Les dures journées du patrimoine.

Le dimanche 19 septembre, sans crier gare, j’ai vu déferlé l’ami Franck avec en main le « Guide du Petit Pochetron » et dépassant une feuille collée maladroitement, à la va-vite, référençant ma cave comme lieu inscrit au Patrimoine et pouvant être visité ce jour, le bougre avait tellement l’air sûr de lui. Faute d’inattention, j’ai trop tardé à refermer la porte, et du coup se sont retrouvés autour de la table, Almut, antiquaire allemande spécialisée dans les bijoux anciens et les vieux brocanteurs, Philippe, vieux brocanteur grassois, principal et peut-être unique pièce de la collection d’Almut et Daniel Mathieu, le père d’Alex-ex-Bistral. Alors pour ceux qui se sont toujours posé la question du pourquoi du comment Alex peut manger et boire autant, j’ai la réponse : C’est héréditaire.

Daniel Mathieu

Grâce à lui nous avons évité le statut de naufrager du temps.

Parfaitement situé en bout de table, Daniel, le géniteur, a géré la circulation des bouteilles qui croisaient à portée de main, prélevant à chaque passage une taxe qu’il nous a dit être une tradition liée à cette journée du patrimoine, le plus ancien présent pouvant à sa guise ponctionner ce que bon lui semblait durant tout le jour et jusqu’à la nuit tombée. Afin de montrer à l’assistance ma bonne volonté j’ai ouvert une bouteille de Kopin 2014 du gang Ganevat, qui est à point en ce moment. Habitué des soirées exotiques des ambassades durant toute sa carrière professionnelle d’architecte itinérant, Daniel a réclamé en tapotant fermement une bouteille vide de son couteau, une bouteille de Champagne. J’avais justement au frais « Violaine » 2010 de Benoit Lahaye, délicieuse, malheureusement notre boite de « Mon Chéri » était vide, ce dont il me fit sèchement la remontrance. Franck s’est rappelé que lors de son dernier passage nous n’avions pas eu le temps d’ouvrir Marcel Lapierre MMV. Bon ben tant pis, il s’en était souvenu. Ah! Et puis journée du Patrimoine oblige nous avons convoqué « Mémé 2006 », encore pêchue mamie. Du coup nous nous sommes dit : « Serait-il possible de revenir sur 2005 avec Côte du Py de Jean Foillard, sans être happés dans les méandres de l’espace temps. 2014 – 2010 – 2005 – 2006 – 2005 – Nous vivions dans l’instabilité, l’enfer possible au fond du verre, nous étions complétement terrorisés.

Vivent les journées du Patrimoine.

Nous avons élaboré un projet de semainier. Le jeudi, ce n’est pas ravioli, c’est Mémé.

Daniel nous a dit : « Ne craignez rien les enfants, c’est moi qui pilote, faites confiance aux anciens, laissez l’expérience prendre le pouvoir! Je connais un moyen et un seul d’échapper à cette errance éternelle, c’est de boire un Moscato d’Asti de la Belle Alessandra Bera et derrière pour finir un Mauzac Nature des Plageoles Boys. Croyez-moi il n’y a plus que ça à faire! » Respectueux nous avons suivi à la lettre les conseils de notre ami. Il avait raison, ces deux magnifiques bulles nous ont sauvé d’une course intemporelle vers le fond à droite de la Galaxie, et au-delà. Puis nous avons convoqué les esprits en faisant de la fumée que nous avons chargée de vapeurs Cazottiennes. Bon ben en tout cas, sans Daniel nous étions perdus. P…! La vache on a eu chaud aux miches! Merci Daniel!

Une réponse à “Les dures journées du patrimoine.”

  1. Loustic écrit :

    La vie est dure !

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