Les Caves de Prague

Je suis toujours le premier à râler sur les portions congrues et les traits de balsamique qui masquent cette indigence récurrente rencontrée dans pas mal de cantines, et quelque soit le niveau, alors pour une fois que je trouve mon bonheur je ne vais pas me gêner pour faire une pub outrancière aux deux compères qui occupent les Caves de Prague en résidence depuis une paire de mois.

Regardez moi ça comme c'est beau!

Regardez moi ça comme c’est beau!

Stéphane Camboulide et Patrice Gelbard, que j’ai connu sous des cieux plus bleus grâce à Myriam et Bernard Plageoles dans son restaurant tarnais « Aux Berges du Cérou » (Je m’en souviens d’autant mieux qu’à l’énoncé du premier plat : « Dos de cabillaud dans son bouillon de jabugo et huitre » je me suis immédiatement frotté les mains discrètement sous la table en me disant que jamais ma fiancée n’arriverait à passer outre la description, peu tentée habituellement par les produits de la mer. N’oublions pas que la Corse est montagnarde, on la distingue aisément dans le paysage aux couleurs chatoyantes de ses vêtements. Malheureusement pour moi, curieuse, elle goûta la subtile association et ne reposa pas les couverts à mon grand désespoir. Je l’ai haïe un long instant.)

Restaient malgré tout, trois bouchées de far aux pruneaux pour lesquels j'allais m'ingénier afin de détourner l'attention et les engloutir subrepticement.

Restaient malgré tout, trois bouchées de far aux pruneaux pour lesquels j’allais m’ingénier afin de détourner l’attention et les engloutir subrepticement.

Ils occupent le midi la succincte cuisine des Caves de Prague du mardi au samedi. Une formule à 15€, entrée/plat ou plat/dessert, vous pousserait facilement à l’excès, lors de mon passage j’arrivais, l’estomac sur la table, au terme d’un marathon picolo-gastronomique d’une semaine et dus me limiter bien malgré moi. J’attaquais par un ceviche de mulet noir, mangue et litchi, d’une fraicheur revigorante, puis un délicieux encornet avec sa purée à l’encre de seiche accompagnée d’une pousse de brocoli à l’amertume délicate, le tout arrosé d’un chenin de Loire. Une Tatin dégustée à la masse au milieu de la table et quelques bouchées d’un far aux pruneaux crémeux comme je les aime. Alors ça, si c’est pas un P… de repas comme je les aime : du goût, de la fraicheur et la quantité. Il faut que ce soit bon et en QUANTITE. Ce n’est pas Emmanuel Giraud qui me contredira. La masse, le volume, une approche de la démesure, ça j’aime.

Là, il ne vous reste plus qu'à pousser la porte pour avoir vous octroyer quelques instants de plaisir intense.

Là, il ne vous reste plus qu’à pousser la porte pour vous octroyer quelques instants de plaisir intense.

Bon donc, résumons, vous avez à Paris au 8 Rue de Prague, dans le XII, une cantine de première bourre à tomber à la renverse, au rapport qualité/prix imbattable, ouverte du mardi au samedi. Tenez, pour le même prix je vous donne le téléphone : 01 72 68 07 36. Grâce à Glougueule et surtout au tandem Camboulide / Gelbard c’est Noël pour votre bouche avant l’heure. Profitez-en rapidement avant que les oiseaux ne s’envolent.

Une réponse à “Les Caves de Prague”

  1. Delphine écrit :

    Ce qui nous fait crier sans hésiter quand on y va : « Youpi et voilà ! »

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