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Pok’Air Liquide.

lundi 11 novembre2013

Éduquer. Accompagner plus qu’éduquer, voilà quelle était mon intention dès la naissance de mes enfants, et quand mon fils s’est intéressé au poker comme beaucoup de sa génération, je me suis dit qu’il serait possible, peut-être, de nous rapprocher un peu plus l’un de l’autre et ainsi fusionner nos passions. Voilà comment l’autre soir du côté des Rosiers sur Loire je me suis retrouvé confortablement installé avec Clément à une table en bonne compagnie.

Présentations faites, la partie s’est rapidement engagée. De toute évidence, le couple à notre gauche, que nous nommerons Sylvie et Nicolas, était un habitué et connaissait parfaitement les trois ardoises au mur sur lesquelles étaient listées les « Orphelines ». Jouer avec les Orphelines annonçait d’entrée le haut niveau de jeu auquel il fallait s’attendre. Autant il eut été facile de se constituer une main démonstrative, à la limite de l’exubérance avec la carte traditionnelle des vins de la maison, autant les orphelines laissaient présager la nécessaire possession d’un grand sang-froid allié à une parfaite connaissance des stratégies développées autour des tables professionnelles.Paire de Rougeard et Charvin, Houillon-Overnoy et Lapierre. Après tirage au sort, Madame Sylvie ouvre avec un Chardonnay 2001 du tandem Houillon-Overnoy. Tout de suite la classe parle, bel équilibre, grande fraîcheur, parfaite conservation. Clément avait repéré un Chateauneuf du Pape 2008 de l’ami Laurent Charvin. Contrairement à beaucoup de ses confrères, nous sommes ici sur un vin puissant, certes, certes, mais délicat et sans lourdeur aucune. Joli, le fils fait plaisir à son papa. Le papa est fier de ce choix judicieux bien qu’il nous ferme la porte de la couleur. Monsieur Nicolas, qui ne pouvait s’empêcher de pianoter, laissant entrevoir une forte tension nerveuse, annonça « Clos Rougeard 2009 » des Foucault’s Brothers. Bouteille de poids à l’image de notre nouvel ami qui impressionna l’assistance par son volume mais qui aurait certainement mérité plus de garde et d’ouverture. Là je parle de la bouteille, comprenons-nous bien. Dany, notre hôtesse, relança malicieusement avec un superbe Morgon 1991 de Marcel Lapierre. Plus de vingt ans de bouteille pour nous délivrer ce soir-là suavité et élégance.

J’avais la main pour conclure et n’hésitai pas un seul instant en découvrant en bas d’ardoise un second Clos Rougeard, mais en 2007. Passage en carafe pour une aération révélatrice et accompagner une délicieuse entrecôte de Black Angus cuite de main de maître par Philippe, l’hôte du lieu. Avec ma paire de Rougeard, je raflais la mise et n’étais pas peu fier de mon succès. L’idée de constituer une ligue professionnelle fut le dernier souhait émis lors de cette EXxxcelllllente soirée.

www.alatabledechanelle.fr

A La Table de Chanelle

12 Route d’Angers

49350 – Les Rosiers sur Loire

Tél : 02 41 51 88 85

Pierre Overnoy, héritier d’un empire.

mercredi 13 mars2013

Un récent documentaire mettait à jour la nébuleuse Coca-Cola, tout y passait et le résultat final était édifiant avec le constat amer d’un Mexique plus gros consommateur au monde où l’abominable mixture est moins coûteuse que l’eau. Mais ce que ne dit pas l’investigatrice, c’est que la pierre angulaire de ce système se trouve à Pupillin, dans notre beau Jura français.

Et si tout le petit monde du vin naturel connait Pierre Overnoy et Emmanuel Houillon, son inséparable comparse, personne ne sait que nous avons là les futurs héritiers de cet empire colossal. Une enquête sérieuse telle que « Glougueule » sait les mener, courte et minutieuse, nous permet d’affirmer aujourd’hui avec preuves à l’appui que Pierre Overnoy est le petit-fils de J.S.Pemberton, fondateur de la firme de Knoxville.

Première preuve irréfutable : les initiales du grand-père J.S. Elles nous ont tout de suite indiqué la direction à donner à nos recherches.  J. pour Jaune (John) et S. pour Savagnin. Hé oui! J.S. était d’origine française, parti faire fortune outre-atlantique, et s’il avait troqué Overnoy pour Pemberton, il avait gardé ces deux initiales qui le rattachaient secrètement à son village.

La suite fut nettement moins aisée, les traces disparaissant à mesure que l’étau se resserrait autour de lui. Nous savions son occulte et immense influence au sein du conseil d’administration en grande partie due à son sens audacieux du marketing qui l’avait vu habiller le Père Noël en rouge, designer la bouteille, installer les premiers distributeurs automatiques. Mais rien où il n’ait laissé officiellement son empreinte.

Et puis le hasard nous a souri. Un soir sur les hauteurs de St Cloud, invités chez un couple d’amis, amateurs de vin et grands collectionneurs d’art, nous sommes tombés en arrêt sur une toile de Roy Lichtenstein qu’ils venaient d’acquérir dans une vente à New York. La réinterprétation à la trame d’une photo publicitaire de Wahrol, méchamment surnommé « La Petite », nous apportait l’irréfutable preuve de l’implication de Pierre Overnoy dans la pyramide Coca-Cola. Décryptée, détramée, l’œuvre, comme une épreuve photographique dans son bain révélateur, nous livra son secret que nous vous laissons découvrir.