Archive pour la catĂ©gorie ‘Philippe Quesnot’

Lost in Transmission.

lundi 17 juillet2017

C’est terrible, nous venons de licencier sur le champ et sans indemnitĂ© aucune le responsable du secrĂ©tariat au commerce pĂ©riphĂ©rique et extĂ©rieur de Glougueule.

Je m'ai bien poilé.

Extrait de Trente Douzième Dimension chez Glénat en 2002.

Ce crĂ©tin intĂ©gral est incapable de retrouver le nom du septième acheteur qui s’est portĂ© acquĂ©reur d’un de nos mirifiques lots*. En consĂ©quence de quoi celui qui ne verrait pas apparaitre dans la liste suivante son prĂ©nom est priĂ© de se faire connaitre via glou@glougueule.fr le plus rapidement possible avant que nos magnifiques trĂ©sors ne soient tous vendus : Yves de Chagny – Antoine de Vannes – Robert de Chateauneuf de Gadagne – Arnaud de Alès pour deux lots – Michel de Suisse. Ils sont beaux ! Ils sont beaux nos ticheurtes et ce sont les tout derniers.

*Vous aurez compris qu’il ne s’agit en aucun cas d’un dindonneau mirifique, enfin j’espère.

ULTIME SOLDE

lundi 3 juillet2017

Rien que le titre devrait vous Ă©moustiller, sinon la libido, tout du moins ces autres glandes situĂ©es pour la plupart d’entre-nous sous le menton et que l’on nomme « salivaires ». Eh oui! Nous vous l’avions dĂ©jĂ  annoncĂ© fin mars, GLOUGUEULE cesse pour l’instant la fabrication de T-shirts et produits dĂ©rivĂ©s Ă  base de fils de coton et autres matières plus ou moins avouables. En consĂ©quence de quoi nous lançons cette toute dernière opĂ©ration : « ULTIME SOLDE » !!!

Dix lots de 60 produits panachĂ©s : 12 T-shirts Femme, 31 Homme, 10 Polos parmi lesquels le Pommard m’a tuer dont le coĂ»t de fabrication reprĂ©sentait Ă  lui seul le PIB de la PrincipautĂ© d’Andorre, 2 sweats encore plus onĂ©reux et pour finir 5 tabliers brodĂ©s absolument magnifiques et le tout, port compris, pas pour 1000€, pas pour 501€. Non! Juste pour 500€. Ce qui vous fait la pièce Ă  8.33€. Vraiment c’est un tarif tellement bas qu’il pourrait s’apparenter Ă  un don. Les premiers arrivĂ©s seront les premiers servis.

Fort Ouane Inde Forole !*

*Il s’agit lĂ  d’une traduction littĂ©rale destinĂ©e Ă  notre Clientèle Internationale qui m’a Ă©tĂ© fournie par une amie Clodoaldienne spĂ©cialisĂ©e dans ces pratiques linguales.

Contact : glou@glougueule.fr

ou 06 11 23 16 30 et 06 89 27 86 57 en dehors des heures oĂą nous nous abreuvons

Invitation au Boivage, une nouvelle affiche Glougueule !

lundi 20 mars2017

Attention : Fermeture Temporaire de la Boutique Ă  compter du 1er Avril. Seules les commandes passĂ©es avant le 31 mars 23:59:59 seront traitĂ©es. Nous sommes dĂ©solĂ©s de ce contre-temps et espĂ©rons la rĂ©ouvrir très prochainement.Glougueule ne s’affiche pas de votre gueule ! Loustal, rien que ça ! Cette fois encore et comme souvent dans mes aventures liquides, Jacques Ferrandez, alias JacfĂ©, n’Ă©tait pas loin. Connaissant mon goĂ»t pour l’univers graphique de Jacques Loustal, il lui avait demandĂ© au cours d’un Salon de B.D. de dĂ©dicacer un de ses albums Ă  mon intention, lui indiquant ma passion pour le vin en des termes que je prĂ©fère ignorer. C’est ainsi qu’Ă  son retour il m’offrit le Carnet de Voyage 2000 – 2002 rehaussĂ© d’un très beau dessin au crayon de ce personnage abandonnĂ© sur une Ă®le, son casier de 6 Ă  la main.

