Chacun sa trace

L’excès de confiance est un peu ce qui pourrait me caractériser, si je devais absolument me trouver un défaut.

C’est en transférant vers mon ordinateur la dernière moisson de photos que je me suis posé la question de ce que pouvait bien représenter celle-ci ? Où avait-elle été prise ? Était-ce vraiment par moi ? Après quel effort ? Dans quelle maison de retraite ? Enfin, pour tout dire, elle m’interloqua profondément. Inutile de faire appel à un spécialiste pour accéder au cÅ“ur de la mémoire vive de mon disque dur pour en extraire quoi que ce soit. Je doute en avoir jamais possédé un, et quant à sa texture, j’opterais pour la même matière que les montres de Salvador Dali.

C’est le hasard qui m’a mis sur la voie. Ce matin j’avais décidé de m’habiller léger, guilleret, couleurs printemps, cacatoès rectifieraient certains, toujours est-il que je retrouvai, juste sur la cuisse droite, là où saille chez moi ce magnifique grand couturier, muscle somptueux tout en longueur acquis grâce à la pratique au plus haut niveau départemental du tennis de table – oui, tennis de table, à ce niveau on ne parle plus de ping-pong , format plein écran, une tache d’une couleur identique, mon neurone spectromètre confirma après une brève analyse de la texture qu’il s’agissait d’un agglomérat de foie de cochon noir de la vallée de l’Esteron agrémenté d’une sauce aux cébettes et réglisse, analyse confirmée à la dégustation.

C’est l’ami Christophe Dufau des Bacchanales à Vence qui nous avait glissé ce plat surprise au beau milieu d’un repas parfait. Quand je dis parfait, cela inclut, outre la maitrise des saveurs, le volume de chaque plat. Il n’y a rien qui m’énerve plus que ces expériences gastronomiques où le trait de balsamique est là pour masquer le vide insondable qui entoure vos chétives bouchées. Deux petits slurps, puis faire attention avec le pain à ne pas rayer le fond de l’assiette, enfin priez pour trouver sur son chemin un bistrot encore ouvert où l’on accepte de vous refaire les niveaux  afin d’atteindre le lendemain sans faire de malaise. Heureusement pour nous Christophe Dufau est un être généreux que nos estomacs ont en très grande estime.

Les Bacchanales – 247 avenue de Provence – 06140 Vence

http://lesbacchanales.com/fr/

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