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Heavy méthane

samedi 14 avril2012

A quoi bon vieillir si l’expérience ne nous apporte pas au moins une once de lucidité ? Mais moi, crétin que je suis, j’aurais dû m’en douter, le parcours était balisé, les indices pullulaient et je n’ai rien vu venir. Le fourbe avec sa petite face de poupon à bouclettes m’a bien berné.

Deux fois de la salade de pois chiches aurait déjà dû m’alerter, une pleine assiettée de gratin de choux-fleur et pour couronner le tout, ma fiancée qui lui prépare ces petits beignets de farine de châtaigne dont il raffole, il avale ça comme des cacahuètes. Pour avoir une idée de ce qu’il en ingurgite, il faudrait installer un compteur à l’entrée du gouffre. Content et repu, l’infâme m’a souhaité une bonne nuit et surtout de bien en profiter car « Demain la route sera longue! »

En effet J.C. avec ses treize stations peut remonter sur sa croix, moi c’est le trajet entier qui fut un calvaire. L’homme, sous prétexte qu’il entend mal, a nié toute production personnelle. « Si tel était le cas je l’aurais quand même bien entendu! Faut pas exagérer! PQ, tu énerves à la fin! » Certains lui trouvent la mine légèrement couperosée, soyez attentif ! Surveillez-le bien ! Ce sourire béat, la face qui rougeoie et cette décompression des joues, suivie d’un souffle d’aisance infinie. Cela ne vous rappelle rien ? Souvenez-vous de bébé dans son berceau, sa face réjouie et empourprée, le petit rictus qui apparait soudain, la crispation des muscles puis l’infernal fumet et le relâchement lumineux de sa face d’ange. Ça y est, vous y êtes ? Eh bien pour moi, Poupon la Peste a renouvelé la performance durant toute une journée entre Nice et Bourgueil. Je suis sûr qu’à plusieurs reprises, j’ai involontairement battu des records d’apnée.

Mimi, homme de voile, fils d’Eole, roi du vent.

A ce niveau de production, il ne faut plus gaspiller. Un gazoduc La Seyne – Fos serait d’un excellent rendement, joli complément de retraite. Pendant un temps, j’ai craint pour ma santé. Les yeux me brulaient. La gorge irritée,  je vacillais. Monsieur mange exclusivement des produits bio, cela pose problème et demande indubitablement réflexion. Quel peut être le parcours interne de ces aliments? Y-a-t-il une dérivation qui leur ferait emprunter un trajet inconnu de la science? Un passage secret qui passerait par l’enfer du décor ? Comme dit son ami Karl Lagerfeld « Archhh! Mimi quel immenze myztère! »