Bien plus tard, au cours d’une des nombreuses et intenses rĂ©unions de travail avec Michel Tolmer, Érecteur-GĂ©nĂ©ral du dĂ©partement Arts Graphiques, m’est revenu en tĂŞte ce dessin que j’adore, et nous avons proposĂ© Ă  Jacques Loustal de nous en faire une version affiche. Il a rĂ©flĂ©chi et rapidement accĂ©dĂ© Ă  notre souhait suite Ă  la promesse de voir quelques cartons de rouges se prĂ©senter Ă  son domicile. Le vin : l’univers qui lie les femmes et les hommes de glou.

Docteur Divaglou

vendredi 3 février2017

Samedi le cirque Glougueule installera ses trĂ©teaux dans l’entrĂ©e des Caves Ackerman Ă  Saumur oĂą se dĂ©roulera La Dive, les dimanche 5 et lundi 6 prochains. Vous pourrez profiter de dĂ©marques extravagantes sur toute notre gamme textile, vous procurer nos toutes nouvelles affiches, spĂ©culer sur les anciennes et grâce Ă  l’achat et surtout Ă  la lecture assidue de la version anglaise de Mimi, Fifi et Glouglou, « A Short Treatise on Tasting », programmer votre prochain circuit de dĂ©gustation chez nos amis vignerons en terre anglo-saxonne.

NoĂ«l avant l’heure !

jeudi 1 décembre2016

Les Amis, notre miraculeuse aventure sur la toile a dĂ©butĂ© il y a huit ans, en juillet 2008, mais un embryon prĂ©existait depuis quelque temps puisqu’en 2004 en compagnie de GrofĂ© et RĂ©nato nous officiions Ă  Valvignières chez GĂ©rald Oustric, vĂŞtus de nos magnifiques polos, Ă  l’occasion de la première rencontre « Tu Peux R’Boire Â», prĂ©mices au salon qui se tiendra dĂ©sormais chaque annĂ©e dĂ©but aoĂ»t en Ardèche.

En attendant la facheunouique Glougueule

Les mannequins se préparent pour le défilé de la facheunouique.

Depuis, nous avons multipliĂ© les succès avec la crĂ©ation d’une bonne dizaine de ticheurtes aux slogans dĂ©licieusement drĂ´les et subtils, jamais vulgaires, tous plus beaux les uns que les autres, toujours enviĂ©s, parfois copiĂ©s, jamais Ă©galĂ©s. Ce marchĂ© de niche, extrĂŞmement lucratif nous a permis d’accumuler un très joli pactole nous autorisant l’achat inconsidĂ©rĂ© d’une paire de pneus neufs pour le scotaire de mon associĂ© et d’une oliveraie avec vue mer pour moi. Il est donc temps pour nous de quitter la scène de la haute-couture pour ne nous consacrer qu’à l’édition d’affiches et de ces livres qui ont fait notre renommĂ©e Ă  l’international.

Sur les planches de Deauville.

Nos deux superbes mannequins faisant découvrir au monde ébahi le tout nouveau ticheurte de notre collection 2009.

Afin de vous remercier de votre fidĂ©litĂ©, nous allons vous gratifier d’une exceptionnelle remise de 50% sur ( presque ) tous les modèles de ticheurtes, polos, souhaitecheurtes et tabliers restants car nous allons devoir cĂ©der nos entrepĂ´ts grassois.  2017 verra la sortie de tout plein de nouveaux posters, dont des rĂ©-Ă©ditions d’affiches anciennes de Michel Tolmer, tandis que sous la fĂ©rule de Madame Bucquet, je tenterai de rĂ©Ă©diter l’exploit de ne pas dĂ©sĂ©quilibrer les comptes des Éditions de l’Épure malgrĂ© la parution de « Vingt en Vrac Â», qui devrait conforter ma renommĂ©e dans ma famille et, grâce aux royalties consĂ©quentes, me permettre de demander la main de ma fiancĂ©e sans redouter un refus pour incapacitĂ© notoire Ă  assurer la subsistance du mĂ©nage.

