Ce n’est pas pour rien que chez Glougueule nous revendiquons le magnum comme unité de mesure. Soixante-quinze centilitres, c’est peu même chez les Quakers, alors pour une tablée de dix c’est carrément une gourde pour un troupeau de dromadaires au sortir du Ténéré. Lorsque notre camarade déposa négligemment sa bouteille sur la desserte chargée de présenter à la trop nombreuse assemblée les futures immolées, un léger silence s’est fait. Mon logiciel de fin dégustateur de combat s’est mis à mouliner, mais dans le vide. À la lettre B comme Bonnes Mares 85, rien.
Par contre, à la rubrique conseils et techniques à mettre en œuvre je trouvais : en tout premier lieu, compter le nombre d’adversaires potentiels, les hypothétiques alliés, de circonstance, ne vous y trompez pas, puis les éléments faibles, malades ou influençables. Malgré tout, les rescapés de ce décompte étaient nombreux. Restait le placement, déterminant le placement dans une telle occasion, une position centrale me mettrait à l’abri et m’assurerait contre toute déconvenue. J’étais dans l’axe et avais gardé dans mon champ de vision notre hôte qui possède un gosier tel un vinoduc et cet autre que j’avais vu entrer en transe en présence d’un magnum de Selosse. Mais le danger arrive toujours de là où on l’attend le moins, en l’occurrence il s’appelait Mario le danger que je n’avais pas vu venir.
L’ami italien d’un ami, qui ne l’est plus. Après avoir versé un fond de verre aux petits malins, qui avaient su garder le rythme et ne s’étaient pas attardés sur la bouteille précédente, restait le plus délicat où tout oscille entre gestion du plaisir et de la quantité. Boire suffisamment lentement pour apprécier pleinement chaque gorgée et assez rapidement pour rester dans le peloton des échappés de la deuxième rasade. J’avais su garder l’équilibre et me délectais de ce vin que je n’avais jamais croisé, à chaque micro-gorgée le plaisir augmentait et je bénissais notre ami d’avoir pensé à nous pour partager cet instant.
Et c’est là précisément que venant de l’arrière a surgi Mario, ce Pantani du vin, dopé à je ne sais quoi, qui après avoir ingurgité la première tournée de Bonnes Mares, sans crier gare, a saisi la bouteille et d’un violent coup de poignet l’a vidée, remplissant son verre à ras, et l’a ingurgité d’un trait, fusillé du regard dans un silence haineux. Cette histoire qui pourrait vous sembler banale a eu sans que vous le sachiez des conséquences fâcheuses. Lors de la finale de la coupe du monde 2006, Materazzi n’aurait pas évoqué la Bonne Mère, Zidane étant marseillais, mais les Bonnes Mares que son ami Mario avait sifflé à notre barbe et surtout à notre santé.
philippe
https://www.glougueule.fr
Afin d'accéder à l'aristocratie épicière, Philippe QUESNOT, alias PQ, suivra des études de grouillot en architecture et béton armé durant environ une quatorzaine d'années entre Paris, Evreux et Nice. Se sentant mûr pour se lancer dans la carrière qu'il a toujours voulu embrasser, il décide de créer, en partenariat avec un de ses anciens collègues, un complexe épicier qui tiendra à la fois du bazar, du foutoir et surtout dans 70m². Ce n'est que sur le tard, après sa rencontre avec Sylvie AUGEREAU et Michel TOLMER qu'il participera à cette magnifique aventure qu'est GLOUGUEULE. Dans un premier temps pressenti pour le Nobel de la Paix, il lui sera préféré qui vous savez. Le consortium tentaculaire de l'industrie du rire ne lui a toujours pas pardonné sa liberté de ton, souvent sarcastique et surtout la subtile alchimie de son humour si fin et léger qu'il sait si facilement mettre en œuvre pour notre plus grand bonheur.
Le transalpin est fourbe et alerte, mais ca boit comme une Ferrari, ca monte dans les tours mais le moteur serre facilement. Si il boit comme ca, il ne finira pas la degust
Guillaume
Le transalpin est fourbe et alerte, mais ca boit comme une Ferrari, ca monte dans les tours mais le moteur serre facilement. Si il boit comme ca, il ne finira pas la degust
vins de loire
que dire plus ????