COSTA, pour une croisière immobile.

En ce temps là, Jésus dit à ses apôtres :

« Prenez et buvez, c’est du gamay! »

Alors que j’errais seul en proie au doute* dans le désert de l’incommensurable ignorance : « Bois-je bien Seigneur? L’humble brebis, qui t’implore de l’éclairer, ne s’est-elle point fourvoyée en recherchant aveuglément les étiquettes du CAC40? Parle Seigneur,  je saurai t’écouter et suivre tes commandements! » Et l’Elu de répondre :  » Marie-Thérèse guidera tes pas sur les chemins de la connaissance qui mène à la félicité en passant par plénitude, ivresse et gamma GT ! » « Mais Seigneur où la trouverai-je ? comment t’est-ce que je la reconnaitrai-je ? » « Bon écoute bonhomme t’es gentil mais tu ne veux pas non plus que je boive le coup à ta place ? »  Voilà, en gros, comment Dieu me parla en cette année 1992 :

Il me mit sur la voie par l’intermédiaire du fabricant local de vin :  « Hé ! Toi qui t’intéresse au pinard, à Valbonne y’a une gonzesse qu’a ouvert un bar à vin, tu devrais y aller boire! »  Ce qui fut fait à la première occasion. Marité COSTA, car tel est son nom, évangélisait les peuplades locales dans un petit bar à vins en contre-bas d’une rue du vieux Valbonne. Casse-croûte, charcute et coups de rouge. Durant deux ans, épisodiquement, j’allais me faire reformater le disque à « La Fontaine aux Vins ». En 1994 elle mouva son petit corps quelques rues plus loin, plus grand, mieux placé avec un bout de cuisine. Je devins plus attentif et commençais à comprendre que décidément ce n’était pas pareil.

La révélation vint un midi de 1996. Attablés en terrasse avec mon inséparable Jacfé et un troisième larron, nous profitions d’un joli soleil de printemps quand La Madone de Villié-Morgon nous dit : « Si vous voulez je vous fais goûter un Beaujolais! » Unanimes, à la limite de la condescendance, les trois crétins répondirent : « Heu! Ecoute Marité t’es sympa mais le beaujolais très peu pour nous! » « Non mais là vous devriez au moins y tremper les lèvres, c’est vraiment bon, faites-moi confiance! »   » Ooomaillegode ! Itize pas possible comme c’est bon ! »

Sincèrement je garde en mémoire un sentiment intense de plaisir. En bouche c’était à la fois puissant et gourmand avec une légère sensation de résiduel, un côté grosses cerises surmûries, un rond parfait, pas d’angle d’attaque possible. Comme toute passion dévorante la mienne trouve son origine dans un acte révélateur, véritable pierre angulaire de ma religion. Cette bouteille de Fleurie 1995 fut fondatrice de ma foi naissante. Ne restait plus qu’à pratiquer.

« Didon Marité t’en aurais pas une autre que l’on vérifie un ou deux trucs ? » Embarquement immédiat pour une croisière COSTA avec visite du monde merveilleux du Gamay. Car la belle hôtesse avait une magnifique écurie de course, outre Yvon METRAS  (quand je dis « outre », qu’Yvon n’y voit rien de personnel), vous pouviez y boire Guy BRETON « P’tit Max », Georges DESCOMBES « Le Noune », Jean FOILLARD « P’tit Jean », Marcel LAPIERRE, Jean-Paul THEVENET « Polpo ». Vous comprendrez aisément pourquoi le gamay représente à lui seul un bon quart de ma cave avec quantité de magnums. C’est pourquoi je ne dirai jamais assez : « Merci Marité ! »

A la même époque, 1994, je faisais la connaissance d’Antoine et Marie ARENA, mais là c’est une autre histoire.

*j’ai failli le faire et puis non. Ah! ce fameux doute qui toujours m’étreint.

2 réponses à “COSTA, pour une croisière immobile.”

  1. MONIQUE écrit :

    Dis donc c’est la super forme à ce que je vois ? c’est le printemps qui te fait cet effet ? ménage toi quand même et laisse un peu de place dans ta cave pour les Côtes du Rhône ,je t’embrasse. Monique

  2. marité écrit :

    merci à toi mon p’tit quesnot.
    comme Madone ça se pose là, mais c’est avec une véritable foi que pendant tte ces années j’ai pu servir ts ces canons de bojo et autres vins natures et si qq uns ont pu comme toi se réconcilier avec certains terroirs alors mon passage sur la planète vin n’aura pas été vain

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