvons convaincre l’Etat de préempter il nous faut 5000 signatures d’ici le 29 Novembre! Alors diffusez et demander à vos amis vos failles de voter, cela prend 20 secondes

  3. Deguerry Claude écrit :

    Garder un savoir faire et laisser une trace de l’évolution actuel et à venir

  4. Schmitt Jean Paul écrit :

    Décidément nous marchons sur la tête, nous avons le don de détruire tout ce qui a encore un peu de sens sur ce monde, disparue cette collection ne pourra être recrée, navrant .

  5. Féat Jean-Luc écrit :

    Un site comme Vassal devrait être classé.

  6. gatinet. Tavernier du Diable écrit :

    La compagnie Rabelaisienne des Gens de la Tour rue dans les brancards à l’idée de perdre ce patrimoine. ce serait vraiment une erreur fondamentale.
    la génétique des vieux cépages est une richesse à n’en pas douter .
    rassemblons nous pour convaincre les principaux décideurs.

  7. Foulon Joël écrit :

    Bien sûr qu’il faut préserver ce qui est unique c’est un devoir de « bien boire ».

  8. Edgar Parnaudeau écrit :

    Pour ma part, je suis paysan. J’utilise des variétés anciennes (légumes, céréales, fruitiers…). Je les mets à l’essai, je vois leurs adaptations au terroir, je goûte, je garde ou pas … Aujourd’hui le monde est rendement et standard.

    Je pense donc que les conservatoires ne sont pas toujours une solution (c’est déléguer la responsabilité). C’est à chacun d’être sensible à la biodiversité (agriculteur ou amateur). Je suis donc preneur de quelques « bois » que je planterai sur la ferme avec plaisir et de laisser ce patrimoine aux générations suivantes.

    Un vin, un pain, c’est davantage que de la nourriture. C’est une continuité dans l’espace et le temps. Partager les saveurs d’un terroir, le goût de la terre qui éveille l’homme dans toute la profondeur de son enracinement.

  9. Bour Bernadette écrit :

    IL EST INDISPENSABLE DE CONSERVER UN TEL BIEN

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