Archive pour la catégorie ‘Qui a bu quoi’

Wenesday, sunny wenesday !

jeudi 19 mars2009

J’aurais du m’en douter à voir la lueur d’énervé au fond de ses yeux. L’arracheur de dents était en forme. Quelques coups de hallebarde entre dents et gencives pour tester mon sens de l’amitié. « Même pas mal! » j’ai dit. « Bon, c’est pas le tout mais on va être en retard ! Tiens, regarde! j’ai pris une Confiance 97 de la Soumade, on verra bien comment cela a vieilli ». Aprés un footing apéritif nous avons rejoint le restaurant distant d’une bonne centaine de mètres. Notre camarade n’ayant pas fini son service nous avons dégoupillé le Rasteau qui s’est révélé fruité, puissant et fort agréable. Ce garçon en avait encore sous le pied sans contest. mercredi-bloody-wenesday-016Le beau Mario, notre ami italien d’Albenga, n’a pas tardé, suivi de près par Olivier. Olivier est protestant mais tendance franchement Calvin. On sent bien que pour lui Luther c’est pas du plaisir. Franck attaqua d’entrèe « On va commencer par du vrai vin, dit-il, en posant délicatement sur la table un Clos des Goillotes 2000 de Prieuré Roch ». La claquasse d’entrèe de jeu. mercredi-bloody-wenesday-021-1Ah P***** j’en ai pas goûté souvent mais à chaque fois la même sensation. C’est le printemps avant l’heure. Des arômes de vieilles roses, fleurs fânées presqu’entêtantes et cette fluidité. Histoire d’en remettre une couche aux deux adeptes de grandes étiquettes, Franck envoya la deuxième lame avant que nos papilles ne se rétractent avec Clos des Corvèes 2004 du même Henri Frédéric ROCH. Quelle piqure de rappel ! J’envisageais la fausse pâmoison afin de me faire humecter les lèvres avec les dernières gouttes que tout le monde convoitait du regard. Pas besoin de simuler, une Substance de SELOSSE annonçait son entrèe en gare. Que dire ? Que dire d’autre que  » Ah la V…..vraiment la vie est belle aujourd’hui » (Ne pas oublier de penser à noter : voir si cela existe en magnum, en jéroboam s’il le faut). mercredi-bloody-wenesday-0273Le soleil printanier, la bonne compagnie, l’enchainement à la table parfait, tout nous poussait inconsciemment à prolonger ces instants magiques. L’énervé de la première heure lança, soudain : « J’ai les clés de la cave ! Ca vous dit ? » S’il le faut, mais seulement s’il le faut, nous irons avec toi à la cave, tout de suite mais maintenant. Le trajet piétonnier dura un bon quart d’heure pendant lequel nous avons restructuré l’INAO, vôté les lois, promulgué les décrets nécessaires pour contrer les gommeux de Bruxelles. « PQ qu’est-ce qui te ferait vraiment plaisir de boire? » Alors ça, c’est la question redoutable. mercredi-bloody-wenesday-031-1Moi je sais bien ce que j’aimerais boire et dont je n’ai bu qu’une gorgèe il y a fort longtemps, c’est Henri JAYER. La gorgée, c’était Vosne-Romanée. Mais c’est pas de la quille à deux euros que tu ouvres subrepticement sur un coin de table pour te rincer le carrelage de l’arrière-boutique. J’ai donc émis les sons nécessaires :  » Henri JAYER ! ».  » Oh P….. ! C..! lui ! y’s’mouche pas avec le dos d’la cuiller ! JAYER, dis donc tu t’fais pas caguer ! Carrément JAYER ! » Pendant une minute j’ai presque regretté avoir formulé mon voeu, mais pour qui connait bien le lascard, celà fait partie du scénario. L’homme a quelque peu trainé sa jeunesse pas loin de la Canebière et toute absence de cette séquence du film devrait être prise pour un signe avant-coureur de maladie grave. Un peu comme la scène de l’achat de la fausse barbe sur le marché dans La Vie de Brian des Monthy Python, tu ne peux pas simplement acheter, tu dois marchander. Eh bien là il faut absolument qu’il nous fasse le coup du coût. Moi j’aime bien, j’en rajoute, je lui dit que pour lui c’est que dalle, que c’est pas ça qui va deséquilibrer son budget. Selon ma forme je peux aller jusqu’à lui porter le fond de teint jusqu’à pivoine violacée. Et là, normalement, si j’ai été bon, j’ai le droit à mon crédo : « P….. de gaucho de M…., tu peux voter à gauche! » Pour moi c’est comme une médaille de plus sur le plastron, ou une bougnette sur le ticheurte de Mimi, notre mannequin vedette, l’homme dont les mains ne sont faites qu’à base de pouces de mains gauches. mercredi-bloody-wenesday-107 » Bon allez ! On ouvre JAYER ! » Ouverture respectueuse, carafage délicat opéré de main de maitre par Bruno, super sommelier monégasque. La patience fut largement récompensée. Le pinot grandiose, suave, croquant de fruit, puissant, persistant, frais. Enfin tout ça pour vous dire que c’était superbement bon. Le liquide annonçé par les étiquettes que m’avait envoyées Antoine ARENA, tant attendu, venait d’entrer à jamais dans ma pauvre mémoire. Nous n’en étions à ce môment précis qu’à la moitié de notre voyage. Je vous conterai la suite de cette aventure lors d’une autre veillée bachique.

