Archive pour la catĂ©gorie ‘Philippe Quesnot’

En attendant le goĂ»t de l’eau.*

vendredi 19 août2016

Nous le savons, inutile de nous le brailler, nous sommes de vraies larves, août ne nous est pas propice, de même que les mois précédents. Alors pour vous faire patienter voici le fruit de la collaboration entre Zoé Thouron et Laurent Cazottes.

Bulleversant

En attendant le goĂ»t de l’eau, testez celui de la bulle de cazottes.

A boire dans toutes les bonnes ivreries.

*Je rappelle que Glougueule Ă©tant un repaire d’intellectuels forcenĂ©s, derrière chaque titre d’apparence anodine, chaque jeu de mots subtil, peut toujours se cacher une rĂ©fĂ©rence culturelle qu’il serait bon que vous enregistrassiez, afin de briller un tant soit peu dans vos sinistres repas de famille de fin d’annĂ©e en ville. Et lĂ  en l’occurrence nous avons empruntĂ© Ă  peu de frais Ă  l’ami Samuel Beckett, qui n’en est toujours pas revenu devant tant de lĂ©gèretĂ©. Nous pensions Ă  tort recevoir de sa part une missive Ă  la limite du courroux de ne pas lui en avoir fait une demande prĂ©alable. Rien Ă  ce jour, comme quoi !!!!

Amour toujours.

mercredi 3 août2016

Avec l’âge cela ne s’arrange pas et demain sera pire, n’en doutons pas. Difficile après notre tournĂ©e d’inspection dans le Roussillon de reprendre un rythme s’apparentant Ă  quelque chose qui se rapprocherait d’un battement de cils, d’un effort vague. Heureusement nous ne sommes pas encore sĂ©niles, nous avons su dĂ©tourner ZoĂ© de sa trajectoire fulgurante et la contraindre quelque peu afin de palier nos dĂ©fections. Le bras tordu, elle nous a dessinĂ© cette merveille, extrĂŞmement drĂ´le. Il est vrai que d’en ĂŞtre l’auteur m’Ă©loigne peut-ĂŞtre d’une certaine objectivitĂ©. Dites-moi, je rectifierai.

Amour Toujours

Avant d’en arriver aux dernières quatre planches, un passage en bois quasi obligĂ©.

La goutte de crème qui a fait déborder la baratte.

lundi 4 juillet2016

L’Ă©tau se resserre, trois moins une Ă©gale deux. Si nous Ă©tions plus sages nous apprendrions dès maintenant Ă  aimer ce goĂ»t si particulier, Ă  apprĂ©cier sous la langue cette texture proche du gypse en poudre additionnĂ© de son volume en eau ou se dĂ©lecter de cette palette de saveurs insipides et nous l’enseignerions Ă  nos enfants afin de prĂ©parer les gĂ©nĂ©rations futures Ă  oublier notre appĂ©tence naturelle pour les produits vrais. A quelques dizaines de centimètres près, souvent nous n’arrivons pas Ă  en dĂ©celer la provenance. En est-ce vraiment ? Ou n’en sont-ce que les appâts rances ? Plus que deux fromageries productrices indĂ©pendantes de Camembert d’Appellation d’Origine ContrĂ´lĂ©e. Dernière Ă  sombrer dans le gouffre abyssal de la constellation Lactalis, Graindorge vient de rejoindre le cortège de celles qu’il va nous falloir rayer de nos listes de courses. Elle sera sans nul doute la perle que l’on expose dans la vitrine, celle qui permettra de continuer Ă  vous faire avaler ces quelques 250000 rondelles blanchâtres quotidiennement produites, la caution indispensable en ces temps oĂą les multinationales se refont des virginitĂ©s Ă  peu de frais.

