Encore un sept janvier de M…E

Le 7 janvier 1901 naissait Marguerite Gouelle, ma grand-mère paternelle, à Heurtevent, petit village normand. Le 8 janvier 1897 c’était ma grand-mère maternelle Marcelle Baille à Cintheaux, autre coin de Normandie. Mais pour ce qui est des autres 7 janvier je pense à bien y regarder que ma famille pourrait la qualifier à l’unanimité de Journée de Merde. Avec mon frère Jacques, ce jour est celui où nous restons volontiers sous la couette. Si nous devons aller bosser, nous respectons scrupuleusement le code de la route, aucun excès quel que soit le domaine, même les suppliques énamourées de nos chéries n’y font rien. Il faut dire que le 7 janvier 1972 mourait Charles Quesnot, mon grand-père, dans un accident de la route, s’invitant avec son véhicule dans la salle à manger de cette maison mal garée en bord de route dans le hameau de Caillouet. La plaque de verglas sur laquelle il avait pris son élan aidant parfaitement sa Simca Chatelaine à perforer le mur qui lui a assuré une mort bien douloureuse alors qu’il se rendait au chevet de Marguerite, sa femme, qui s’était fait renverser et casser le col du fémur. Diagnostic de l’interne de garde : fracture ouverte du genou, il mourra dans la nuit d’une hémorragie interne.

Trinch!

Charles et moi trinquons à nos 5 et 55 ans dans son bistrot de Bretteville sur Laize

Lui et moi étions nés à cinquante ans d’écart, jour pour jour, et nous préparions l’anniversaire des 70 et 20 ans avec une joie un peu prématurée. Le mercredi 7  janvier 1987, c’était au tour de mon père Daniel d’aller s’encastrer sous un camion à l’arrêt en sommet de côte, le soleil rasant d’hiver l’ayant certainement ébloui. Un médecin qui occupait la voiture immédiatement derrière lui constata le décès et nous assura qu’à cette vitesse il n’avait rien vu et que sa mort avait été instantanée. Alors quand ce mercredi 7 janvier 2015 j’ai appris qu’un attentat dans les locaux de Charlie-Hebdo avait décimé l’équipe présente à la réunion de bouclage, je me suis dit que décidément il ne faisait pas bon mettre son nez hors les draps. Bon jusqu’ici on peut n’évoquer que des coïncidences, un mauvais karma ou des pneus de piètre qualité mais imaginez que je calanchasse un 7 janvier, là je ne voudrais vraiment pas être à la place de mon fils, là est peut-être la raison pour laquelle il tient à garder le patronyme corse de sa mère. Ou alors il aurait honte de son père ??????

6 réponses à “Encore un sept janvier de M…E”

  1. blandine écrit :

    Mon Quesnot, maintenant c’est journée Charlie le 7 Janvier, le vent va sûrement tourner! Notre Rosalie a dessiné un « Je Suis Charlie » avec chaque lettre d’une belle couleur. On t’embrasse.

  2. lpdg écrit :

    Cher Philippe
    Du positif dans tout ça tout de même
    Nous avons la preuve que tu as été un joli petit garçon
    et en train de trinquer avec son grand père…
    Image émouvante issue du passé et qui explique beaucoup du présent…
    Gardons à l’esprit cette blessure quasi universelle qui malheureusement s’ajoute à celles qui te sont personnelles et qu’elle nous serve à avancer, largement en amont, avec de vrais questionnements .
    Et dans l’intime de nos pensées, continuons à convoquer à nos mémoires de beaux moments partagés avec nos grand-pères, nos pères
    Et à trinquer à la vie et au bonheur de partager

  3. Garroy Gérard écrit :

    Philippe,
    Effectivement, il y a de quoi se méfier des 7 Janvier, et de la route !
    Cette photo est superbe, qu’est-ce que j’aurais aimé en avoir une de mon
    grand-père et moi.
    La Bise !

  4. Kersaho@hotmail.fr écrit :

    Une très belle photo et une émouvante histoire, j’en profite pour te souhaiter une bonne et heureuse année, je t’embrasse très très fort

  5. VASSALLO écrit :

    Bonjour,
    Nous sommes étudiants à l’ESTHUA à l’université d’Angers en licence professionnelle des métiers des arts culinaires et des arts de la table. Avec notre professeur Å“nologue Jean Michel Monnier nous aidons à l’organisation du salon des vins de Loire qui aura lieu en février 2015 et nous souhaitons vous envoyer une invitation pour ce salon. Nous aurions donc voulu savoir si vous pouviez nous communiquer votre adresse e-mail pour vous envoyer notre invitation.
    Cordialement,
    Les élèves de licence MACAT

  6. philippe écrit :

    Merci pour votre invitation mais nous devons reprendre la route pour Paris dès le lundi soir.
    En tout cas c’est sympa d’avoir pensé à nous.
    Mais ne regrettez rien, nous sommes du même niveau que MFG.
    Glougueulement Votre.
    Le sous-chef du Comité de Direction, chargé de la communication nationale.
    PQ

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