Quel effet Eric !

jeudi 19 février2009

Petite virèe rhôdanienne qui avait pour première halte Eric PFIFFERLING à Tavel. Le genre de liquide qui remplit toute LA condition du bon vin. A savoir, qu’aprés cinq minutes de station verticale une bouteille peut être couchée sans aucun risque d’offenser Bacchus. C’est bon, c’est gourmand, ça parait simple et facile. Un printemps sec et ensoleillé,quelques francs camarades, le pain du Fournil du Marché à Cagnes sur Mer, une charcuterie de bon aloi : du saucisson, de la rillette, du jambon et puis les vins d’Eric.

Ah oui ça j’en veux Anglore et Anglore.

Les nouveaux « pipe-all »

lundi 16 février2009

C’est un signe des temps. Tout, tout de suite. Heureusement dans ce marasme surnagent certaines personnes qui possèdent encore certaines valeurs. Boire ? Oui ! Mais pas n’importe quoi ! et surtout pas avec qui ! Voilà pourquoi Olivier LABARDE a décidé de boire seul, avec quelques camarades, mais pas moi pass’que j’pouvais pô à caus’d’mon p. de m. de travail de c., ces quelques flacons. Grand bien leur fasse à cette bande d’enf……ants gâtés.

Copyright for all countries, included Glougueuland : Peter LOVE

Abondance de biens nuit.

lundi 16 février2009

Je ne sais si ce sont les deux artichauts farcis ou le fait d’avoir repris au moins trois fois des « spaghetti alle vongole », toujours est-il qu’aprés avoir bu largement sa part du magnum de Mémé 2003, du Selosse cuvèe Contraste, du Arena Grotte di Sole blanc 2004, du Puligny-Montrachet « Les Pucelles » 2002 du Domaine Leflaive, du Richebourg 1er Cru 2000 des Domaine Leroy, mon ami a ressenti ce que j’appellerais pudiquement « du vague à l’âme ».

 « Kéno y faut qu’tum’ramènes chez moi…., maint’nant ! ». Le ton péremptoire laissait transparaitre le caractère urgent de la chose dite. Quelques mètres à l’air libre et c’était l’accident de décompression. Une remontée trop brusque d’une cave peut être fatale. Je me suis tout de suite mis à la recherche d’un caisson hyper-bar, rien. Je déposais délicatement mon camarade sur un banc et m’urgençais vers la voiture. Quelques minutes plus tard je récupérais le Grand Bleu à son dernier palier avant retour parmi les hommes. Nous n’avions pas fait un km à l’horizontal que l’appel du large se refaisait sentir. Vitre grande ouverte mon ami avait décidé de se délester du superflu. Roulant sous une pluie drue, je ne m’inquiétais pas outre mesure du caractère « graffitti spaghetti » sur le noir métallisé de la portière. La nuit tombée je remettais mon ami entre les mains de sa femme et regagnais mes pénates. Je trouvais bien qu’il régnait une petite odeur fortement iodée, un peu comme qui dirait le Port de Vannes à marèe basse. Ma main faisant office de chistéra renvoyant les effluves de ma bouche vers mon nez, j’attribuais ce léger fumet à ma « propre » haleine. Travaillant fort tôt, donc de nuit, ce n’est que le lendemain midi que j’ai découvert que quelques membres du troupeau de pâtes n’avaient pas pu accomplir l’irréparable saut vers l’inconnu et avaient préféré, à l’aide de leurs petits ongles, s’accrocher aux éléments de cuir de la portière. La notion de calligraphie malodorante venait de naitre. Une petite heure de nettoyage, juste aprés déjeuner et hop! Comme tout monument aux morts en décembre, tout dépôt de gerbe avait disparu. C’était compter sans les clandestins qui ont trouvé refuge à l’intérieur de la portière et dont parfois certains réaparaissent au hasard des remontées de vitre. C’est aussi ça l’amitié, l’art de semer ces petits pavés de granit qui feront que l’autre pensera à toi à chaque fois qu’il se baladera pieds nus dans le noir.

Merci Kopin !

Liquide physiologique.

mardi 3 février2009

Certains sportifs vont en Suisse se faire transfuser, se régénérer. En tant que sportif de haut niveau, moi-même, je peux vous affirmer que celà ne vaudra jamais une transfusion de poulsard 2007 de chez HOUILLON-OVERNOY. La fraicheur, la fluidité et ces arômes de poivre. L’abbé SOURIS peut aller se rhabiller avec son élixir.

