Mario d’Albenga

12h30 Aéroport. Je récupère mon vieux compagnon de route : Jacfé. En arrivant au 20 sur 20 Franck nous annonce qu’il y aura un invité de dernière minute : Mario. Mario est italien, la soixantaine bien enveloppée, la mine joviale du paysan qu’il ne faudrait pas prendre pour ce qu’il n’est pas.Chaque semaine il livre le restaurant en fruits et légumes.  Serrage de main virils mais corrects et nous passons à table. Pour entâmer les hostilités notre prévenant camarade a mis au frais un magnum d’Oncle Léon 2003 des SCHUELLER Père et Fils. Pour parler de manière trés critique de cette cuvèe, Jacques en fera volontiers sa crème de beauté le jour où l’on arrivera à la mettre en tube. J’avais bien remarqué la barquette en alu en bout de table, sans plus. Franck dégoupille le couvercle tout en nous expliquant que Mario a préparé cette petite spécialité à notre intention. L’avant-veille un de ses copains, pêcheur, lui a livré quelques anchois qu’il a mis à mariner dans une préparation d’huile d’olives, persil, citron,aïl, piment, olives noires hachées. L’huile étant figée par ce froid méditerranéen, dont on arrive pas à imaginer l’intensité au dessus d’Avignon, nous guettons l’instant où elle retrouvera sa fluidité. Morceaux de pain en main, nous sommes dans les starting-blocks. P…c’est long. Top c’est parti! Et là reviennent du plus profond des âges nos instincts primaires. C’est tellement bon que le premier qui survole mon assiette sans autorisation préalable, je lui claque le museau. J’ai déjà assisté au spectacle de dauphins chassant un ban de loups, eh bien là c’était un peu pareil mais avec des anchois morts, ce qui nous facilitait grandement la tâche. Ce serait mentir d’affirmer que l’accord Oncle Léon-Anchois était parfait, mais les deux étaient tellement bons que c’en était sans importance. Une ou deux histoires poëtiques pour parfaire et les instants deviendraient mémorables. Et encore merci Franck et Mario.

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