Et soudain me revint un souvenir brulant.

mardi 18 octobre2016

Je ne sais pourquoi dimanche dernier je n’ai pas osĂ© l’avouer aux amis prĂ©sents. Pourtant je sais pouvoir compter sur leur amitiĂ©, leurs sentiments charitables et nous n’Ă©tions pas jeudi, alors j’aurais pu m’Ă©pancher. Certainement la peur de passer pour une Ă©vaporĂ©e que l’on abuserait aisĂ©ment avec deux/trois bouteilles. Ternir ma rĂ©putation? Non, ça non, je m’accommode facilement de la honte. Toujours est-il qu’Olivier, de la Part des Anges, nous avait apportĂ© deux petites daurades coryphènes qu’il nous a dĂ©licatement allongĂ©es sur la fonte Ă©maillĂ©e de la plancha. Des rondelles d’oignons tout autour pour linceul, deux verres de l’eau des quatre douzaines d’huitres dĂ©gustĂ©es Ă  l’apĂ©ro, quelques brins d’herbes arrachĂ©s Ă  la vĂ©gĂ©tation environnante. Une forme intuitive de la cuisine que j’ai toujours apprĂ©ciĂ©e chez ce chauve autodidacte, pionnier des bars Ă  vins azurĂ©en.

Daurades coryphènes à la plancha.

Les daurades alitĂ©es dans un champ d’oignons attendant leur traitement dermatologique Ă  base d’eau de mer.

Une cuisson impeccable, une chair dĂ©licatement iodĂ©e, Ă  peine ferme, accompagnĂ©e d’un magnum de Tir Ă  Blanc 2013 du Casot des Maillols. Une approche simple du bonheur sous la tonnelle couverte de jasmins. Le voyant Ĺ“uvrer, m’est revenu en mĂ©moire ma mĂ©saventure Seynoise. Mimi, notre escroc Ă  bouclettes m’avait, tel le moinillon Ă©chappĂ© du couvent, abusĂ© en me faisant croire que le temps de cuisson idĂ©al avait pour base unitaire, la durĂ©e qu’il faut Ă  deux types bien dĂ©cidĂ©s pour descendre une bouteille de blanc rafraichi. LĂ , en l’occurrence, ses papilles d’expert avaient Ă©valuĂ© qu’entre le temps de la dĂ©congĂ©lation (c’est sa façon d’entendre produit frais) et la cuisson proprement dite, on pouvait tabler sur deux bouteilles au minimum pour une cuisson rosĂ©e Ă  l’arĂŞte, voire trois. OĂą j’ai Ă©tĂ© d’une naĂŻvetĂ© confondante autant que coupable et aurais dĂ» me mĂ©fier connaissant le personnage, c’est quand il m’a dit : « Je voudrais te la faire dĂ©couvrir Ă  travers une version inĂ©dite d’une recette exceptionnelle que m’a chuchotĂ© Ă  l’oreille un grand chef caribĂ©en sur son lit de mort. » Mort! Mais de quoi??? Telle aurait dĂ» ĂŞtre la question.

Tir au Blanc 2013 du Casot des Maillols

Et en magnum, s’il vous plait!

Cette erreur me fut fortement dommageable, je fus gratifiĂ© de profondes brĂ»lures aux mains après avoir saisi le plat que notre maitre-queux m’avait intimĂ© de sortir urgemment du four. Devenu informe par une durĂ©e anormalement longue; j’ai vĂ©rifiĂ© nous Ă©tions sur les bases d’une daube de sanglier;  l’amoncellement de chair avait le goĂ»t suave du thon Ă©miettĂ© fraichement sorti de sa conserve. Arriva ensuite un moment magique. Alors que je trempais mes mains dans la Biafine, il prit une cuiller, la chair Ă©tant insaisissable Ă  la fourchette, la chargea d’un peu de la dĂ©licate bouillie, tendit goulĂ»ment les lèvres, souffla lentement et longuement dessus, tout en accompagnant cette gestuelle de petits gloussements de satisfaction bĂ©ats dans les « Hum! Humm! », mâcha consciencieusement, fit une pause et se tournant vers moi : « Je crains qu’il ne manque une pointe de citron! » Tout Ă©tait dit.

