J’aime beaucoup BOSSÉ.

tonnelles 307Je ne sais ce qui me fait  immanquablement penser à la couleur rouge lorsque j’évoque Catherine et Gérard BOSSÉ. Peut-être cet apéro au lendemain d’une soirée passée dans leur restaurant de l’île de Béhuard, qui s’appelait « Les Tonnelles ». La nature avait retrouvé ses droits et Béhuard était redevenue une île. Arrivés nuitamment, bottés, par un parcours initiatique qui longeait la Loire en crue, intermède en barque aux plus hautes eaux, majordome et candélabres à l’arrivée, puis les derniers mètres dans les ruelles sombres pour, soudainement,tonnelles 333 atterrir sur une autre planète faite de lumière et de cris de joie, d’entre-choquements de verres, jusqu’à l’aube.

Lendemain, fin de matinée, l’entre-deux eaux. Nous avions juste laissé derrière nous le petit-déjeuner. Grâce à un ciel bleu azur, le soleil de mars nous rôtissait la couenne. Trop tôt pour le déjeuner, trop tard pour une dernière salve de tartines, alors Monsieur Gérard qui revenait de son matinal marché dominical, posa sur la table une bourriche d’huîtres, deux Amphibolites de l’ami Jo LANDRON, pain de seigle et beurre. Les lézards se ranimèrent rapidement, s’ensuivit un brouhaha régulé par des « sluuuurp ! » et des « glou! glou! », en écho quelques sonores « buuuuuuuurp! » attestèrent de la vitalité de l’assemblée.

Les niveaux étant refaits, une nonchalance semi-digestive s’installa. Et c’est à cet instant qu’intervient le rouge, la couleur rouge. Gérard proposa de goûter en toute simplicité Le Bourg 2003 du Clos Rougeard. Nous le bûmes pour le plaisir, juste et uniquement pour le plaisir. Pas d’idée d’association mets et vins, pas de « cela aurait été meilleur ouvert 2h avant ! » Non, comme ça, un beau dimanche de mars 2007. Et puis il y a eu la deuxième bouteille, comme toutes les deuxièmes fois c’est la meilleure. C’est l’effet qui s’coue! Décidément, Monsieur Gérard, c’est la classe intégrale !

Patron, allez ! Un autre coup de rouge !

Il y a quelques jours, mon GPS interne m’a mené sur les bords de Loire en compagnie d’un de mes associés, l’autre travaillant d’arrache-pied à la rédaction de son article semestriel. Treize heures, Catherine nous a réservé une table pour amoureux au plus près des cuisines,

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le temps que nos postérieurs impriment leurs augustes empreintes dans les fauteuils, un verre de « Calligrammes 2006 » d’Eric NICOLAS à parfaite température nous attend. Saumon confit et coulis de piment doux, Nage de coquillages, huître et homard. Décidément cette région me plaît de plus en plus. Là, petite pause philosophique, nous discutons de l’influence des vins naturels dans l’oeuvre de Melle AUGEREAU. Soif, ça donne soif ces pensées profondes. Heureusement Catherine pourvoit à nos besoins vitaux.

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Un Anjou Villages 2003 de Patrick BAUDOUIN pour accompagner cette belle pièce de viande rouge qu’est l’Angus, bÅ“uf écossais d’Aberdeen et fricassée de girolles. Tendre et goûteux à souhait, nous prolongeons la mastication au maximum afin d’en extraire tous les sucs. En fin de service, Gérard nous rejoint et peut constater ô combien nous apprécions sa cuisine. Pas besoin de lave-vaisselle, les assiettes sont rendues prêtes pour le service suivant sans passer par la case lavage. Aller chez Catherine et Gérard ce n’est pas aller au restaurant, c’est comme se rendre chez des amis que l’on a plaisir à revoir.

Et puis lui et moi possédons sur nos beaux visages d’éphèbes quinquagénaires ces cartes que la vie a dessiné au feutre rouge et qui retracent nos parcours chez nos amis vignerons et cuisiniers et que nous portons, face au monde ignare, comme autant de médailles. « Allonz’enfants d’la patrie, taratata, taraaaaaaaaaatata !!!!…….. » Et puis j’aime aussi le côté taquin du BOSSÉ. A l’annonce par Michel TOLMER d’une éventuelle installation de ma fiancée et moi-même, entre Saumur et Angers, il a regardé le ciel et s’est demandé si c’était vraiment une bonne nouvelle. Pour adoucir ma peine profonde il a proposé de me cautériser la plaie au Morgon 2006 de CHAMONARD. Eh bien, en effet rien de tel que le gamay pour finir un repas en pente douce. Du fruit rouge et de la gouleyance.

Connaissez-vous la fin de « Sacré Grâal » des Monthy Python ? Cette fin en eau de boudin qui perturbe.

Eh bien là c’est un peu pareil. J’avais rédigé un texte drôle et subtil pour clore en beauté cet article merveilleux entièrement dédié à l’amitié que nous portons, Michel et moi, à Catherine et Gérard. Que son amour du rouge remonte aux alentours de mai 1968, mais tout ça léger. Eh bien NON! Le comité de lecture a trouvé à redire, je n’ose même pas évoquer ce que le Choletais avait proposé pour faire mieux. Comme si c’était possible.

« Messieurs les censeurs, bonsoir ! »

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Une Ile

9 Rue Max RICHARD

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2 réponses à “J’aime beaucoup BOSSÉ.”

  1. Pierre BRETN écrit :

    Salaud t’aurais pu m’inviter !
    PB

  2. Gustave Flaubert écrit :

    Courage, Philippe, tiens bon, moi aussi, quand j’ai publié Madame Beuverie, j’ai été victime de la censure et des esprits mesquins!

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