Archive pour la catĂ©gorie ‘Coups de glougueule’
112kg de ferraille juste pour faire du bruit !
lundi 14 septembre2015C’est en ces termes peu amènes que ma fiancĂ©e a accueilli Ă sa livraison mon nouveau matĂ©riel Haute FidĂ©litĂ©. Quatre caisses en bois avec leurs poignĂ©es mĂ©talliques, suffisamment Ă©cartĂ©es pour vous promettre une sĂ©ance chez l’ostĂ©o. Dans les deux premières, juste pour l’Ă©chauffement, le prĂ©-ampli et la platine CD qui titrent 24kg chacun, puis viennent les amplificateurs, et lĂ c’est obligatoirement la position dos plat de l’haltĂ©rophile. Chaque bestiau annonce 42kg Ă la pesĂ©e et vous promet 500w, pour un total de plus de 110kg. Ce beau quintal est une promesse de bonheur intense que seuls les mordus du son peuvent comprendre. J’avais tentĂ© par le passĂ© d’immiscer entre deux de vos neurones qu’il est difficilement admissible que vous vous prĂ©occupiez tant de vos papilles et vos estomacs tout en dĂ©laissant vos oreilles. S’il est un handicap qui me toucherait au plus haut point c’est bien la surditĂ©, quand la plupart nommerait la vue.
Ben non! Sourd, je me sentirais coupĂ© du monde, seul perdu avec mes acouphènes. Sauf peut-ĂŞtre Mimi, notre mannequin, qui s’arrange très bien de ce problème, il sĂ©lectionne la frĂ©quence de l’importun et la supprime de son spectre sonore. Idem pour sa production personnelle, il la renie, il ne l’entend pas donc elle n’existe pas, l’odeur n’Ă©tant qu’un phĂ©nomène local portĂ© par les vents d’Est frĂ©quents dans la rade de Toulon. Donc, il y a vingt ans j’ai fait la connaissance d’un petit sorcier noir, William ANDREA est antillais, figure historique de la reproduction sonore française, dont le nom apparait dans la structure de tout ce qui a comptĂ© dans ce domaine : William ANDREA. Et c’est Ă l’occasion de mon presque dĂ©part en retraite et surtout grâce Ă la somme colossale que chaque mois les caisses me versent que je me suis convaincu, après mĂ»res rĂ©flexions, de m’offrir ces 4 blocs d’aluminium massif signĂ©s MIMETISM qui dĂ©sormais chantent pour moi la mĂ©lodie du bonheur, espĂ©rant que ce ne soit pas trop tĂ´t celui du chant du dĂ©part.
http://www.mimetism.com/
Rédaction
vendredi 9 janvier2015Soldes
jeudi 8 janvier2015Derain rayĂ© de l’AOC
mardi 14 janvier2014C’est un peu la même histoire qu’Olivier Cousin. Celle du vigneron qui préfère aller tailler plutôt que de se noyer dans les papiers. Trop petit pour tout décrypter. Mais trop gênant pour qu’on laisse passer.
Dominique Derain s’ébat sur 6 hectares (un de plus qu’Olivier Cousin !). Il est des pionniers de la biodynamie en Bourgogne (pareil qu’Olivier), bien avant que ces chinoiseries ne soient à la mode. Alors oui, il l’a souvent ouverte. Mais là , il est resté bouche bée.
En avril dernier, Dominique met en bouteille deux barriques de Pommard 2012 et cinq de Gevrey 2012. Le vin était bon. Ça tombait bien, il manquait de trésorerie et les clients réclamaient.
Entre labours et ébourgeonnage, Dominique enfume une facture de 80 Euros émanant de l’organisme qui contrôle les Appellations (il se nomme ICONE en Bourgogne). Il appelle. Il écrit. Aucune réponse jusqu’à un recommandé qui lui signifie qu’il n’est « plus habilité à produire des vins d’AOC. » Convocation devant une commission de 22 personnes. Dominique s’acquitte des 80 Euros et puisqu’il est désormais à jour, on lui dit qu’on va pouvoir le contrôler. Humour ?