12°5 – la revue indispensable pour boire encore mieux, si c’est possible.

mardi 11 octobre2016

Mon origine normande explique en partie l’intĂ©rĂŞt que j’ai depuis l’enfance portĂ© Ă  la dernière guerre. Les rĂ©cits qu’en faisaient mes grands-parents alimentant mon imagination, je me suis rapidement demandĂ© quelle aurait Ă©tĂ© mon attitude face Ă  l’ennemi. Aurais-je combattu dans l’ombre en ralliant la rĂ©sistance ou bien comme la majoritĂ© me serais-je contentĂ© de courber l’Ă©chine ?

12°5 l'indispensable revue

L’Ă©quipe de 180° nous livrera dĂ©sormais un nouvel opus tous les six mois.

J’ai rĂ©cemment eu la rĂ©ponse Ă  cette question existentielle quand le bras droit retournĂ© dans le dos et le visage Ă©crasĂ© sur le comptoir, Toto après m’avoir menacĂ© de boire la dernière gorgĂ©e d’un 2002 d’Anselme Selosse m’a dit : »Bon! Tu vas te dĂ©cider Ă  nous le faire cet article sur 12°5 ou bien il va encore falloir que je m’Ă©nerve? Et tu sais que ce n’est pas joli-joli quand je pars en vrille? Tu le sais ça? Hein? » Après je n’ai pas tout compris ce qu’il m’a dit, je crois que c’Ă©tait de l’allemand, je me souviens de schwein quelque chose. Lui aussi est d’origine normande mais j’ai l’impression que ses ancĂŞtres ne s’étaient pas posĂ©s les mĂŞmes questions que les miens.

Tolmer, le jajalogue.

Tolmer, le jajalogue.

Toujours est-il que j’ai rapidement cĂ©dĂ© et me suis engagĂ© Ă  Ă©crire un article sur la sortie de cette nouvelle parution semestrielle rĂ©digĂ©e par l’Ă©quipe de la magnifique revue « 180° ». J’ai cru comprendre que le fait que nous soyons amenĂ©s Ă  participer le 15 octobre Ă  Marseille, au 36 du Cours Julien, dans les locaux de Plus Belle la Vigne Ă  un petit raout pour fĂŞter sa naissance y Ă©tait pour beaucoup. Ne l’ayant pas encore lue, je me suis dit qu’il me serait d’autant plus facile d’en dire du bien. Donc, en rĂ©sumĂ©, et pour cerner au mieux ma pensĂ©e, j’affirme sans ambages que cette revue est absolument incontournable pour tout amateur de liquides comme l’est sa sĹ“ur ainĂ©e « 180° » pour le solide. VoilĂ ! Cela devait ĂŞtre dit. J’ai bon lĂ ? Cela te va comme ça? Tu peux me lâcher le bras maintenant, s’il te plait?

Les dures journées du patrimoine.

lundi 26 septembre2016

Le dimanche 19 septembre, sans crier gare, j’ai vu dĂ©ferlĂ© l’ami Franck avec en main le « Guide du Petit Pochetron » et dĂ©passant une feuille collĂ©e maladroitement, Ă  la va-vite, rĂ©fĂ©rençant ma cave comme lieu inscrit au Patrimoine et pouvant ĂŞtre visitĂ© ce jour, le bougre avait tellement l’air sĂ»r de lui. Faute d’inattention, j’ai trop tardĂ© Ă  refermer la porte, et du coup se sont retrouvĂ©s autour de la table, Almut, antiquaire allemande spĂ©cialisĂ©e dans les bijoux anciens et les vieux brocanteurs, Philippe, vieux brocanteur grassois, principal et peut-ĂŞtre unique pièce de la collection d’Almut et Daniel Mathieu, le père d’Alex-ex-Bistral. Alors pour ceux qui se sont toujours posĂ© la question du pourquoi du comment Alex peut manger et boire autant, j’ai la rĂ©ponse : C’est hĂ©rĂ©ditaire.

