ARENA : pour des tenues de bain au plus près du corps

La première fois que j’en ai goûté, c’était au siècle dernier. Un ami avait rapporté de ses vacances corses quelques spécialités. Marc avait allongé sur le grill une dorade royale pour une séance de psychanalyse toute personnelle. Dès que la peau se détache, vous vérifiez la cuisson en piquant avec la pointe du couteau pour atteindre l’arête. En fonction de : c’est cuit ou pas. En attendant la parfaite cuisson, vous vous nappez le fond de l’estomac avec le vermentino des Vieilles Vignes 1995 du Domaine ARENA.

En Corse la qualité de l’artisanat est telle que tout s’ingurgite et se digère avec beaucoup d’aisance, à part peut-être le plomb. Mon ami, voyant que les deux bouteilles n’y suffiraient pas rien que pour la cuisson, eut l’idée de nous faire patienter avec le muscat de la même année. Bon le changement de climat est violent, certes, mais le marin sait s’adapter aux conditions qu’impose la nature. C’était comme un coup de sirocco juste derrière un hivernal mistral.

Kopin riait benoitement déjà quand la dorade cessa de faire sa sainte Blandine pas cuite. La raison pouvait en partie venir du muscat et de la première bouteille de vieilles vignes, mais pas seulement. Toujours est-il que la Blandine juste habillée d’un filet d’huile d’olives et de quelques herbes, accompagnée du vermentino de chez ARENA Antoine, c’était divin.

Marc amena pour finir un fiadone et une bouteille de vendange retardée (y faut pas dire tardive je crois, seuls les Alsaciens ont le droit. Alors que vraiment, s’il y a une région en France où naturellement tout se fait de manière légèrement « décalée » pour ne pas dire tardive, c’est bien la Corse. On leur reproche suffisamment leur nonchalance, pour une fois que cela devient une qualité, on la leur refuse).

Juste derrière il aurait fallu un beau cigare mais malheureusement à l’époque, nous n’avions pas encore ce défaut. Chaque chose en son temps. Aux personnes qui pourraient nous le reprocher je dis :  » Souvenons-nous que le but n’est pas de mourir en bonne santé ! » En tout cas je reste redevable à l’ami Marc DEMOUGEOT d’une belle rencontre gustative qui allait en partie (voir l’article sur M.T. COSTA) déclencher ma tardive vocation. (là tardive je peux dire?)

Une réponse à “ARENA : pour des tenues de bain au plus près du corps”

  1. Marc Demougeot écrit :

    Mon bichon,

    ça fait chaud au coeur…je savais que j’y étais pour quelque chose, mais j’avais oublié le casting exact ! On parle de la mémoire de l’eau, mais tu es en train de démontrer qu’avec du bon pif, on pourrait limiter les dégâts dûs à ce M.Zheimer, dont j’ai oublié le prénom…
    Dans la série des « Quand ai-je rencontré Dieu sans le savoir ? », il me revient à l’esprit une fin d’après-midi dans les 90’s, dans ma cuisine de l’époque où nous avions pratiqué une tournante avec un Cos d’Estournel 1988 et un sauciflard…j’arrête, une larme me vient !

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