Pas tant… ICONE débarque. Inspection de la cave. Dépeçage des papiers. Le prévenu a mis en bouteille 8 semaines avant la date inscrite sur le cahier des charges de l’Appellation. Pour Pommard et Gevrey-Chambertin, c’est juin et pas avant.
Dominique découvre la nouvelle règle au moment du contrôle. « On a trop de trucs compliqués à lire. On a pas le temps. Mais pour une leçon, c’est trop cher payé ! »
Ces 3 500 bouteilles n’auront pas droit Ă l’AOC. Mais sur les 20 000 que le domaine produit, ces Pommard et Gevrey-Chambertin sont les plus prestigieuses. « Plus de 35% du revenu de la maison. Il n’y a pas eu de dialogue. Ceci relève plus d’acte de rĂ©pression que des principes prĂ©tendus par ICONE d’accompagnement Ă l’Ă©laboration de vin d’AOC.
Si j’ai agit ainsi c’est justement pour garantir la qualitĂ© de ces vins.
Une telle décision peut mettre en péril le domaine déjà en situation critique dû aux volumes de récolte des 4 dernières années. Est-ce une volonté de nuire ou pur coïncidence ? Je reste défenseur des AOC et bien déterminé à continuer cette bataille.
Mais comme disait Mandela : « seul c’est bien difficile ». »
Si vous êtes Chinois et prêts à investir dans un joli domaine bien entretenu :
Dominique Derain <dc.derain@wanadoo.fr>
Pour qui sonne le glou
dimanche 5 janvier2014A la demande gĂ©nĂ©rale après Ă©coute de l’Ă©mission « Interception » sur France-Inter, vous trouverez ci-dessous l’article Ă©crit par Sylvie Augereau en septembre 2013.
J – 15.
Le 2 octobre, on va enfin savoir Ă quelle sauce
il faut cuisiner Olivier Cousin.
Le vigneron percera une barrique
au cas où on en manque…
Il aura fallu deux ans pour arriver au jugement.
Le mercredi 2 octobre, on saura si le vigneron angevin est taxé ou relaxé.
Souvenez-vous (cf article Tous Cousins, https://www.glougueule.fr/2011/10/tous-cousin/), à force de jeux de mots potaches et d’insoumissions ludiques, Olivier Cousin avait fini par agacer les corporations locales.
Dans l’idée, on lui reprochait de faire du tort à son appellation en usurpant son nom, auquel il n’avait pas droit.
Dans l’absolu, il lui fait plutôt du bien en la vendant dans le monde entier.
Dans les faits, on en aura jamais autant parlé…
Une jolie campagne de com qui risque de lui coûter quelques dizaines de milliers d’Euros.
La plus grosse des charges retenues l’accuse d’avoir mentionné « Anjou-Pur-Breton » sur 4000 bouteilles alors que, comme le mentionnait l’étiquette au recto, il se revendiquait « Vin de Table ».
Dans cette sous-catégorie, l’appellation est donc interdite, ainsi que tous termes valorisants : Olivier avait aussi mentionné « domaine » alors qu’on y a pas droit.
On lui reproche encore de ne pas tenir à jour ses cahiers de cave, son administratif… une toute une nouvelle arme de papier qui étouffe consciencieusement les petits vignerons sans secrétaire…
Le 2 octobre, lendemain de son anniversaire, on saura donc si c’est sa fête.
Mais quoiqu’il arrive, il veut le célébrer : vous êtes tous invités à pique-niquer devant le tribunal d’Angers à 12h. Apportez le solide, il aura le liquide !
Et si la note est vraiment salée, nous lancerons un Cousinthon.
Appel Ă toutes les voitures
vendredi 15 novembre2013Le dernier bastion de la biodiversité viticole risque de s’écrouler. Au Domaine de Vassal, on a sauvé les cépages oubliés et des variétés inédites des plus grands cépages. Mais l’INRA doit faire des économies. Peut-être celle de la dernière chance de régénérer notre vignoble usé d’avoir trop cloné.