Daniel Mathieu

Grâce à lui nous avons évité le statut de naufrager du temps.

Parfaitement situĂ© en bout de table, Daniel, le gĂ©niteur, a gĂ©rĂ© la circulation des bouteilles qui croisaient Ă  portĂ©e de main, prĂ©levant Ă  chaque passage une taxe qu’il nous a dit ĂŞtre une tradition liĂ©e Ă  cette journĂ©e du patrimoine, le plus ancien prĂ©sent pouvant Ă  sa guise ponctionner ce que bon lui semblait durant tout le jour et jusqu’Ă  la nuit tombĂ©e. Afin de montrer Ă  l’assistance ma bonne volontĂ© j’ai ouvert une bouteille de Kopin 2014 du gang Ganevat, qui est Ă  point en ce moment. HabituĂ© des soirĂ©es exotiques des ambassades durant toute sa carrière professionnelle d’architecte itinĂ©rant, Daniel a rĂ©clamĂ© en tapotant fermement une bouteille vide de son couteau, une bouteille de Champagne. J’avais justement au frais « Violaine » 2010 de Benoit Lahaye, dĂ©licieuse, malheureusement notre boite de « Mon ChĂ©ri » Ă©tait vide, ce dont il me fit sèchement la remontrance. Franck s’est rappelĂ© que lors de son dernier passage nous n’avions pas eu le temps d’ouvrir Marcel Lapierre MMV. Bon ben tant pis, il s’en Ă©tait souvenu. Ah! Et puis journĂ©e du Patrimoine oblige nous avons convoquĂ© « MĂ©mĂ© 2006 », encore pĂŞchue mamie. Du coup nous nous sommes dit : « Serait-il possible de revenir sur 2005 avec CĂ´te du Py de Jean Foillard, sans ĂŞtre happĂ©s dans les mĂ©andres de l’espace temps. 2014 – 2010 – 2005 – 2006 – 2005 – Nous vivions dans l’instabilitĂ©, l’enfer possible au fond du verre, nous Ă©tions complĂ©tement terrorisĂ©s.

Vivent les journées du Patrimoine.

Nous avons Ă©laborĂ© un projet de semainier. Le jeudi, ce n’est pas ravioli, c’est MĂ©mĂ©.

Daniel nous a dit : « Ne craignez rien les enfants, c’est moi qui pilote, faites confiance aux anciens, laissez l’expĂ©rience prendre le pouvoir! Je connais un moyen et un seul d’Ă©chapper Ă  cette errance Ă©ternelle, c’est de boire un Moscato d’Asti de la Belle Alessandra Bera et derrière pour finir un Mauzac Nature des Plageoles Boys. Croyez-moi il n’y a plus que ça Ă  faire! » Respectueux nous avons suivi Ă  la lettre les conseils de notre ami. Il avait raison, ces deux magnifiques bulles nous ont sauvĂ© d’une course intemporelle vers le fond Ă  droite de la Galaxie, et au-delĂ . Puis nous avons convoquĂ© les esprits en faisant de la fumĂ©e que nous avons chargĂ©e de vapeurs Cazottiennes. Bon ben en tout cas, sans Daniel nous Ă©tions perdus. P…! La vache on a eu chaud aux miches! Merci Daniel!

Mimi, Fifi & Glouglou – Label

lundi 12 septembre2016

Exceptionnellement, cette histoire est inspirĂ©e de faits rĂ©els et d’une personne rĂ©elle, un marin qui a besoin de faire des phrases, et pour qui un des principaux inconvĂ©nients du crabe, c’est qu’il n’y a aucun vin qui va avec.

