Archive pour juillet 2016

Avec une petite aide de la part de mon ami.

lundi 18 juillet2016

Selon la recommandation de son cardiologue, l’un est parti quelques jours dans le jura avec un de ses partenaires de comptoir favoris, tester l’Ă©lasticitĂ© de ses coronaires et vĂ©rifier sa rĂ©sistance hĂ©patique Ă  une immersion prolongĂ©e en un milieu saturĂ© de poulsard, tandis que l’autre se remettait lentement d’une Ă©lectrocution de première, abattu au magnum avec neuf autres camarades, on relevait autant de victimes que de magnums. Alors dire que nous Ă©tions prĂŞts pour envoyer notre traditionnel chef d’œuvre du lundi serait mensonge. Heureusement qu’il y a Kopin Lorrain.

Merci Kopin!

Un vieux coup au moral

Dessin de Lefred-Thouron, paru dans le Canard Enchainé.

Langue de gueule de bois

lundi 11 juillet2016

Scann-interlude GDB-001 coul

La goutte de crème qui a fait déborder la baratte.

lundi 4 juillet2016

L’Ă©tau se resserre, trois moins une Ă©gale deux. Si nous Ă©tions plus sages nous apprendrions dès maintenant Ă  aimer ce goĂ»t si particulier, Ă  apprĂ©cier sous la langue cette texture proche du gypse en poudre additionnĂ© de son volume en eau ou se dĂ©lecter de cette palette de saveurs insipides et nous l’enseignerions Ă  nos enfants afin de prĂ©parer les gĂ©nĂ©rations futures Ă  oublier notre appĂ©tence naturelle pour les produits vrais. A quelques dizaines de centimètres près, souvent nous n’arrivons pas Ă  en dĂ©celer la provenance. En est-ce vraiment ? Ou n’en sont-ce que les appâts rances ? Plus que deux fromageries productrices indĂ©pendantes de Camembert d’Appellation d’Origine ContrĂ´lĂ©e. Dernière Ă  sombrer dans le gouffre abyssal de la constellation Lactalis, Graindorge vient de rejoindre le cortège de celles qu’il va nous falloir rayer de nos listes de courses. Elle sera sans nul doute la perle que l’on expose dans la vitrine, celle qui permettra de continuer Ă  vous faire avaler ces quelques 250000 rondelles blanchâtres quotidiennement produites, la caution indispensable en ces temps oĂą les multinationales se refont des virginitĂ©s Ă  peu de frais.

Fromagerie Gillot

Fromagerie Gillot

Alors les Amis, lĂ  pour le coup c’est terminĂ©. Jusqu’ici je m’Ă©tais obturĂ© le clapoir, j’avais tolĂ©rĂ© sans rechigner le lait pasteurisĂ©, la crème allĂ©gĂ©e, le beurre anti-cholestĂ©rol, le yaourt au biomachin rĂ©tro-actif, bon il est vrai que l’exercice Ă©tait aisĂ©, j’en mange pas. Pas par principe, non tout simplement tout petit j’ai Ă©tĂ© vaccinĂ© contre tous ces immondices. Marcelle, ma petite grand-mère chĂ©rie, la tĂŞte appuyĂ©e contre le flanc de la vache, dirigeant le jet d’une main experte, me faisait boire le lait au pis de la vache et je rapportais en courant Ă  la maison dans ma petite timbale en alu cabossĂ©e ce lait entier qui serait mon petit-dĂ©jeuner du lendemain. Dans mon assiette une demi-louche d’une crème jaune et Ă©paisse qu’elle saupoudrait d’un nuage de sucre pour m’en faire un dessert. Avec elle, debout sur un seau renversĂ©, j’ai tournĂ© Ă  en perdre haleine les bras de l’écrĂ©meuse et de la baratte. Mes papilles noyĂ©es dans le crĂ©meux du beurre ont appris Ă  se laisser apprivoiser par les grains de sel qui venaient exploser en bouche. Et quand il Ă©tait question de fromage, ce ne pouvait ĂŞtre que du Camembert de la fromagerie Bourdon, produit Ă  Barbery petit village proche, toujours fait Ă  cĹ“ur Ă  la croĂ»te lĂ©gèrement orangĂ©e, s’Ă©chappant dès qu’on l’avait entamĂ©.

Fromagerie Mercier

Fromagerie Mercier

Tout ceci me rend triste et je crains que cette rĂ©cente acquisition ne soit une fois de plus pour moi comme un signe, un encouragement Ă  boire un peu plus. Ah! P… de M…! Mais ça c’est interdit, je ne devrais pas l’Ă©crire, ce serait comme qui dirait une forme d’incitation à  l’excès. Boire quelques gorgĂ©es d’un pĂ©tillant naturel, d’une jolie bulle, c’est interdit car c’est de l’alcool et donc destructeur de vie, mais ingĂ©rer une parcelle d’un morceau de plâtre Ă  base de lait pasteurisĂ© rĂ©ensemencĂ© avec des ferments d’affinage, ça c’est bon. C’est ça? Ou j’aurais mal compris? Heureusement face Ă  la malbouffe nous, citoyens, sommes protĂ©gĂ©s par nos Ă©lus vigilants et l’ensemble des organismes chargĂ©s de lutter contre ces dĂ©rives. Et si par le plus grand des hasards nous ne l’Ă©tions pas, peut-ĂŞtre serait-il judicieux que le consommateur prenne le pas sur le citoyen. Un vĂ©ritable parti de « consommateurs » ne serait-il pas plus influent que le troupeau de veaux que nous sommes ??? CrĂ©er un « groupe » au fait des organigrammes Ă©conomiques qui par ses lumières nous Ă©clairerait et nous permettrait, non pas de lutter contre, mais tout simplement de boycotter telle ou telle marque peu « vertueuse ». Faire fluctuer Ă  la marge , lĂ  oĂą se situe souvent le bĂ©nĂ©fice, en n’achetant plus les produits de telle ou telle sociĂ©tĂ© ou au contraire en achetant massivement telle autre, n’est-il pas le meilleur moyen de retrouver le pouvoir de consommer « proprement » que nous n’aurions jamais dĂ» perdre. Alors les Amis, dès demain chez vos crĂ©miers rĂ©clamez avec moi tous en chĹ“ur « On veut du Millot et du Gercier! On veut du Millot et du Gercier! » Ah Ooouais! Douze degrĂ©s quand mĂŞme le Pèt’Nat. Faut toujours faire gaffe avec ces productions naturelles, on a un peu tendance Ă  Ă©xagĂ©rer, alors qu’avec l’industrielle on reste dans le raisonnable. Je suis entrain de dire une connerie lĂ  ???

*pot Ă  lait, pour les non-normands