Véro
mercredi 30 octobre2013La maladie, Ă laquelle elle tenait la dragĂ©e haute depuis des annĂ©es, a emportĂ© notre copine VĂ©ro. Ceux qui l’ont connue au Wajda, au Vin de zinc, Ă l’Échanson sont tristes et rĂ©voltĂ©s, comme elle, par la brièvetĂ© de la vie et se souviennent d’elle, insupportable, gĂ©niale, gĂ©nĂ©reuse, hilarante ( qui n’a pas Ă©tĂ© la cible de ses railleries d’une drĂ´lerie irrĂ©sistible, d’une invention verbale sans concurrence qui lui ont valu son surnom, « la PrĂ©sidente » ? ), libre, exaspĂ©rante, courageuse, affranchie.
VĂ©ro avait le goĂ»t absolu : qu’il s’agisse d’une assiette, d’un verre de vin ou d’un vĂŞtement, le verdict fusait Ă une vitesse sidĂ©rante et il mettait toujours dans le mille. Les blind-tasteurs patentĂ©s patinaient encore le nez dans leur verre qu’elle avait dĂ©jĂ trouvĂ© le cĂ©page, l’appellation, le nom du vigneron et le millĂ©sime. Au grand Ă©nervement de certains… VĂ©ro n’avait peur de personne ni de rien, sauf de l’ennui. Qu’elle tenait en respect, des nuits et des nuits Ă tchatcher, Ă rigoler et Ă se foutre de tout le monde. Inimaginable de penser qu’on ne l’entendra plus Ă©clater de rire. Nous pensons très fort Ă Denise, Thierry et Baptiste.
Les obsèques auront lieu demain jeudi 31 octobre, cĂ©rĂ©monie Ă 15 h Ă l’Ă©glise Notre-Dame des Champs (Paris VIe) et inhumation Ă 16h30 au cimetière de Vaugirard.
Tous Cousin!
mardi 4 octobre2011Je parie que vous connaissez tous Olivier Cousin, vigneron angevin Ă MartignĂ©-Briand dans le Maine-et-Loire ! DĂ©solĂ©e, les mentions gĂ©ographiques sont censurĂ©es parce qu’Olivier s’est auto-dĂ©classĂ© en Vin de Table et qu’on a pas le droit d’y afficher d’oĂą vient le raisin. Disons seulement qu’il mĂ»rit gĂ©nĂ©reusement sous la position GPS longitude -0,42834000 – latitude 47,23584000, qu’il n’a jamais connu de pesticide et que ses chevaux s’en gavent.
Bravo et merci : nous avons dĂ©passĂ© les 1 200 signatures!!!!mais, svp, n’oubliez pas d’indiquer vos nom-prĂ©nom-profession et localitĂ© (avec code postal)
PitiĂ©!!!! Sylvie A (pour les vignerons, nous indiquons une vague appellation….)
L’histoire du domaine a quelques générations derrière elle. Celle d’Olivier s’écrit avec son grand-père qui, au sortir de la guerre, refuse d’écouler les stocks chimiques de l’armée sur le nouvel ennemi mauvaise herbe. « Les désherbants ont fait du Layon la rivière la plus polluée du Maine-et-Loire. Avant on pouvait se laver dans la rivière, maintenant il faut se laver si on tombe dedans. » Les chenins ne font pas des chats et Olivier a gentiment suivi sa voie, sans jamais fermer la porte à ceux qui marchaient dans le bon sens agricole. Entre 1990 et 2000, une exploitation (exploiter, ça aussi c’est un sacré verbe…) viticole sur quatre a disparu en France, au détriment des petites et moyennes bien entendu (source Agreste 2010). « En 1980, nous étions 120 vignerons, 800 vendangeurs et  5 bistrots pour 800 hectares de vignes à Martigné Briand. Aujourd’hui, nous sommes 40 exploitants agricoles, 2 cultivateurs, 40 vendangeurs et 2 bistrots pour 850 hectares de vignes à Martigné pas briand! » Les vendanges manuelles sont de moins en moins pratiquées mais de plus en plus contrôlées. Olivier en a encore fait les frais l’an dernier…