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Avaler des Merveilles.

lundi 5 septembre2016

En ce dĂ©but septembre, il est temps de faire le point sur l’activitĂ© physique produite durant tout cet Ă©tĂ© et, si nĂ©cessaire, pratiquer quelques randonnĂ©es en montagne pour mettre ses actes en conformitĂ© avec les volontĂ©s affichĂ©es au dĂ©but de l’Ă©tĂ©. Ainsi en 2003, nous tentâmes, non loin, en un week-end de combler notre dĂ©ficit, le souvenir que j’en garde, outre des genoux dĂ©finitivement cagneux, est pour le moins mitigĂ©.

Délivrance revisité.

DĂ©livrance. Le grand classique de John Bourremann

L’accroche transpirait l’arnaque, l’expérience serait initiatique, nous allions communier avec Mère Nature. D’entrée j’aurais dû me méfier, moi la nature c’est parfait à domicile sur Arte ou bien si elle se manifeste au fond de mon verre, mais devoir aller à l’extérieur pour la rencontrer, en altitude après plusieurs heures de marche, non merci. Les trois escrocs m’avaient vendu l’affaire à peu près en ces termes : « Et au sommet t’apparaitra, au milieu d’une clairière à l’ovale parfait, un lac aux eaux pures dont, de l’onde cristalline, des naïades aux cheveux d’or sortiront pour entamer avec toi au crépuscule un ballet païen et torride qui te transfigurera, exacerbant paroxistiquement ta viscérale animalité brutale et sauvage ». Autre passage du prêche, un truc du genre « tu trouveras en toi, au-delà de la douleur, un état de semi-conscience qui te rapprochera de l’absolue connaissance de ton toi profond ». Cette simple remémoration me stresse encore le fondement.

Mark Angéli

Mark AngĂ©li. RosĂ© d’un Jour 2001

Le premier et avant-dernier jour fut consacré à la Vallée des Merveilles et à ces vestiges témoins du désarroi d’une jeunesse oisive en mal d’identité revendiquant à grands coups de silex le droit à exister, contestant cette société de consommation où il n’était question que de posséder toujours plus. L’un de mes compagnons fit remarquer, constatant l’absence de tout vestige de structure sociale d’accueil, qu’il était normal que la délinquance se soit développée dans ce désert culturel et aboutisse à ce chaos. De cette période trouble, datant de 3000 ans avant J.-C., ne perdurent que ces milliers de graffitis, obsession des autorités locales qui ont le plus grand mal à les faire disparaître. Seul souvenir digne me restant de cette journée, ce petit en-cas diététique au refuge, terrines de pâté, rillettes, saucisson, Rosé d’un jour 2001 de Mark Angeli en apéro, le blanc d’Hervé Souhaut 2000 pour maintenir la bouche fraiche et Briand 99 de Gérald Oustric en dessert.

Hervé Souhaut

Hervé Souhaut. Blanc 2000, qui devait être un de ses tous premiers millésimes.

