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Mon cinquième joker.

vendredi 5 avril2013

« L4-L5 : coulés!… Si vous voulez vous en sortir, commencez par perdre 5/6 kg et après on en reparle »… Mon vétérinaire n’est plus mon ami. Hasard, les éléments féminins de ma grotte sentant arriver le printemps venaient de reprendre ce drôle de rituel, une sorte de jeûne, enfin ce truc que certains appellent « régime ». La méthode, la chrono-nutrition, était réputée non violente et efficace. Bon ben… je vais prendre ça. Donc depuis 5 semaines, je trempe des miettes de pain ensevelies sous des blocs de fromage dans mon bol dès l’aurore. Le repas commence et s’achève sur un unique plat où chaque bouchée est soigneusement mastiquée, espérant ainsi en doubler le volume. Ce genre d’expérience est vite perçue comme une punition si rien n’est prévu pour une escapade de temps en temps dans le champ d’à côté. Le tortionnaire qui a mis cette méthode au point doit bien le savoir, qui a effectivement prévu une incartade hebdomadaire. Il s’agit donc de bien choisir son dérapage, pas question de faire tourner le compteur pour une broutille, l’événement se doit d’être grandiose car rare.

J’ai donc choisi la venue dans le quartier de Mimi, car il possède un coefficient exagérateur très intéressant, ne pas le choisir aurait été une grossière erreur de casting, rien qu’à sa vue c’est le kilo assuré.  Et puis je me voyais mal lui annoncer : »Écoute! Mimi!…heeeu.. d’accord on mange ensemble mais, … je me limiterai à un filet de poisson avec une courgette bouillie et un verre d’eau » L’homme n’est pas réputé violent mais il y a des grossièretés que sa morale réprouve. Pour être bien certain de l’incidence de ma future dérive, j’avais pris soin de me peser le matin même. 84.500kg. Une socca fine et croustillante avec ce qu’il faut d’huile pour se préparer le gosier à recevoir les premières rafales de « Frileuse 2010 » de la Maison Puzelat. Pour mon retour à la vie, j’avais commandé à ma fiancée un osso-buco avec carottes, céleri-rave et anchois, le tout arrosé d’un trait de citron, le gras de la moelle tempérant l’acidité de l’agrume, quelques pâtes fraiches et pour commencer le superbe Chenin 2008 du Domaine Montrieux d’Émile Hérédia. Vite englouti, j’ai eu soudainement envie du Brouilly 2010 de Georges Descombes, une confiserie pour grande personne. Un joli plateau de fromages et l’inévitable Savagnin de Jean-François Ganevat puis, pour vérifier le calage des dents de sagesse, une tarte aux pommes arrosée de ma dernière bouteille de Tout’en Bulles du Domaine Gramenon de Aubéry Mother and Son.

Et puis comme on était bien, vraiment bien, Mimi a sorti, tel un magicien, deux robustos rapportés de sa dernière visite à Raul et Fidel. Quand la soirée devient sérieuse, je fais appel aux produits de la Distillerie Cazottes et comme je possède tous ses alcools et sur plusieurs millésimes pour mes incontournables : Reine-Claude dorée et Poire Williams et puis Mauzac rose et aussi le Prunelart ainsi qu’une rarissime bouteille de marc de Mémé distillé par Laurent. Il nous aura bien fallu le temps de déguster un D4 et un Cohiba pour vérifier la remarquable évolution de ses eaux-de-vie. A peine ballonnés, nous nous sommes retirés chacun dans nos appartements et ce n’est qu’au petit matin, après ma douche, qu’une fois sur la balance j’ai pu constater ô combien dormir fait grossir. Hallucinant! J’avais pris deux kilos en six heures de sommeil. Amis! Restez vigilants, ne dormez pas trop et méfiez-vous des cures quelles qu’elles soient.