VoilĂ oĂą le feuilleton bucolique s’enraye : notre Charles Ingles (il met souvent les mĂŞmes chemises Ă carreaux et va sans cesse couper du bois pour rĂ©chauffer ses beaux enfants) est devenu l’objet de moultes persĂ©cutions administratives et autres descentes des fraudes. L’emmerdeur est dans le collimateur… VoilĂ 20 ans, Olivier et quelques irrĂ©ductibles dĂ©cident de ne plus cotiser pour l’interprofession sensĂ©e dĂ©fendre et promouvoir la viticulture ligĂ©rienne, « aux antipodes » de la sienne. Seul, il assumera 15 ans de procès. « C’était ma mission de foutre le bordel. J’ai perdu hier : mon compte a Ă©tĂ© bloquĂ© par huissier. » Les Bordelais, groupĂ©s et solidement avocatisĂ©s, viennent d’entamer une procĂ©dure contre ces mĂŞmes « Cotisations Volontaires Obligatoires » (vous avez bien lu). Mais le petit cheval est restĂ© cible facile dans le mauvais temps…
En 2003, alors que le raisin n’en peut plus de soleil, on autorise la chaptalisation et l’acidification en AOC Anjou. Olivier se cabre. En 2005, millésime solaire également, il arrête l’AOC pour se confiner en Vin de Table, « le seul qu’on ait pas le droit de chaptaliser ! » Mais aussi celui qui ne tolère aucune indication géographique sur l’étiquette… Beaucoup de grands vignerons en Anjou s’y sont résolus mais la plupart ne sont pas d’ici (Mark Angeli, Richard Leroy…) Olivier y est né. Son raisin y grandit et l’envie de le dire aussi. Alors il glisse un discret « vigneron angevin » sur quelques étiquettes, tamponnent certaines « Anjou » et marquent ses cartons d’un « Anjou Olivier Cousin » aux initiales rouges (AOC). Parce qu’il est « fier d’être angevin. ». Et ce qui devait arriver… La Répression des Fraudes sonne, constate, photographie, préconise 30 000 Euros d’amende et en conclue qu’il « fait du tort à son appellation. »
Taratata. Olivier Cousin fait du bien à son appellation. Il n’en a pas besoin pour vendre son vin jusqu’au Japon. Et c’est une gloire pour cette région dans la peine (le prix du rosé au négoce est celui d’il y a 30 ans) qu’il en propage le nom. Mieux, le bien qu’il fait à l’extérieur se voit à l’intérieur : ici, Olivier Cousin est le papa de beaucoup de jeunes vignerons. C’est chez lui qu’on se réfugie quand on a des soucis. Il les abreuve de bons conseils, les nourrit souvent et leur distribue parfois ses vignes. Et c’est encore lui qui enseigne le cheval de trait à tous et le montre à la télévision. Une sacrée belle image pour la région…
C’est pourquoi nous vous proposons de signer cette lettre au procureur, en nous envoyant vos noms-prénoms-professions-localisation.
Lettre au procureur
Nous, vignerons, journalistes, cavistes, importateurs et amateurs de vins affirmons notre soutien Ă Olivier Cousin.
Nous nous indignons qu’on l’accuse de nuire à son appellation.
Olivier Cousin incarne une des plus belles images angevines. Sa médiatisation en est témoin. Ses pratiques culturales respectent son terroir. Le vin qui en émane le traduit sans aucune interférence et propage l’identité angevine dans le monde entier.
Mieux, Olivier Cousin est un des acteurs principaux du renouveau du vignoble : il soutien activement et physiquement les jeunes installations.
Enfin, il est à l’origine de la révolution du cheval de trait dans toute la Loire.
Nous, vignerons, journalistes, cavistes, importateurs et amateurs de vins, apportons notre appui solidaire à Olivier Cousin et dénonçons les persécutions dont il est l’objet.
Ambrose BIERCE
mercredi 6 mai2009Dans son « Dictionnaire du Diable » fin XIXeme Ambrose nous confiait
Je ne sais pourquoi j’aime tant Monsieur BIERCE