Archive pour novembre 2012

Premier bilan des bombardements du 15 novembre

mardi 20 novembre2012

On annonçait des stocks d’armes en baisse, le bilan est pourtant catastrophique. Malgré les protestations internationales, il a fallu plusieurs nuits pour que les canons se taisent enfin après les violents bombardements du 15 novembre. La population n’a pu ressortir des caves où elle était terrée que vendredi à l’aube, et encore cette accalmie ne fut-elle que très provisoire. Dès 11 heures, les combats reprenaient du côté d’Issy-les-Moulineaux, faisant de nombreuses victimes. Le théâtre des affrontements s’est déplacé dans l’après-midi vers la rue Bréa, dont nous savons, hélas, à quel point s’y concentre depuis trop longtemps une violence aveugle. Mais que peut-on contre la folie des hommes ?

Un corridor humanitaire a pu être ouvert tard dans la soirée pour venir en aide aux survivants, dont certains, hagards, manifestement choqués, bredouillant des discours inintelligibles, ont été pris en charge par les équipes de la Crois-Au-Rouge-Français.

Mon beau voyage en Banyuls par une fin d’après midi d’août.

jeudi 8 novembre2012

Il ne suffit pas d’élever ses enfants en les perfusant au Tex Avery et aux Monty Python, en les gavant avec du W.C. Fields, en leur bourrant le crane de Gotlib et de Lefred-Thouron, encore faut-il leur rappeler de temps à autre que le dabe a toujours des idées pour égayer ses vieux jours. C’est pourquoi je peux dire avec une belle dose de forfanterie que cette journée du 1er Août fut très agréable. La découverte inopinée d’une enveloppe vide du service des impôts m’inspira tout de suite pour la mise en bouche. Une page Word, je cadre en haut à droite l’adresse de la victime et dessous, hors-champ de la fenêtre, en lettres capitales format maxi un petit message personnel. Je glisserai négligemment la missive dans la boite à lettres en rentrant.

Puis un texto anodin qui se voulait taquin me fournit la matière pour élaborer mon plat principal. Un certain M.T., de Paris XIV, faisait étalage d’un futur repas, dans un certain restaurant que nous affectionnons particulièrement et il me laissait entendre que l’impossibilité dans laquelle je me trouvais de l’y rejoindre ajouterait, sans nul doute, une dimension orgasmique à sa future extase gastronomique.

Un bon plan même s’il a échoué par le passé peut être réutilisé. Ça, j’en étais persuadé, si ma précédente tentative avait failli c’était par l’humain, non par la stratégie. Cette fois, je connaissais un homme dans la place, un allié occasionnel certes, mais dont l’étincelle dans l’œil  est comme une assurance tous risques. J’avais la certitude que mon stratagème fonctionnerait. C’est pourquoi une fois rentré du travail, ma douche prise, je me suis installé sous la tonnelle où traînent encore quelques effluves de jasmin, j’ai ouvert un Banyuls 2008 mise tardive du tandem Campadieu-Cantié du Domaine de la Tour Vieille et dans cette fin d’après-midi harassante, je me suis mis à boire lentement mais sûrement cette merveille qui a tôt fait de vous mettre le rouge aux joues. Je baignais délicieusement dans cette langueur d’un début d’ivresse quand j’entendis le résultat du passage à la boite à lettres. De la maison me parvenaient les injures que proférait Lucile, ma fille, à la vue du courrier du trésor public et leur témoignait par avance toute son affection : « Mais qu’est-ce qu’il me veulent encore? Ces enf…! ». Quelques secondes plus tard, je bénéficiai du même traitement : « Oh! le fourbe! Papa il faudra qu’un jour tu payes pour ça! » Il est regrettable que les enfants ne mesurent pas la part d’amour paternel et de tendresse profonde qui réside dans le mot « sucker » au beau milieu d’une page blanche. Pour me faire pardonner je lui ai servi un verre et tous les deux nous avons siroté accompagnés par les cigales.

Quant à notre ami Michel Tolmer, c’est un SMS nocturne qui m’a donné le résultat des courses : »Bravo fum…! T’a réuçi ton cou. Faux dire que j’ai était particulièrement naïffe » Hé oui! Michel ce fut cette fois trop facile. Quand M.T. et ses amis sont arrivés après une bonne heure de cocotte-minute à La Chassagnette, consigne avait été donnée par Michel Mialhe, directeur de salle, à la réceptionniste pour les accueillir chaleureusement mais leur signaler que la réservation était pour le 2 août et non le premier et que : « Vraiment désolé, mais le restaurant est complet!…… »……

Michel Mialhe dut intervenir, les Tolmer’s friends avaient enfilé la cagoule, dressé la croix de bois et, ne pouvant s’attabler, s’apprêtaient à le lyncher. Quel manque de savoir vivre, confondre dîner et amuse-bouche.