 

La Madura, viens nous servir à boire!

mardi 27 janvier2009

Il faut le dire très haut,

les vins du domaine La Madura

sont une source de plaisirs raffinés et surprenants,

puisque cette cuvée de blanc

est issue de sauvignon,

qu’elle est produite dans la région

de St Chinian,

et qu’elle est d’une fraîcheur remarquable.

La cuvée « classic », déjà éclatante,

n’est que la petite soeur du « Grand Vin »,

capable de tutoyer un tagine de poulet aux citrons confits avec bonheur.

Même dualité et même qualité en rouge.

Morteau avant minuit

dimanche 11 janvier2009

Marc, le roi de la choucroute, avait fait venir en contrebande

diverses denrées jurassiennes.

 Une petite visite en fond de cave avait permis de ramener au jour des bouteilles oubliées à dessein. Et celà tombait bien,  leur jour de boire était arrivé. Drappier Brut Nature version sans soufre pour le décrassage des papilles, en préchauffage Selosse Brut Initial. Ah! J’oubliais magnum d’Oncle Léon 2003 de Bruno Schueller en pré-précombustion. Puis avec la choucroute, un vent de douce anarchie a soufflé, Riesling Muenchberg 2003 d’Ostertag, même cépage décliné chez les Schueller, Clos St Hune 1977. Pour raffraichir, Lou Pépé 1998 de Cantillon, Jacquesson Grand Cru 2000. Reprise dessert avec le Bildstoecklé 2001 de Bruno S. Nouvelle pause pour goûter la nouvelle cuvèe de chez Gramenon : l’Elémentaire 2007. Au son du gong, narghilé et cigare pour aller vers la fin de la nuit, là où l’on peut rencontrer de vieilles bouteilles de rhum solitaires qui n’attendent que votre charmant gosier pour se précipiter vers 2009.

Boire des clous

dimanche 4 janvier2009

Après de longues années d’affinage en cave (d’oubli, en fait),

ce magnum a été sacrifié pour agrémenter une tarte fine aux rougets,

eh ben, comme dirait Michel Bettane, on a pas été déçus du voyage!

Ce n’est pas un grand vin blanc de Vendée, c’est un grand vin blanc tout court,

et la preuve qu’on peut réussir même quand on est Chouan.

Bravo Thierry!

Trop rapyde

lundi 29 décembre2008

C’est par cet orifice que se sont écoulés 75 cl de côte du Py 2005

de Monsieur Foillard, hélas, pauvre pomme que je suis,

c’était la dernière bouteille d’une caisse de 6

et celle-là commençait à goûter divinement: harmonie totale.

Alors, je lance un appel:

arrêtez de vous jeter comme des sauvages sur ces splendides flacons,

laissez-leur une chance d’atteindre leur apogée. Un peu de retenue, quoi!

Oui, je sais que c’est dur…

Mario d’Albenga

jeudi 18 décembre2008

12h30 Aéroport. Je récupère mon vieux compagnon de route : Jacfé. En arrivant au 20 sur 20 Franck nous annonce qu’il y aura un invité de dernière minute : Mario. Mario est italien, la soixantaine bien enveloppée, la mine joviale du paysan qu’il ne faudrait pas prendre pour ce qu’il n’est pas.Chaque semaine il livre le restaurant en fruits et légumes.  Serrage de main virils mais corrects et nous passons à table. Pour entâmer les hostilités notre prévenant camarade a mis au frais un magnum d’Oncle Léon 2003 des SCHUELLER Père et Fils. Pour parler de manière trés critique de cette cuvèe, Jacques en fera volontiers sa crème de beauté le jour où l’on arrivera à la mettre en tube. J’avais bien remarqué la barquette en alu en bout de table, sans plus. Franck dégoupille le couvercle tout en nous expliquant que Mario a préparé cette petite spécialité à notre intention. L’avant-veille un de ses copains, pêcheur, lui a livré quelques anchois qu’il a mis à mariner dans une préparation d’huile d’olives, persil, citron,aïl, piment, olives noires hachées. L’huile étant figée par ce froid méditerranéen, dont on arrive pas à imaginer l’intensité au dessus d’Avignon, nous guettons l’instant où elle retrouvera sa fluidité. Morceaux de pain en main, nous sommes dans les starting-blocks. P…c’est long. Top c’est parti! Et là reviennent du plus profond des âges nos instincts primaires. C’est tellement bon que le premier qui survole mon assiette sans autorisation préalable, je lui claque le museau. J’ai déjà assisté au spectacle de dauphins chassant un ban de loups, eh bien là c’était un peu pareil mais avec des anchois morts, ce qui nous facilitait grandement la tâche. Ce serait mentir d’affirmer que l’accord Oncle Léon-Anchois était parfait, mais les deux étaient tellement bons que c’en était sans importance. Une ou deux histoires poëtiques pour parfaire et les instants deviendraient mémorables. Et encore merci Franck et Mario.