Fromagerie Gillot

Fromagerie Gillot

Alors les Amis, lĂ  pour le coup c’est terminĂ©. Jusqu’ici je m’Ă©tais obturĂ© le clapoir, j’avais tolĂ©rĂ© sans rechigner le lait pasteurisĂ©, la crème allĂ©gĂ©e, le beurre anti-cholestĂ©rol, le yaourt au biomachin rĂ©tro-actif, bon il est vrai que l’exercice Ă©tait aisĂ©, j’en mange pas. Pas par principe, non tout simplement tout petit j’ai Ă©tĂ© vaccinĂ© contre tous ces immondices. Marcelle, ma petite grand-mère chĂ©rie, la tĂŞte appuyĂ©e contre le flanc de la vache, dirigeant le jet d’une main experte, me faisait boire le lait au pis de la vache et je rapportais en courant Ă  la maison dans ma petite timbale en alu cabossĂ©e ce lait entier qui serait mon petit-dĂ©jeuner du lendemain. Dans mon assiette une demi-louche d’une crème jaune et Ă©paisse qu’elle saupoudrait d’un nuage de sucre pour m’en faire un dessert. Avec elle, debout sur un seau renversĂ©, j’ai tournĂ© Ă  en perdre haleine les bras de l’écrĂ©meuse et de la baratte. Mes papilles noyĂ©es dans le crĂ©meux du beurre ont appris Ă  se laisser apprivoiser par les grains de sel qui venaient exploser en bouche. Et quand il Ă©tait question de fromage, ce ne pouvait ĂŞtre que du Camembert de la fromagerie Bourdon, produit Ă  Barbery petit village proche, toujours fait Ă  cĹ“ur Ă  la croĂ»te lĂ©gèrement orangĂ©e, s’Ă©chappant dès qu’on l’avait entamĂ©.

Fromagerie Mercier

Fromagerie Mercier

Tout ceci me rend triste et je crains que cette rĂ©cente acquisition ne soit une fois de plus pour moi comme un signe, un encouragement Ă  boire un peu plus. Ah! P… de M…! Mais ça c’est interdit, je ne devrais pas l’Ă©crire, ce serait comme qui dirait une forme d’incitation à  l’excès. Boire quelques gorgĂ©es d’un pĂ©tillant naturel, d’une jolie bulle, c’est interdit car c’est de l’alcool et donc destructeur de vie, mais ingĂ©rer une parcelle d’un morceau de plâtre Ă  base de lait pasteurisĂ© rĂ©ensemencĂ© avec des ferments d’affinage, ça c’est bon. C’est ça? Ou j’aurais mal compris? Heureusement face Ă  la malbouffe nous, citoyens, sommes protĂ©gĂ©s par nos Ă©lus vigilants et l’ensemble des organismes chargĂ©s de lutter contre ces dĂ©rives. Et si par le plus grand des hasards nous ne l’Ă©tions pas, peut-ĂŞtre serait-il judicieux que le consommateur prenne le pas sur le citoyen. Un vĂ©ritable parti de « consommateurs » ne serait-il pas plus influent que le troupeau de veaux que nous sommes ??? CrĂ©er un « groupe » au fait des organigrammes Ă©conomiques qui par ses lumières nous Ă©clairerait et nous permettrait, non pas de lutter contre, mais tout simplement de boycotter telle ou telle marque peu « vertueuse ». Faire fluctuer Ă  la marge , lĂ  oĂą se situe souvent le bĂ©nĂ©fice, en n’achetant plus les produits de telle ou telle sociĂ©tĂ© ou au contraire en achetant massivement telle autre, n’est-il pas le meilleur moyen de retrouver le pouvoir de consommer « proprement » que nous n’aurions jamais dĂ» perdre. Alors les Amis, dès demain chez vos crĂ©miers rĂ©clamez avec moi tous en chĹ“ur « On veut du Millot et du Gercier! On veut du Millot et du Gercier! » Ah Ooouais! Douze degrĂ©s quand mĂŞme le Pèt’Nat. Faut toujours faire gaffe avec ces productions naturelles, on a un peu tendance Ă  Ă©xagĂ©rer, alors qu’avec l’industrielle on reste dans le raisonnable. Je suis entrain de dire une connerie lĂ  ???

