Je voulais vous conter par le menu cette belle journèe en Lorraine. Vous décrire les plats, les effluves de truffe, la chair tendre et juteuse des châpons, la suavité de cette Mémé 2003 de Michèle AUBERY en magnum avec, peut-être, un léger résiduel, cet autre magnum d’Ultime 2006 d’Yvon METRAS, que j’aurais ouvert bien à l’avance, car j’aurais pensé qu’il était un peu tôt pour l’ouvrir mais que le propriétaire des lieux voulant nous faire plaisir aurait insisté pour qu’on lui “casse la gueule” quand même. Ce Chambolle-Musigny 2004 de GROFFIER, ces Comtes LAFONT 1990 et des vins que l’on a moins l’habitude de boire : Vieilles Vignes 1999 de Langlois-Chateau à Saumur, un champagne de Benoit LAHAYE que je n’aurais pas connu du tout. On serait revenu aux fondamentaux de notre jeu avec La Closerie de Jérome PREVOST. Je me serais tapé la tête de contentement à la vue du Vin d’Autan 2005 de l’Ami PLAGEOLES. Je me serais gavé de cette magnifique tarte aux pommes dorée à point, à la pâte croustillante, là un autre ami aurait dit : “C’est le moment d’ouvrir les Rouannières (de Claude PAPIN du Chateau Pierre-Bise), çà devrait l’faire” . Alors pour me la péter un peu, mais juste un peu, j’aurais dit sur un ton de fin connaisseur “Ah P…! les Rouannières quand tu leur mets une bonne dizaine d’annèes, c’est trop bon. Les 95 et 97 c’est à tomber à la renverse!”. Déjà légérement rôtis mes camarades n’auraient même rien dit. Repus les bienheureux nous aurions déplacé doucement nos petites miches jusque dans les profonds fauteuils et canapés pour dégoupiller Cohiba et Roméo et Juliette, accompagnés de JM, rhum martiniquais de la famille CRASSOUS DE MEDEUIL. Anne, la maitresse de maison, à qui j’aurais demandé fort poliment s’il était possible d’avoir un café avant d’attaquer la séance calumet, m’aurait indiqué le plus court chemin pour aller en Grèce. Le temps d’apprécier ces oeuvres d’art éphémères nous aurions devisé tels de grands philosophes pratiquant un humour fin,subtil et décalé. Nous aurions évoqué la mémoire du marseillais Joseph PUJOL, le grandissime pétomane et celle de Jean-Claude REMOLEUX qui a permis notre rencontre. Sans y prendre garde l’heure de se remettre à table serait arrivée. Tous d’accord pour passer cette soirèe ensemble nous aurions opté pour une cuisine simple : Soupe de potirons aux truffes et oeufs brouillés aux…..aux quoi? .. oui, aux truffes. Puis nous nous serions séparés vers minuit, un peu pâteux, mais tellement contents de cette splendide journèe. J’aurais pu effectivement vous raconter tout ça, mais je ne le ferai pas car tout ceci s’est passé à Nancy, et dans son infinie sagesse Le Grand Ordonnateur de l’Univers a mis Nancy loin de Nice. Mais çà aurait pu et j’aurais vraiment bien aimé. AAAAaaaaaagggggggghhhhhhhhhhhh!!!!!!!!!!!!!
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