Tout ceci sous le regard ahuri d’une bande de randonneurs patentés venus nous narguer avec leurs barres protéinées, qui, malgré l’immensité du site, étaient venus se coller à nous, le couple immédiatement à notre contact nous lançant des SOS désespérés du regard, nous suppliant de déverser par mégarde dans leurs gobelets plastique quelques gouttes de notre breuvage en lieu et place de cet horrible liquide inodore et sans saveur qui occupait tout l’espace de leurs gourdes, guettant, tels deux piafs affamés, le morceau de pain que nous abandonnerions chargé de sa strate de rillettes. Pour le reste, une vraie torture, marche forcée sous un soleil harassant, les tympans anesthésiés en permanence par un laïus insipide sur la beauté environnante, la qualité de l’air et les bienfaits de la randonnée en altitude. Harassé, détruit, je peinai lamentablement à marcher, mes vieilles articulations me faisant atrocement souffrir. J’invoquai Saint-Roch, patron des pèlerins, Saint-Jacques, des randonneurs, et Saint-Nicolas, des marchands de vins, tant mon martyr était grand, les implorant de me venir en aide. Seul ce dernier entendit mon appel, m’envoyant un signe chargé d’amour, j’aurais dû me douter que les deux autres ne feraient rien pour me sauver, étant vaguement croyant et pratiquant uniquement sur le trajet qui mène de la tonnelle à la cave. Alors que je m’apprêtais à entamer ma dernière ascension de la journée qui me jetterait totalement fourbu sur mon grabat, un pied en enfer, du fond de mon sac à dos, un doux bruit vint m’insuffler une grande bouffée d’espoir pour un retour à la vie. Tout au long de mon calvaire j’avais la journée durant promener sans le savoir au fond de ma besace deux bouteilles de Gramenon, imitant en cela les expériences tentées de vieillissement accéléré des vins en fond de cale de bateau ou au fond des mers. Mon supplice aura-t-il au moins permis de faire évoluer la science ? N’aurais-je enduré ce chemin de croix, subi cette épreuve en vain ? J’opérais lentement un demi-tour, redescendais les quelques marches et rejoignais à table les trois aigrefins. Seule la perspective de deux bouteilles de Gramenon pouvait me ramener à la vie l’instant d’un repas. S’il n’y avait eu ces Sagesse et Sierra du Sud je serais allé me coucher sans boire. Cette première journée n’avait eu pour but que de me distendre les ligaments du genou gauche et ainsi permettre le début d’un épanchement de synovie que je mettrai des mois à résorber, m’obligeant à abandonner la pratique à très haut niveau du tennis de table et donc ma carrière prometteuse d’épongiste professionnel. Pas de réseau, pas d’avocat, mais je me promettais dès notre retour à la civilisation d’entamer à l’encontre du gourou et de ses deux prédicateurs une action en justice. Finis les coups de rouge, ce serait dans un avenir très proche une avalanche de petits bleus.

GĂ©rald Oustric.

Gérald Oustric. Le Mazel 1999, cuvée Briand.

Ultime jour, l’ascension débuta par une très sévère côte au pourcentage ahurissant sous une pluie perfide et persistante qui coulait à l’intérieur de mon K-way, ruisselant le long de mon dos et des bras. Le souffle court aidé par une atmosphère saturée en humidité, j’ai grimpé durant des heures tout en me faisant toujours autant bassiner les oreilles par le discours de l’escroc en chef qui ne cessait de vanter l’incomparable spectacle qui nous attendait. Et quand enfin nous arrivâmes au sommet dans un dernier râle, ce fut pour découvrir un marigot à moustiques dans lequel nous aurions pu à peine patauger et d’entendre l’autre margoulin s’étonner à haute voix « Quel dommage car c’eut pu être très beau, surtout avec cette pluie délicate qui en irise la vision ». Depuis ce temps je prends bien soin de rester ami avec eux, mais ne manque pas une occasion de leur rendre, en sous-main, la vie plus difficile par de multiples mesquineries que je fais passer sur le compte de l’âge. Je collectionne à leur intention des flacons douteux, voire exécrables, que je ne manque pas d’ouvrir lors de petits repas que nous faisons entre « amis », prenant un malin plaisir à les leur présenter de façon ostentatoire, leur rappelant aussi à quel point il est important pour moi de partager ces moments d’intense plaisir avec eux, eux mes vrais amis, eux grâce à qui j’ai découvert que l’ivresse décime. Ces bouteilles je les traque sans relâche, me renseignant sur les millésimes les plus pauvres des vignerons les plus incompétents, je fais les foires aux vins des grandes surfaces, repérant ici et là la pépite qui saura me rendre plus belle ma journée et ne pas regretter mon investissement. Il ne faut pas être ingrat avec les gens qui ont su vous procurer d’intenses émotions et je ne le serai pas, promis, juré, je ne le serai pas.

Texte extrait de 30 Nuances de Gros Rouge, aux Éditions de l’Épure.