Plastique massif

De l’observation de la nature, savoir tirer les enseignements, étudier attentivement l’ordre des choses et modestement essayer d’en extraire la substantifique moelle, voilà la voie de la sagesse. Encore faut-il ne pas s’égarer lors du choix des sujets. Sinon que dire de ceux de Barbelivien, Obispo et Lara Fabian ?

Lorsque, grâce à Laurent Cazottes, j’ai rencontré Jack-Michel Chasseuil au Pré en Bulle à Albi, on peut dire que peu de choses nous réunissaient. Ce monsieur à l’allure distinguée, cravaté, rasé de près, à l’élocution facile, co-propriétaire avec son fils de Château Feytit-Clinet à Pomerol est à peu de choses près mon contraire. Après une brillante carrière au sein de la Société Dassault, il profite de sa retraite pour assouvir sa passion de collectionneur de grandes bouteilles aux noms illustres et ce, si possible, dans des millésimes et des contenants exceptionnels. Moi, au terme d’une carrière d’épicier de quartier, je prends toujours soin d’être mal rasé de trois jours, ne possède pas de cravate, et surtout je suis co-propriétaire avec Michel Tolmer de Glougueule, c’est dire.

De sa somptueuse collection j’avais entendu parler mais jamais rien vu, pas une goutte. Je profitai de la séance de dédicaces de ce premier salon albigeois pour lui acheter son livre « 100 bouteilles extraordinaires », dans lequel il détaille les plus belles pièces de sa collection. Je me disais qu’un investissement de quarante cinq euros pouvait m’être largement bénéfique s’il m’arrivait d’être à nouveau enlevé par les furieux Niçois au 4×4 noir. « Un joli présent peut améliorer ton avenir » comme je me disais toujours.

Si par malheur tu avais l’intention de te la jouer « Viendez voir ma cave qu’elle est belle! »,  dès les premières pages Jack-Michel te calme. Des centaines de caisses aux noms prestigieux entassées dans une pièce souterraine immense avec éclairage, hygrométrie, système d’alarme et au sol un gravier immaculé. Tel « petit scarabée » de la série des années 70 « Kung Fu »  j’ai bien observé la grotte d’Ali Chasseuil et je me suis construit exactement la même.

Pour la structure j’ai récupéré une vieille chambre de congélation dont j’ai assemblé les parois comme un Meccano. Quant à l’exposition de mes grandes bouteilles, étant contre la déforestation, je me suis adapté et j’ai choisi le plastique, mais massif, le plastique, la classe en plus. Avantage majeur : 150€ les 150 casiers, accès à chaque bouteille dans la seconde et au sol une résine grise du plus bel effet.

Ind’nao, Jack-Michel, ouate dou you say?

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3 réponses à “Plastique massif”

  1. Marula écrit :

    Le mauvais goût a des limites. La caisse bleue fait désordre…

  2. philippe écrit :

    C’est là que je stocke mes vins de Gérard Marula, pour être sûr de ne pas les égarer.
    Toujours les avoir à l’Å“il.
    Comme le gars.
    Gaffe!

  3. Philippe écrit :

    Cette cave (et la collection qu’elle contient) est magnifique. Par contre ce qui est dommage, c’est le fait que personne JAMAIS ne boira ces vins. Un vin il me semble est fait pour être partagé et non pour être collectionné. La bouteille vide pourquoi pas ? En tout ca je me laissera bien enfermé dans cette cave 😉 La votre a l’air pas mal non plus :-))))

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