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Comment conserver vos cigares ? Le Professeur Bernard P. répond en exclusivité pour Glougueule.

lundi 9 septembre2013

Depuis qu’à la déjà longue liste de mes indélicats penchants, certains de mes « amis » ont ajouté la combustion lente de feuilles de tabac amassées de façon ordonnée et cylindrique, je recherche tout enseignement susceptible d’améliorer mes faibles connaissances en ce domaine. J’ai ainsi récemment bénéficié des savants conseils de Monsieur Bernard P., rencontré en son domaine ligérien de Montsoreau. Je tombais à point nommé, le Professeur venait de tester une nouvelle méthode de réhydratation sur un magnifique sujet : double corona « Hoyo de Monterrey » issu des meilleurs terroirs cubains. Celui-ci avait passé tout un après-midi à se prélasser sur le tableau de bord de sa rutilante automobile. Autant un chien ou un enfant le supporteraient, autant notre délicat cigare n’avait-il pas du tout apprécié le traitement qui lui avait été réservé. Aux grumeaux, les grands remèdes. Monsieur Bernard eut l’idée de le ranimer en le plongeant quelque temps dans la douce moiteur d’une de ses caves troglodytes. Il en est de la cuisson des dorades coryphènes* comme du temps indispensable pour ramener un cigare à la vie, tout est question de subtile durée. Monsieur Bernard P. et notre Mimi ne sont pas amis de longue date pour rien et ont dû fréquenter les mêmes établissements. Là aussi la mesure était dépassée et ne restait comme dernière et fatale issue qu’un digne enterrement.

« Odieux de M’enterrer » est son épitaphe.

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*voir cet article sponsorisé par Biafine, datant de décembre 2011.

https://www.glougueule.fr/2011/12/un-diner-presque-parfait/

Le Club des Zincs fait du bateau

mardi 9 octobre2012

« Didont PQ, tu bosses demain? » …. »Eeeeuh! Non… Pourquoi? » … » Ça te dirait une petite balade en bateau du côté de Porquerolles? ». Cette sollicitude me touchait, cela me faisait plaisir que Mimi ait tout de suite pensé à moi pour aller boire en mer, mais il y avait dans l’intonation un surplus de velours qui me titillait. » Bon! Écoute… Il faudrait que tu viennes avec une carafe et…. six verres. On dit demain 11 h à la capitainerie du port du Lavandou. » Je le soupçonnais à raison; Mimi m’avait déjà fait le coup de la stoppeuse. Je trouvai Mimi derrière la capitainerie et derrière la capitainerie je trouvai un célèbre peintre de la capitale, un architecte haut de gamme et deux vignerons bordelais et bourgueillois.

Le Club des Zincs avait loué ce bateau, parfait pour la voile, mais complétement inadapté à la dégustation en mer. La veille, la table de camping, exténuée, s’était effondrée, entrainant verres, carafe et vieille cuvée de Selosse. D’où l’appel???

En quelques mots, un de ces loups de mer m’expliqua que l’absence de vent ne nous permettrait pas d’entreprendre cette grande course au large envisagée mais que nous jetterions l’ancre dans une crique toute proche en attendant une météo plus favorable à la pratique sportive de la voile. C’est donc au moteur, sous le plomb de ce terrible cagnard varois que nous sommes allés nous tanquer face au Fort de Brégançon.

Les bruits provenant de la cale me chuchotaient qu’une autre activité sportive avait été prévue. Sans qu’aucun ordre ait été donné, dans un bel ensemble, chacun trouva naturellement sa place et sa tâche. Table, planche à découper, saucissons, poutargue, couteaux, tire-bouchon, cigares, coupe-cigares, chalumeau. Je compris que l’heure était venue pour moi d’entrer modestement en scène, en sortant carafe et verres. Ebloui, j’avais face à moi une des formations les plus renommées qui existent. Que ce soit en formation ou en solo, chacun avait laissé son empreinte. Dans tout Paris, bon nombre de lieux de la nuit gardent encore les traces de ce quintet mythique.

Ce furent deux jours de rêve pour un modeste amateur comme moi. J’en profitai pour bien étudier leur technique, décomposer leurs gestes. A ce niveau de perfection, le don et l’inné ne suffisent plus, seul le travail permet d’atteindre ces sommets. Le temps et les circonstances ne les autorisent plus à se produire aussi souvent dans la capitale, mais si vous avez l’occasion d’assister à une de leurs sessions, foncez, c’est un spectacle rare, émouvant et d’une immense beauté formelle.

Z’ai cru boire un Bobinet !

mardi 4 octobre2011

A Saumur la Rue de Beaulieu n’est pas large et visiblement l’aventure se situe sur le pas de la porte. Sébastien Bobinet n’y a pas pris garde quand, il y a quelques années, France et Xavier Amat sont venus s’installer au 37, à l’autre bout de la rue, sous prétexte d’y créer des chambres d’hôtes (Ami Chenin 02 41 38 13 17).

Face à la Loire, la petite table calée contre le mur n’a plus de problème de niveau, mais il n’en est pas de même pour les verres qui y stationnent. La cave est à deux pas et parmi les cuves et barriques qui s’y prélassent, le pineau d’aunis 2009 a toutes les qualités requises par ces temps de petite canicule. Ponpon en connait le chemin les yeux fermés, ce qui va en précipiter la mise en bouteille, car le taux d’évaporation atteint là des sommets jamais rencontrés ailleurs.

En Loire, l’entraide n’est pas un vain mot, particulièrement s’il s’agit de vider une ou trois bouteilles, et Sébastien peut toujours compter sur le renfort de Laurent Lebled si Ponpon venait à faire défaut. Ce qui ne s’est jamais produit car l’homme possède un radar de pointe qui le guide immédiatement dès qu’une bouteille est ouverte à un kilomètre à la ronde. Des esprits chafouins laissent entendre que les somptueux pavillons acoustiques dont la nature l’a doté lui procureraient cet avantage sur les simples mortels que nous sommes.

Pour le combler s’il en était encore besoin, l’ami Bobinet possède sur le haut du coteau une petite parcelle récemment plantée qui vous laisse béat d’admiration devant le panorama qu’elle vous offre sur le fleuve. Une table, quelques chaises, de quoi faire griller un morceau de viande et vous avez là une des images que je me fais du bonheur en Loire. Mais tremblez, vous les bienheureux ligériens, car dans un an sonnera pour moi l’heure de la retraite,  et vous serez bien obligés d’ajouter deux chaises en bout de table. J’ai prévu à cet effet un stock conséquent de magnums prêts à boire qui devraient être autant d’invitations à partager vos tables et votre amitié.