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Pour une radicalisation du journalisme d’investigation

jeudi 22 septembre2011

Parmi les livres que je n’ai pas lus, « Le quai de Ouistreham » de Florence Aubenas est sans nul doute celui qui m’a le plus marqué. Avec courage, cette journaliste aborde les problèmes du chômage et des sans-emplois à la recherche de toute activité pour survivre.

Cette difficile expérience, ma fiancée et moi l’avons vécue récemment à Ste Radegonde des Pommiers. Aux aurores, dès 8h30, nous étions à pied d’œuvre. Le patron avec des abdominaux à bascule, dont le nom me rappelle un ancien humoriste de la télévision,  nous donne les consignes à respecter. Habilement grimés, nous nous fondons parmi la douzaine de vendangeurs. Quinze rangs de sauvignon pour quatorze vendangeurs, je me propose au poste de compteur de rangs. Malheureusement ce poste n’existe pas encore (en parler à Bruxelles).

La compagne du chef m’entaille profondément le doigt à l’aide d’un de ces outils maudits appelés sécateur – voir photo – j’envisage un instant une action en justice et un rapatriement sanitaire (renforcer la législation sur les conditions de travail des saisonniers itinérants nés au Sénégal)  Après deux heures d’un travail infernal et dangereux entrecoupé de longues pauses forcées dues à une pluie fine et cinglante, nous regagnons le chai, où l’on retrouve le chef accaparé par son travail : surveiller le jus qui coule du pressoir. « Alors Monkéno çataplu ? » me lance-t-il quand nous parvenons à sa hauteur. Angèle, ma promise, pense qu’il nous a reconnus, ce dont je la dissuade. Il a dit « Monkéno » et non « Kéno », c’est bien qu’il y a erreur sur la personne.

Il est midi, notre expérience touche à sa fin, le sentiment du devoir accompli prédomine. Il me semble que nous avons bien investigué et que dorénavant, nous pourrons lors de nos soirées diapositives ajouter fièrement ce thème des vendanges à la liste déjà longue des conversations à aborder avec nos amis. « Ah au fait! Le nom de ce vigneron dont l’homonyme passait à la télévision, ce n’est ni Jacques Martin, ni Jean Roucas,  ni Collaro… Oui c’est ça ! Nicolas Reau ! »

Clos des Treilles – 1 Rue Pompois – Ste Radegonde des Pommiers –  Tel : 05 49 67 77 08