Archive pour juin 2014

Faites de la Musique! D’accord mais après ne venez pas vous plaindre.

lundi 23 juin2014

Pas trop chaud, petite brise, le jasmin de la tonnelle en bout de course balançait ses dernières effluves, un petit train de cĂ´telettes d’agneau de Sisteron est venu stationner sur l’Ă©tal de mon boucher, une ratatouille froide que ma fiancĂ©e m’a apprise Ă  faire, lĂ©gume par lĂ©gume, un roquefort « le vieux berger », une tomme fraiche de l’arrière-pays, un saint fĂ©licien crĂ©meux. Vers midi sont arrivĂ©s les autres membres du quintette, chacun ayant bien pris soin d’apporter sa partition favorite. Petits farcis niçois, anchois de Collioure en saumure, dessalĂ©s puis noyĂ©s dans l’huile d’olive pour finir langoureusement allongĂ©s sur une tartine grillĂ©e frottĂ©e Ă  l’ail et une petite tarte aux fraises de Carros. Mais au moment d’entamer le concert nous nous sommes rendus compte que nous ne savions pas chanter, alors nous avons sifflĂ©.

MUuuZziquEee

N’oublions jamais.

A noter que ne figurent pas sur la photo quelques retardataires occupĂ©es Ă  se rafraichir la frimousse au lavoir, dont Trinquette 2008 de La Petite Baigneuse, Banyuls RĂ©serva de La Tour Vieille, Tout’en Bulles de Gramenon. Et puis tout compte fait je crois que nous avons chantĂ©, car il n’y a aucune raison de ne pas profiter de cette journĂ©e pour lĂ©galement crier tout l’amour que l’on porte Ă  ses voisins.

 

Chacun sa trace

lundi 23 juin2014

L’excès de confiance est un peu ce qui pourrait me caractériser, si je devais absolument me trouver un défaut.

C’est en transfĂ©rant vers mon ordinateur la dernière moisson de photos que je me suis posĂ© la question de ce que pouvait bien reprĂ©senter celle-ci ? OĂą avait-elle Ă©tĂ© prise ? Était-ce vraiment par moi ? Après quel effort ? Dans quelle maison de retraite ? Enfin, pour tout dire, elle m’interloqua profondĂ©ment. Inutile de faire appel Ă  un spĂ©cialiste pour accĂ©der au cĹ“ur de la mĂ©moire vive de mon disque dur pour en extraire quoi que ce soit. Je doute en avoir jamais possĂ©dĂ© un, et quant Ă  sa texture, j’opterais pour la mĂŞme matière que les montres de Salvador Dali.

C’est le hasard qui m’a mis sur la voie. Ce matin j’avais dĂ©cidĂ© de m’habiller lĂ©ger, guilleret, couleurs printemps, cacatoès rectifieraient certains, toujours est-il que je retrouvai, juste sur la cuisse droite, lĂ  oĂą saille chez moi ce magnifique grand couturier, muscle somptueux tout en longueur acquis grâce Ă  la pratique au plus haut niveau dĂ©partemental du tennis de table – oui, tennis de table, Ă  ce niveau on ne parle plus de ping-pong , format plein Ă©cran, une tache d’une couleur identique, mon neurone spectromètre confirma après une brève analyse de la texture qu’il s’agissait d’un agglomĂ©rat de foie de cochon noir de la vallĂ©e de l’Esteron agrĂ©mentĂ© d’une sauce aux cĂ©bettes et rĂ©glisse, analyse confirmĂ©e Ă  la dĂ©gustation.

C’est l’ami Christophe Dufau des Bacchanales Ă  Vence qui nous avait glissĂ© ce plat surprise au beau milieu d’un repas parfait. Quand je dis parfait, cela inclut, outre la maitrise des saveurs, le volume de chaque plat. Il n’y a rien qui m’Ă©nerve plus que ces expĂ©riences gastronomiques oĂą le trait de balsamique est lĂ  pour masquer le vide insondable qui entoure vos chĂ©tives bouchĂ©es. Deux petits slurps, puis faire attention avec le pain Ă  ne pas rayer le fond de l’assiette, enfin priez pour trouver sur son chemin un bistrot encore ouvert oĂą l’on accepte de vous refaire les niveaux  afin d’atteindre le lendemain sans faire de malaise. Heureusement pour nous Christophe Dufau est un ĂŞtre gĂ©nĂ©reux que nos estomacs ont en très grande estime.

Les Bacchanales – 247 avenue de Provence – 06140 Vence

http://lesbacchanales.com/fr/