*pot Ă  lait, pour les non-normands

Dimanche prochain chez Quedubon.

mercredi 15 juin2016

L’ami Gilles BĂ©nard et son Ă©quipe ont eu la gentillesse, après que nous les ayons harcelĂ©s dans un premier temps, menacĂ©s dans un deuxième, de nous inviter Ă  participer au Salon Vivent Les Vins Libres qui se tiendra dimanche prochain Ă  partir de 10h au 22 Rue du Plateau – Paris XIX – Tel 01 42 38 18 65 – MĂ©tro : Buttes Chaumont, PyrĂ©nĂ©es, Jourdain. Vivent Les Vins Libres chez QuedubonNon seulement, les inconditionnels pourront faire dĂ©dicacer leurs reliques pinardières, dont les cĂ©lĂ©brissimes Mimi, Fifi et Glouglou I et II ainsi que les EXxxxcellentes 30 Nuances de Gros Rouge,  toutes Ă©ditĂ©es par la fabuleuse maison d’Ă©dition L’Epure, la celle qu’Ă  pas peur des grosses, mais en plus et pour la première fois dans la capitale et certainement l’unique vus les rĂ©sultats de nos analyses,  vous pourrez claquer tout votre bel argent sur le stand Glougueule qui aura pour l’occasion rĂ©quisitionnĂ© un nombreux personnel entièrement dĂ©diĂ© Ă  la vente de ticheurtes, polos, dĂ©bardeurs. Vous pourrez aussi acquĂ©rir pour une somme nĂ©gligeable, proche du dĂ©risoire,  l’ensemble des cinq affiches dont la toute rĂ©cente de ZoĂ© Thouron qu’elle l’a faite avec ses jolis petits doigts de Lorraine. L’entièretĂ© des bĂ©nĂ©fices sera consacrĂ©e Ă  la recherche d’un institut mĂ©dico-illĂ©gal qui accepterait de nous accompagner sur le bout de chemin qui nous reste tout en nous servant des coups Ă  boire qui se tiennent. Donc, n’hĂ©sitez plus, vous ferez une bonne action. Ă€ dimanche !

Les noms des gens qui vous remplirons le verre.

Une pensée charitable.

lundi 13 juin2016

En revenant du fond du jardin oĂą je suis allĂ©, au pĂ©ril de ma vie, cueillir sur l’arbre quelques poignĂ©es de cerises, j’ai soudainement eu Ă  votre attention une pensĂ©e chrĂ©tienne. La petite brise fraiche du matin, le soleil encore sage, l’univers sonore occupĂ© par le chant des merles, la perspective de cette journĂ©e identique Ă  la prĂ©cĂ©dente, toute faite de repos et de pensĂ©es philosophiques plus profondes les unes que les autres, sincèrement,  pourquoi tant d’injustice me suis-je dit? Alors pour vous apporter un peu de douceur, remerciez ma fiancĂ©e insulaire,  je m’en vais vous donner la recette de ce qui a Ă©tĂ© mon petit bonheur du goĂ»ter de la veille. Prenez 100gr de farine de châtaigne que vous tamisez puis ajoutez 100gr de farine de blĂ©, mĂ©langez, ajoutez 125gr de beurre que vous aurez fait fondre, malaxez en y incorporant 50gr de sucre, une pincĂ©e de sel, deux passages de cannelle, un de gingembre et un soupçon de noix de muscade.

Tarte aux cerises de mon Groupe Ă  moi.

Tarte aux cerises de mon Groupe Ă  moi.

Laissez reposer un bon 1/4 d’heure au congĂ©lateur ou une heure au rĂ©frigĂ©rateur. Allumez le four Ă  180°, puis faites 6 parts que vous allez tabasser et transformer en 6 galettes rondes de 15cm de diamètre posĂ©es sur un feuille de papier de cuisson. Au centre de chacune d’elle vous disposez 7 cerises avec leurs noyaux, vous rabattez la pâte grossièrement tout autour en essayant si possible de lui conserver un cĂ´tĂ© Ă©tanche. Saupoudrez de sucre et au four 30mn Ă  180°. Surveillez, prĂ©fĂ©rez une cuisson excessive Ă  la limite du carbonisĂ©. Vous aurez, bien sĂ»r, eu la sagesse de prĂ©voir 2 tartes par personne. Question liquide, le choix est vaste, de la Guigne de l’ami Cazottes, pour les purs et durs, en passant par un Cerdon ou le dĂ©licieux « Pète la soif » du gang ThĂ©venet et pourquoi pas un cidre. Enfin, je crois que vous saurez vous laisser guider par vos papilles. Vraiment je vieillis, voilĂ  que la carte mĂ©tĂ©o du jour me porte Ă  la compassion, la pitiĂ©, c’est misère, je me dĂ©crĂ©pis de l’intĂ©rieur, me laisse envahir par des sentiments bien peu Ă©piciers. Je programme sans le savoir mon prochain cauchemar, ma vision ultime, une pancarte immense « SPAR t’accuse! » en lettres de feu.

