Coup de Glougueule : Dominique Derain porte le pet.

LE VIN : du savoir-faire à l’arbitraire …ou secousse de 20 sur les chais des riches terres…

Nous sommes des paysans qui par la connaissance et l’expérience de nos pères et grands pères arrivent sur les rivages du monde. Nous avons laissé nos vaches, nos poules, notre cochon et nos céréales pour nous consacrer uniquement à la culture de la vigne.

Le vin qui nous abreuvait hier est maintenant vendu dans le monde entier. Son originalité en fait un produit toujours exceptionnel et très atypique, ce qui a éveillé et éveille encore la curiosité hors de nos frontières. Cet esprit même de plaisir reste notre force que la vigne puise dans nos finages, sur les pentes de nos coteaux au climat si particulier.

C’est cette subtile alchimie qui différencie le vin d’autres produits agricoles. C’est dans cette attitude que nous réussissons à donner le goût de l’aventure aux professionnels du vin ainsi qu’aux néophytes. Aujourd’hui, gardons bien cela en mémoire pour agir dans la compréhension des mystères du vin.

Le marketing n’est qu’une finalité de notre travail et non le début. Préservons les différences, les nuances, la pureté.
Que voulons-nous d’autre ? Que cherchons-nous à vouloir couper la branche sur laquelle nous sommes ?

Aujourd’hui le droit de vendre son vin est décidé de façon arbitraire par un « tribunal » qui n’a aucune compétence scientifique sérieuse mais un pouvoir sans limites de vie ou de mort sur ses voisins !
De nombreuses expériences passées prouvent l’irrationnel d’un tel système.

La confiance est une invitation à la vie, ne partons pas sur des vins stériles et linéaires. Tout le monde peut réaliser ce genre de produit avec excellence et les exemples ne manquent pas.
On nous demande d’être des techniciens, des chimistes, des VRP, des businessmans. Il sera un jour décidé que le vin doit être bleu et il devra l’être ; peut-être pourrons-nous jouer sur l’intensité du bleu ! C’est l’art et l’imagination qui font évoluer les choses, pas les lois de marché et les marchands de produits miracles.

De nombreux vignerons s’interrogent et baissent les bras devant l’érosion des valeurs. La pensée unique qui passe par un seul faisceau est à l’origine d’un mot que je ne peux écrire ici  et qui correspond à l’organisation du monde agricole actuel.

Ces mêmes vignerons vivent du fruit de leur travail, ils portent loin dans le monde la reconnaissance et le respect de leurs compétences, il ne faut pas l’oublier pour apporter une pensée objective sur l’avenir de cette profession.

Nos valeurs sont devenues obsolètes et nous vivons aujourd’hui avec une épée au dessus de la tête, il faut vraiment être joueur ou fou pour accepter cela !

A qui profite le séisme de nos appellations ?

Dominique Derain, vigneron à Saint-Aubin

Amis vignerons, cette rubrique est la vôtres, exprimez-vous!

6 réponses à “Coup de Glougueule : Dominique Derain porte le pet.”

  1. Sylvie A écrit :

    j’adorrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr cette mise en page!

  2. TOM écrit :

    Bonjour,

    Et oui, j’ai comme l’impression que l’on récolte les mauvais fruits du passé…

    Signé : TOM, un client du Café de France… Et amateur de vin…

  3. Koltuniak Stéphane écrit :

    A l’attention de Sylvie,

    Depuis qq jours, tu re-traverse mon chemin, c’est amusant, je croise Lourdès à la tour cassée (Valvignière) qui me parle du salon à Deauville, et donc de toi, idem vers chez moi (Macon) au Carafé, puis je tombe sur ton bouquin tres sympa, vin d’yeux… toujours au carafé.

    Bravo, pour toute ces démarches dont j’apprécie fortement l’esprit, j’adore ca, je ne sais pas qui fait les petits dessins, mais je les trouve également excellent.

    Au plaisir de te lire (je te rapellerai le contexte des moments que nous avons échangés en 2000) et de boire un bon canon en ta compagnie.

    Bien à toi. Stéphane

    PS: j’ai branché le carafé pour monter avec eux au salon, mais je crois que je file un coup de main chez Guillot-Broux à ce moment la.

  4. Denis écrit :

    Bonjour,
    je suis tombé par hasard sur cet article, il me touche…
    Je sors de l’enseignement viticole (BTS) contre lequel je me suis levé… Pas d’idées, des cours qui sortent des labos Bayer(CropScience pour être exact) ou d’autres endroits de ce genre, pas de passion…
    Alors comment donner d’autres motivations que la recherche de la facilité, de la rentabilité?
    Nous devons tous devenir des oenologues affamés d’analyses, nourris aux levures et au sucre de bêtteraves avec des pipettes pleins les poches…
    C’est dommage et va dans le sens d’une standardisation qui ne devrait pas exister dans notre métier…

  5. Jean Pierre Bouyneau écrit :

    Bonjour , je ne suis pas vigneron, ni journaliste, ni importateur, mais un simple amateur de vins naturels non trafiqués , qui défend la démarche admirable d’Olivier Cousin et de ses semblables. Aussi je lui apporte mon soutien solidaire et condamne la persécution dont il fait l’objet. Peut être faudra t’il compléter la lettre au procureur, pour que les consommateurs avertis puissent se faire aussi entendre.

  6. Lentz Patrick écrit :

    Cher camarade,
    En tant que revendeur de vins bio et naturels à Bruxelles, avec une belle sélection venant d’Anjou, je voudrais ici te soutenir et également en profiter de dénoncer encore une fois la mainmise des corporations de vignerons sur des noms ou appellations dans le seul but est de protéger par légalement leur incapacité et manque de volonté de produire des véritables vins de qualité, respectueux de leur terroirs et de leurs métiers respectifs…
    Le nombre d’attaques dont tu nous fais l’écho, n’en est que la triste réalité, car attaquer sur de l’abstrait, quelque chose de concret, de bon et de durable est bien la preuve de leur faiblesse.
    Tiens bon!
    Patrick

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