Qu’est-ce que tuffeaux boire ?
J’avais déjà réussi le prodige de remonter trois magnums au bout de chaque main sans faire de dégâts, mes yeux n’avaient pas encore eu le temps de s’adapter à l’éblouissante clarté et je distinguais très vaguement deux silhouettes, que je compris que ces lascars n’étaient pas de la fête et leurs intentions, de toute évidence, pas de m’aider dans ma périlleuse entreprise. Leurs grommellements sourds, la manière avec laquelle ils me toisaient, alors que je peinais dans la remontée de cave, ne me laissait présager rien de bon. C’est précisément dans ces instants de la vie que l’on échangerait volontiers la totalité de son Q.I. contre l’acquisition d’une vague technique de combat. Malheureusement, là , je n’avais à ma disposition qu’une haleine fort chargée, à la limite du fétide et mes jambes dotées d’une paire de mollets maigrelets.
« Si tu dois te battre, frappe toujours le premier, inutile d’attendre le gong pour enclencher les hostilités et surtout tu frappes d’entrée là où ça fait mal : les couilles! » Tel était à peu de chose près le conseil que m’avait donné un ancien commandant de la légion reconverti dans l’huile d’olives du côté d’Aubagne. Arrivé à leur niveau, tel Terminator, je lançai une rapide analyse de leurs positionnements géographiques et sans attendre le résultat propulsai de toutes mes forces mon pied gauche en direction de ce renflement pile-poil dans l’axe de ses hanches à une quinzaine de centimètres plus bas. La vitesse à laquelle j’exécutai ce geste tout en anticipant le coup qui terrasserait le deuxième loustic ne laissa pas de me surprendre, moi qui ne me battais jamais. Je me félicitais d’avance d’avoir suivi à la lettre les recommandations de mon fournisseur d’huile. C’est à l’impact que mon étonnement fut le plus grand et ma douleur la plus vive. Le bougre avait-il, sachant quel horrible méfait il allait commettre, protégé ses attributs à l’aide d’une coquille en pierre de tuffeaux, toujours est-il que les doigts de mon pied gauche m’avaient envoyé un signal fort, traduction d’une immense détresse accompagnée de ce que j’appellerais une Â¥?>×§ d’envie de meurtre.
C’est alors que le plus petit des deux, avec sa voix de gonzesse, me lança : « Mais qu’est-ce que tu as à t’agiter comme ça? Et regarde, tu as pris tous les draps et ton pied saigne! Je savais qu’en mettant le lit si près du mur, un jour tu te blesserais! La prochaine fois tu m’écouteras! » 
La prochaine fois? La prochaine fois je discuterai avec mes nouveaux amis et je boirai un coup avec eux plutôt que de vouloir les agresser alors qu’ils ne m’ont rien fait!
Cette entrée a été publiée le mercredi 12 février2014 à 17:31, et rangée dans Philippe Quesnot. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via son flux RSS 2.0.
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12 février 2014 à 17:59
T’as tuffeaux !
Voilà ce qu’il en coûte de s’attaquer sans raison à un loustic gentil comme tout !
12 février 2014 à 19:48
bonjour
ayant consulté mon ami le docteur Menguélé de réputation mondiale
il faut couper au niveau du genou
maintenant je bois à l’aveugle
mimi of bastian
12 février 2014 à 20:02
T’avais bu mauvais?