Le Very Nice Petit Salon est termined.

lundi 6 juin2016

Eh bien voilĂ , les Amis, c’est fini, il m’aura quand mĂŞme fallu un mois pour rĂ©diger cet article indigent, tellement l’Ă©vènement m’a fatiguĂ©, lessivĂ©. Et encore je dois reconnaitre que Laurent Cazottes a largement participĂ© Ă  la bonne marche de ce salon. D’ailleurs je vous adresse ce petit mot de Corse oĂą je tente lentement de me remettre de tous ces efforts dĂ©mesurĂ©s. Ce fut donc une très belle journĂ©e qui s’est terminĂ©e fort tard pour certains et raisonnablement pour la plupart aux alentours de 2h du matin. L’Ă©cho rapportĂ© par les vignerons Ă©tait unanime, ce fut vraiment un Very Nice Petit Salon. Plus d’une centaine de visiteurs tous pro avec la venue de bon nombre de sommeliers et restaurateurs des Alpes-Maritimes et du Var, certains venant mĂŞme de bien au delĂ , de fort fort loin, de Marseille, c’est vous dire la portĂ©e. Tout avait commencĂ© le dimanche soir par une soirĂ©e de prĂ©-chauffage chez Christophe Dufau Les Bacchanales Ă  Vence qui nous a chamboulĂ© les papilles avec quelques plats renversants, limite dĂ©moniaques.  A Nice, chez Mr.Caramel, tout Ă©tait fin prĂŞt Ă  11h pour accueillir les visiteurs. Jacques Ferrandez et Michel Tolmer verre dans la main gauche et crayon dans la droite dĂ©dicacèrent leurs BD un peu, burent et boivèrent beaucoup. Pour ma part je n’en signais qu’un seul seul mais quel exemplaire! A Emilie Pelletier qui avait quittĂ© son Grand Huit parisien tout spĂ©cialement. ZoĂ© Thouron remporta un très joli succès suite Ă  l’accrochage de ses dessins originaux. Mimi, l’Ă©gĂ©rie de Glougueule, nous fit admirer ses dernières sculptures et Christophe Lorenzoni, crĂ©ateur de 225litres, ses meubles recyclĂ©s. Le succès est aussi dĂ» Ă  l’aide que nous ont apportĂ© les Ă©lèves-sommeliers et leur professeur Jean-François Reviron du LycĂ©e Escoffier de Cagnes sur Mer.

Un Gramenon ? deux grammes oui !

mardi 31 mai2016

Tout en Bulles – Substance – Marguerite – Carco – MĂ©mĂ© – Dilettante – Oncle LĂ©on – Isidore – Vin d’Autan. Les quilles dĂ©filent rapidement sur un fond bucolique en plan large – Richard Wagner et ses vierges guerrières occupent tout l’espace sonore – LĂ©ger travelling arrière – ralenti sur un magnum de MĂ©mĂ© 2000.

La stabilité verticale de l’image n’est pas exempte de reproche, mais bon, on se doute de la provenance amateur de la source.

Cela repart : Ultime – Comeyre – Pète la Soif – Vin de MĂ©ditation – Cornaline – Les Laquets – CĂ´te du Py.

Une sélection drastique pour un casting de rêve.

Une sélection drastique pour un casting de rêve.

Ça sent le long mĂ©trage – la machine s’emballe – la nettetĂ© en pâtit – l’arrière-plan quitte le bleu azurĂ©en pour basculer sur un vert gazon – Apparition dans le champ, juste en haut d’un arc de cercle qui vient masquer l’image et se dĂ©forme pour envahir le cadre – Obturation totale sur un noir intense et silencieux – quelques secondes sans Ă©mission – les Walkyries se sont tues – et cet avertissement : « Suite Ă  un arrĂŞt momentanĂ© d’une catĂ©gorie de notre personnel, je ne peux assurer correctement la continuitĂ© de mon Ă©mission. Je vous prions de excuser moi ». Arrivent en arrière-plan sonore les tambours de la Marche des EclopĂ©s – retour sur un Ă©cran figĂ©, un Ă©cran d’un rouge lumineux et gourmand, gourmand comme un beau jus de grenache bouillonnant, une promesse d’ivresse.

