Partout dans le monde, hier soir, on a ouvert du Marcel Lapierre. Et partout dans le monde, on s’est réveillé ce matin avec une belle gueule de bois. Pas celle de l’excès bien sûr, puisque Marcel faisait du vin qui le permettait. Celle du manque. La douloureuse nouvelle s’est propagée comme une traînée de poudre en pleine vendange. Silence. Arrêt de fermentation. Le sacré feu de Marcel Lapierre s’est éteint. On a du mal à croire qu’un bonhomme comme ça ne soit pas immortel…
Ce n’est jamais juste de perdre un papa. Il l’était un peu pour nous tous. Pour les milliers de gens qu’il a poussés à la boisson. Pour les centaines de vignerons chez qui il a éveillé une vocation. Combien ont avoué avoir tangué en mettant le nez dans son vin ? En une gorgée, on basculait du côté obscur, celui du vin plus pur qui allait vous mener la vie dure. Mais il était là pour guider les pas. Le premier posé chez lui, on ne l’oublie jamais. Le bonhomme grognon qui te dit qu’il n’a qu’un quart d’heure à t’accorder. Tu t’assois où il t’a dit. Les heures filent et les bouteilles s’empilent. « Reviens demain. On a pas assez parlé. » Quand Marcel vous adoptait, vous vous sentiez tout petit. S’il lisait en vous la soif, il aimait propager la bonne parole et verser son vin. Il causait pour la cause. Et avec les bons mots. Il te racontait qu’il avait fait sulfiter son père en sortant de l’école, qu’on apprenait les conneries là-bas, qu’avant, les agriculteurs n’attendaient pas seulement après le raisin pour vivre, et qu’alors, c’était moins grave de louper une cuve. Il savait qu’il fallait avancer groupé si on voulait prendre le risque de la monoculture version nature. Alors il a fondé une famille qui s’est propagée dans tout le pays. Elle le pleure aujourd’hui.
A Marie et ses enfants
Fredo
Un grand Homme du vin nous quitte, on essaiera de le retrouver un peu dans ses bouteilles !
In Vino Veritas
Le web du vin lève son verre de Morgon à Marcel Lapierre pour lui rendre un dernier hommage! — Bourgogne Live | Site d'information sur le vin, l'œnotourisme et l'art de vivre en Bourgogne
[…] Glougueule: « Ce n’est jamais juste de perdre un papa. Il l’était un peu pour nous tous. Pour les milliers de gens qu’il a poussés à la boisson. Pour les centaines de vignerons chez qui il a éveillé une vocation. Combien ont avoué avoir tangué en mettant le nez dans son vin ? En une gorgée, on basculait du côté obscur, celui du vin plus pur qui allait vous mener la vie dure. » […]
martine et Laurent LA TABLE DE CUISINE
nous comptons sur la relève pour continuer son oeuvre; à tous ceux qu’il a initié
PIT BRET
Le rap du Morgon me manque déjà : il est bon le Morgon, il est bon le Morgon, pas pour la tête des cons…
fred
Marcel, mon bon marcel, comme si ça ne suffisait pas, tout ce qui se passe de bizarre et que plus personne ne comprend, voilà que maintenant tu t’en vas. Toi qui avait réponse à tout ce qu’il y a de bon sur cette terre, sur ta terre, oubliés les raisins de la colère, salut les raisins du plaisir. Il doit me rester quelques magnums de Morgon, quelques copains, alors on va faire comme d’habitude, et on finira par ce doux mot que tout le monde prononcera, chargé d’amour et ce soir de plein de tristesse, en pensant très fort à tous les tiens :”sacré Marcel”. F
Christian Bétourné
Pas mon “papa de vin”, mais un homme cependant dont j’aimais les vins…vraiment.
Merci, ça sonne juste.
Savio Soares
Nous sommes tristes.
Nous le remercions pour tout qu’il a fait pour le vrai vin.
Il a écrit la plus belle page sur le vin de notre époque.
Je dirais que sa famille s’est propagée dans tout le monde
et il restera toujours parmi nous.
Pour les futures générations, l’histoire du vin sera forcement
avant et après Marcel Lapierre.
THIERRY PETIT
Les plus belles pages du beaujolais ont été écrites par ce grand homme. Je suis très triste et j’exprime toutes mes condoléances à toute la famille Lapierre et au monde du vin qui perd un repère pour le gout du vin qui se boit avec honneur. Tchao l’Artiste
Garroy Gérard
Merci Sylvie pour ce bel hommage à cet artisan – artiste, un homme de grandes qualités.
Pour ceux qui ont eu le plaisir et le privilège de le connaître, pour tout les autres qui ont repris goût au Beaujolais grâce à lui.
Merci pour ce texte truffé de vécu ou l’on retrouve le ton de la confidence et du bonheur des conversations avec Marcel…..
Merci
Antoine MANTZER
Superbe hommage effectivement.
Je ne peux, ni ne veux en dire autant mais une chose est sûre, notre première rencontre s’est passée exactement comme vous le dites….il en à pris du temps, en tête-a-tête, pour me faire comprendre le vin Nature….et on en à pris du Plaisir pendant ces 3-4 hrs…cela restera pour moi un grand souvenir http://secretsepicure.blogspot.com/2010/10/ciao-et-adieu-mr-lapierre.html
Ciao Mr Lapierre
ledgé
Tout ça c’est des conneries de journaleux parisiens et de baveux de la platosphére.
Marcel, on l’a vu ce matin en virée avec Fignon, attablé ce midi avec Chabrol et discutant philosophie avec Levi-strauss à l’heure de la sieste.
La boite en bois,elle est vide.
Il EST d’ailleurs;
Sacré Marcel.
ducassou david
Si vous aviez l’adresse de Marcel Lapierre au paradis des vignerons je vous serais reconnaissant de lui adresser ce message: Marcel, excuse nous si depuis lundi matin, on “soufre” tous un petit peu…