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Mystère de la nature : le vinipare

jeudi 24 novembre2011

Au cours des épisodes précédents, nous nous étions posé déjà pas mal de questions auxquelles nous avions pris soin de ne pas répondre complètement quant aux mystères que laisse entrevoir Michel TOLMER, et avions tenté de découvrir le secret de son éternelle jeunesse. J’ai eu la chance, l’été dernier, d’assister à une de ses phases de migration estivale que peu de scientifiques ont pu suivre. (Ne les avez-vous jamais entendu affirmer : « P….! TOLMER faut le suivre! »)

Je vous ferai grâce de toute la période d’approche, dont la durée extrêmement variable pourrait vous mettre les nerfs à vif. Il est important, lors des jours précédents, de déposer aux abords de son antre, nid, caverne, le lieu étant de nature indéfinissable,  toutes sortes d’objets qui, par leur présence, sauront attirer son attention et surtout vous permettre de vous fondre dans le paysage. Tout ceci pour vous dire que je suis en mesure aujourd’hui de vous révéler l’origine véritable de Michel TOLMER.

Contrairement à ce que certains ont avancé, il ne vient pas d’une autre planète, comme pourraient le laisser envisager son rythme cardiaque et sa tension incroyablement basse (2 selon une étude commanditée par l’agence L.D.P. menée jeudi dernier sur plusieurs échantillons). Non ! Le Michel TOLMER est en réalité vinipare. Il semblerait que l’embryon, après incubation en foudre de 24 mois, fasse place à un être à la nature incertaine qu’il m’a été impossible de cerner avec précision, d’ailleurs le seul cliché exploitable que vous trouverez ci-joint vous confirmera l’immense incertitude qui m’habite. Il se pourrait que la présence dans son milieu naturel de nombreuses levures favorise un processus de régénérescence des cellules.

Seule photo, à ce jour, du Tolmer au cours de son cycle de renaissance, réincarnation.

La couperose est pleine.

mercredi 31 août2011

Il peut, malheureusement, en être des amitiés comme des amours, avec le temps tout fout le camp. La confiance trahie, l’absolue, la totale est, me semble-t-il, la plus insupportable. Comme souvent c’est au détour d’un geste, d’un regard, que l’on découvre la vraie nature de l’autre. Jusqu’ici je m’étais laissé éblouir, le cÅ“ur bercé par l’insouciance de cette grande amitié née de passions communes, d’appartenance à une même communauté d’ancêtres venus du Grand Nord. Ce signe de reconnaissance, cette appartenance je la porte au visage comme autant de médailles conquises depuis mon enfance en affrontant les froids normands de la Plaine de Caen. La morsure profonde de cette rigueur hivernale a dessiné sur mes joues des cartes qui permettent aux initiés d’y lire mon parcours. Telle une cartomancienne, un chirurgien esthétique rencontré au détour d’un comptoir, m’avait reconstitué le passé et su y voir ma passion pour les Vallées du Rhône et de la Loire. Il me proposa d’effacer ces traces, de gommer ce passé, en gros de me refaire une virginité faciale, mais alors quid de tous ces polos, chemises et pulls achetés en total coordonné avec cette teinte (ref : RAL 3018). Je ne pus m’y résoudre, on ne s’affranchit pas si facilement de le rubiconde.

Un beau matin de ce mois de juillet, à l’heure où les grands fauves s’apprêtent à ne rien faire en attendant que les femelles fourbues rentrent tranquillement de la chasse, j’ai surpris celui que dorénavant je nommerai « Ze Félon » appliquer furtivement sur ses joues une substance pâteuse qui soudainement lui procura un éclat extravagant, un incroyable réseau sanguin révélant de somptueuses veinules purpurines. J’avais tout à coup sous les yeux un inuit pur jus à la silhouette fine et élancée, seule sa trousse de graisse de secours stockée au niveau de la ceinture lui donnant l’allure du parfait touriste affublé d’une banane de saindoux. Je venais de découvrir le pot au couperose, celui qui se faisait passer pour un pur viking n’est en réalité qu’un produit de la capitale qui pour se la jouer nature use d’artifices. C’est lamentable, de plus je ne suis même pas sûr que son intention première ait été d’obtenir un faciès rubicond et que la première zone sur laquelle il se la soit appliquée ait été le visage car cette préparation pharmaceutique se nomme : Rozex.