Cet air entêtant de Gainsbourg que Jacques a siffloté et chantonné toute la matinée aurait dû nous alerter « …et bang ! On embrasse les platanes…Et à gauche, à droite… Et à gauche, à droite. » Mais là ça a fait « Et à gauche, à droite, droite, droite… »

Heureusement intervention rapide de l'antenne locale de Pochetrons Sans Frontières.

Heureusement intervention rapide de l’antenne locale de Pochetrons Sans Frontières.

Laurent aussi l’a senti, dès le départ, il m’a dit « P… ! L’Grofé, il envoie ! » Nous avions à peine eu le temps de caler nos fesses dans les deux voitures suiveuses que l’ami avait déjà pris le large debout sur sa moto de trial. Censé nous ouvrir la voie et évaluer les risques de rencontres inopportunes, il devait être le borgne guidant les aveugles vers la Terre Promise, là où dans un fil d’eau claire et fraiche se prélassent dans l’onde vive bouteilles et magnums de bière alors que nous pratiquons le noble art qu’est la pétanque, école de sagesse, de grâce, d’humilité et de fairplay.

Pas le temps de passer la quatrième que nous étions stoppés net par un attroupement en bord de route, deux voitures et une dizaine de personnes. Dans le lot, à part nos camarades de jeu, un couple d’étrangers avec leurs enfants et dépassant du troupeau, un casque de moto, visière en biais comme une virgule barrant le visage de notre Grofé, maquillé à la râpe. Laurent, cette fois dans l’analyse et le diagnostic, laissa tomber la synthèse « Poussée de rosacée intense et non circonscrite! ».

Un mouchoir en papier humecté de salive aseptique, un toucher délicat d’apprenti-boucher allié à une véritable envie de bien faire malgré une vision trouble, permit à Rénato de désincruster la plupart des graviers. Les derniers furent extraits du bout de cet ongle que d’ordinaire il réservait à des tâches tant auriculaires que nasales.

Pendant qu’il prodiguait les premiers soins, du coin de l’œil les touristes nous dévisageaient, dans le regard, une sorte d’ahurissement mêlé d’angoisse à peine voilé. Sans prononcer un mot, après que le père ait donné le signal du départ en fracturant du coude les côtes de sa femme, ils ont très rapidement quitté le terrain des opérations.

Huit types coiffés de calottes, chéchias et autres kippas formant par leurs exhalaisons fétides un nuage instable d’alcool, arrivant précipitamment sur les trousses d’un potentiel fugitif ou otage en fuite par ces temps de psychose islamique aigue peuvent facilement perturber le chaland.

Jacques, casque de guingois, sourire de « ravi » aux lèvres et yeux dans le lointain, nous expliqua se souvenir s’être inquiété, un peu tardivement il est vrai, du changement soudain de nature du revêtement de sol. Ce qu’il n’avait pas analysé visuellement avec son seul neurone disponible, via la selle, son arrière-train le lui avait transmis dans l’instant. Le système nerveux central hors service, celui-ci prit le contrôle des opérations. L’information fut déchiffrée et transmise au poste de garde le plus proche encore ouvert à cette heure-là. Application de la procédure d’urgence avec passage en mode recyclage interne, toute communication avec l’extérieur devenant dès cet instant impossible lui imposa pour le reste de la journée, le bassin en avant, une démarche étriquée, un peu pincée. Après une vingtaine de mètres passés à tenter de rééquilibrer désespérément la moto, la trajectoire étant définitivement corrompue et l’heure de la sieste aidant, D’Jack avait opté pour la solution sage en telle situation, se coucher, si possible dans cette herbe tendre, toute proche, si proche. Malheureusement avant d’atteindre son carré de gazon, il testa du museau le pouvoir abrasif du bitume, d’où ce maquillage façon betterave râpée.

PlutĂ´t qu'un film, la photo de la partie de boules.

PlutĂ´t qu’un film, la photo de la partie de boules.

Le temps de rapatrier la moto au chalet, de parfaire les pansements et nous repartions pour le terrain de boules. Depuis que nous nous retrouvons chaque année pour ce week-end « Talibans », jamais, je dis bien jamais, nous n’avons raté « La Partie de Boules ». Alors ce n’est pas une petite gamelle qui allait nous freiner, d’autant plus que la douleur nous était tout à fait supportable.

Nous ne jouions pas depuis plus de deux, trois litres que nous vîmes une ambulance de pompiers se garer en bordure du terrain de jeu. Bouteilles et verres étant exposés sur le banc, nous nous doutions bien qu’ils ne venaient pas nous informer des conséquences de la déshydratation chez les représentants du troisième âge, mais de quoi alors ? Une tournée de routine ? Non !

La pompière s’adressant à notre blessé lui demanda s’il était bien « L’Homme à la moto », auquel cas, elle souhaitait qu’il la rejoigne dans l’ambulance.

Dans la chute le genou droit avait aussi dégusté et apportait à sa démarche une touche nous faisant immanquablement penser à Boris Karloff dans Frankenstein, la Belle lui évitant le lynchage et par sa seule voix ramenant La Créature dans son univers. « Venez Monsieur! Venez ! Suivez-moi !» Seul manquait le crin-crin du violon piaillard en fond sonore.

Relâché après la visite de contrôle, Jacques réintégra son équipe afin d’y prendre sa part active dans la défaite. La dame du feu m’appela discrètement afin de me communiquer le diagnostic. Rien à signaler d’alarmant mais elle me conseilla de lui porter attention car les propos qu’il avait tenus étaient pour le moins étranges, à tel point qu’elle avait supposé un instant l’absence de port du casque.

Une fois dans le camion, après qu’il lui eut décliné son état-civil, il avait cherché un stylo et demandé où se trouvait l’album qu’elle souhaitait qu’il lui dédicaçât puis l’avait chaleureusement remerciée, subjugué qu’il était de rencontrer une admiratrice qui connut jusqu’à ses date et lieu de naissance. Il lui avait dit tout le plaisir qu’il avait à chaque fois de rencontrer son lectorat où que ce soit, qu’il était particulièrement touché, en l’occurrence que ce soit dans ce village, gardien de ses plus beaux souvenirs d’enfance.

Les démangeaisons de la cicatrisation, l’escagassant au plus haut point, ont poussé notre ami à se grafigner méthodiquement la couenne malgré l’interdiction que lui en a été faite, cette tâche blanche se développant au détriment de ce halage qui sied tant au bleu de ses yeux. Quotidiennement photographié sous le même angle il en résulte le projet d’un flipbook tiré à neuf exemplaires, autant que de participants, album souvenir de l’édition 2015 que bien des dermatologues souhaitant illustrer l’incidence de l’alcoolisme dans le monde des maladies de peau seraient prêts à s’arracher à prix d’or.

Arbois et nous aussi.

mardi 24 mai2016

Inutile de vous faire l’article, vous connaissez tous notre professionnalisme et surtout notre dĂ©ontologie et ses critères d’exigence outranciers. DĂ©jĂ  peu allergiques Ă  la flatterie, il suffisait de peu pour s’offrir nos bonnes grâces, nous avons dĂ©cidĂ© d’ajouter la veulerie Ă  notre palette des sentiments. C’est donc sans aucun Ă©tat d’âme, alors que je n’y suis jamais allĂ©, que je vais vous vanter les qualitĂ©s de ce charmant village du Jura qu’est Arbois.

Arbois, le village préféré des Français.

Arbois, le village préféré des Français.

Édouard je ne le connais pas non plus, mais il n’en est pas de mĂŞme de ses chocolats et quand on parle Ă  mon estomac avec autant de talent, je ne peux douter que tout ce que me raconte une telle personne, ne peut qu’ĂŞtre vrai et surtout digne d’intĂ©rĂŞt. Donc voilĂ , vous allez suivre le lien ci-dessous et vous laisser sĂ©duire par le Jura puis voter pour Arbois comme nous l’a demandĂ© si poliment Edouard Hirsinger.

http://www.france2.fr/emissions/le-village-prefere-des-francais/arbois-region-franche-comte-bourgogne_485135

France – BrĂ©sil, les 16 et 17 Mai Ă  Paris.