Lamentable je vous dis.

Pas un ami. Mon Ami.

mercredi 22 juin2011

Que ne ferait-on pour un ami? Un ami c’est sacré. Après ma famille et mon tire-bouchon c’est ce que j’ai de plus précieux. Il faut être attentionné et prévenant avec ses amis. Pour eux je prends soin tout au long de l’année de rester en permanence le nez au vent à la recherche de ce petit cadeau personnalisé qui leur ira droit au cÅ“ur et leur rappellera combien ils sont importants à mes yeux.

Michel TOLMER est mon ami. Quand hier matin il m’a transmis le SMS suivant « 21h Michel BRAS » je savais que c’était pure amitié, une pensée du matin afin de me faire partager ses joies à venir. Les heures qui s’égrènent, la montée en puissance soutenue par le souvenir de moments similaires. Dans l’escalier c’est déjà le plaisir avec toutes ses promesses qui pousse ton imagination à divaguer et te titille l’hypothalamus. Afin de lui faire comprendre que tout au long de cette journée ma pensée l’accompagnerait je lui répondais « Je t’em….! » hésitant entre les bras et une production corporelle. Il me confirma son choix par un « Tu m’embrasses? » Entre Michel et moi nul besoin de longs discours, nous sommes télépathes. Sans confirmer, un « Tu m’encourages à me régaler! »me parvenait. J’étais vraiment ravi de le sentir à ce point en joie.

Afin de renforcer l’intensité jouissive de ce repas je me devais d’y ajouter une touche personnelle, ma pierre pour ce monument dédié à LA Gastronomie. J’ai le plaisir de connaitre du côté de Gaillac un couple de vignerons que je sais être très proche du cuisinier de Laguiole. « Allo Bernard  bonjour! J’aurais besoin que tu me rendes un petit service dont Michel te sera éternellement redevable. Pourrais-tu téléphoner à ton ami Michel BRAS et lui demander s’il serait possible de … » « Écoute c’est une bonne idée, j’essaie de joindre Michel et te tiens au courant! » Ce qui fut fait.

Vers 21h30 j’envoyais « Bonne appétit ??? » qui n’eut d’écho que « Whaouuuuuuuuuu ! » à minuit passé. Cette simple interjection me faisait soudainement comprendre que mon plan avait échoué. J’étais dépité. Comment était-ce possible? Bernard est un homme sûr, je savais qu’il ne pouvait être à l’origine de ce lamentable naufrage. Tant de plaisir et de joie mêlé en un seul mot, mais pourquoi? Alors que j’attendais tout autre chose. Pourtant Bernard avait sollicité l’aide de Sergio le sommelier, et de la réceptionniste, dont je n’ai pas retenu le prénom, qu’elle me pardonne.

LE PLAN

Si tout avait bien fonctionné. 21h précises Michel T. accompagné de sa créature de rêve Marie, se présentait à la réception du Trois Macarons. « Bonsoir! J’ai réservé une table pour deux au nom de TOLMER. » Et là NORMALEMENT la réceptionniste consultant son registre, de l’index exécutait plusieurs aller et retour en répétant « Monsieur TOLMER, Monsieur TOLMER,……TOLMER avec un T… Quand avez-vous réservé?….. » En tournant les pages par acquis de conscience, elle s’arrêtait blême et disait « Monsieur TOLMER! Mais oui, nous vous attendions jeudi dernier! » Elle appelait « Monsieur Sergio, c’est bien vous qui me disiez la semaine dernière « Quel dommage  que ce Monsieur TOLMER ne soit pas venu! Sur recommandation de M. PLAGEOLLES, Monsieur BRAS avait prévu un menu tout spécialement pour vous!… Et là, malheureusement, nous sommes complet…. Vraiment désolé! »

J’aurais tellement aimé faire ce plaisir à mon Ami Michel.