jeudi 12 mai2016

Bien avant l’annonce tant attendue de la liste ce soir par Didier Deschamps des heureux Ă©lus, Glougueule vous communique dès maintenant celle du match retour France – BrĂ©sil des 16 et 17 mai Ă  Paris. Nos amis BrĂ©siliens renommĂ©s pour la qualitĂ© de leur jeu ont sĂ©lectionnĂ© Lizete Vicari, Marina Dos Santos, Marco Daniele, Eduardo Zenker et Pedro Hermeto. Ce dernier ayant dĂ©jĂ  Ă©claboussĂ© de tout son talent de très chaudes fins de soirĂ©es aussi bien dans la capitale qu’en Loire. Quant aux Français, leur sĂ©lectionneur Philippe Herbert a portĂ© son dĂ©volu sur des valeurs sĂ»res de notre championnat avec Pierre Overnoy comme gardien des valeurs, Pierre Breton en dĂ©fense centrale, avec Pierrot ce n’est pas le joueur ET le ballon qui passent, c’est OU, Ă  l’image de Ryan Giggs Ă  qui il a empruntĂ© la coupe de cheveux.

Deux jours de folie pour les amateurs de beaux jus.

Deux jours de folie pour les amateurs de beaux jus.

Autre dĂ©fenseur avec SĂ©bastien Bobinet sur le cĂ´tĂ© droit, certainement le seul choix contestable de l’entraineur, pour qui connait le frĂŞle sportif et piètre pongiste. EspĂ©rons que pour une fois il saura hisser son niveau de jeu. Au centre pour diriger les opĂ©rations, Marcel Richaud, n’en doutons pas il saura grâce Ă  son calme apporter toute la confiance nĂ©cessaire Ă  ses attaquants de pointe, les deux cĂ©lèbres flèches que les plus grands clubs nous envient, Jean Foillard et Philippe Valette qui retrouveront, Ă  coup sĂ»r, sur le terrain la complicitĂ© qui les unit dans la vie. Gageons que nous avons lĂ  une fière Ă©quipe, Ă  ce petit bĂ©mol près Ă©voquĂ© plus haut. La partie se dĂ©roulera en deux temps. Tout d’abord le lundi 16 mai au Restaurant le Chateaubriand Ă  partir de 14h et retour le lendemain 17 au Divvino Ă  12h. Vous pourrez suivre en temps rĂ©el ces deux rencontres sur notre site Ă  condition d’ĂŞtre abonnĂ© bien sĂ»r.

Ouane mort taïme Eugène * : Le Very Nice Petit Salon des Vignerons Glougueule

jeudi 5 mai2016

Dernière ligne droite, derniers prĂ©paratifs, les affiches sont imprimĂ©es, les dessins de ZoĂ© sont encadrĂ©s et rangĂ©s dans deux sacs et n’attendent plus que de se pendre aux cimaises. Mimi hĂ©site encore entre ses dernières sculptures en rĂ©sine et ses « Frileuses » en bronze de quatre mètres et une tonne. Coco a sĂ©lectionnĂ© ses fauteuils, tables et chaises les plus confortables pour recevoir les sĂ©ants de Jacques Ferrandez, Michel Tolmer et votre serviteur afin que notre sĂ©ance de dĂ©dicaces se passe au mieux. Les Éditions de L’Épure et Rue de Sèvres ont prĂ©vu plusieurs camions de livres et l’immense foule de nos admirateurs devrait ĂŞtre satisfaite. Ils seront donc vingt-un vignerons Ă  participer Ă  notre premier Very Nice Petit Salon Glougueule ce lundi 9 mai Ă  Nice dans les locaux du restaurant Mr Caramel, Ă  partir de 11h.

Première édition juste avant le Festival de Cannes. Glougueule le site en avance, mais sur quoi ???

Première édition juste avant le Festival de Cannes. Glougueule le site en avance, en avance mais sur quoi ???

Ils ne seront que vingt-un car la place nous aurait manquĂ©, nous avons dĂ» nous limiter. Il y en a tant dont nous nous rĂ©galons de leurs vins et que nous n’avons mĂŞme pas sollicitĂ©s, nous espĂ©rons qu’ils ne nous en tiendrons pas rigueur. A lundi donc.

* Les culturés du bulbe auront saisi le subtil rapprochement fait, tout en nuance, avec le mythique morceau des « Flamands Roses » : « Careful with that axe, Eugène ».