Voulez-vous Zoé avec nous ?

24 septembre 2012

Boire est bon et en voici encore la preuve. Sinon comment aurions-nous découvert le talent de Zoé Thouron si son père ne s’était adonné régulièrement à la boisson depuis sa plus tendre enfance ? Vous verrez qu’elle possède un don d’observation remarquable. Pour arriver à un tel niveau ne doutons pas que Zoé en a vu défiler des bouteilles. A Glougueule nous aimons les jeunes et plus particulièrement les ceusses qui boivent, alors voici quelques dessins à vous mettre en bouche.

On a retrouvé le préservatif du Commandant Cousteau !

21 septembre 2012

La récente découverte, sur une plage du Morbihan, d’un objet rouge en néoprène d’environ 40cm pour une bonne dizaine de large, de forme oblongue avec deux réservations laissant envisager que l’on pourrait y glisser les pieds, les mains ou tous autres éléments corporels marchant par paire a ravivé la mémoire de tous les admirateurs du « Pacha » et réveillé de vieilles peurs dans le milieu aquatique des grandes profondeurs.

Le marin Jacques-Yves Cousteau (1910-1997) appartenait corps et âme à la mer et s’il était connu et reconnu sur terre pour son bonnet rouge, il en était de même dans tous les océans grâce à cet autre bonnet, véritable sémaphore. Avant-gardiste, il était l’homme qui avait mis au point le scaphandre autonome et compris très tôt l’importance de la communication.

Mimi, Fifi et Glouglou РLa beaut̩ du geste

13 septembre 2012

Mimi, profession mannequin

10 septembre 2012

Un jour vient le temps du désamour. Alors, plus rien ne compte, on est prêt à tout pour tourner la page. On ne recule devant aucune bassesse.

Il s’en est fallu de peu ce matin-là. Cinq minutes, cinq petites minutes et la face de la mode en eût été changée à tout jamais. Il eût suffi que Karl ne prenne pas ce dernier café-calva pour se donner du courage avant de reprendre la route, pendant que Mimi attendait, tête basse, dans la mercedes. Sans ces cinq minutes, l’accident n’aurait pas eu lieu, Mimi se serait inéluctablement acheminé vers un lugubre destin.

Mais on ne se sépare pas si facilement de son mannequin emblématique, toutes ces années, ces défilés, ces moments de gloire.

1976 et cette collection intitulée : « Taille Unique », caractéristique principale : les mensurations requises 90-100-90.  « La Ligne Tonneau ».

1981 : Mimi qui menait en parallèle sa carrière de sculpteur, proposa à Karl le thème de l’emmaillotement. Les doigts éclatés habillés de bandelettes sanguinolentes inspirèrent Karl. « La mariée accidentée » fut incontestablement le clou de cette collection.

Et puis l’arrivée de l’éblouissante Inès de la Fressange, sa jeunesse, sa fraicheur et lentement, insidieusement Karl en vint à envisager la séparation.

Toujours est-il que par ce froid matin de janvier, lorsque vers 8h, Karl, parfumé au calva, percuta l’arrière de ma voiture, il était sur la route de la maison de retraite. Mimi, le nez éclaté, essayait tant bien que mal de contenir le flux sanguin, pendant que la Walkyrie lui braillait « Achhh! Mimi! Zaitu qué zai imbozible de vaire bartir du zang zur du guir blanc! Mimi ! ché déviens vou akozdédoi!  « . Touché par le désarroi du mannequin, je proposais mon aide. « Achh! Foubouvais pien en vaire zeguefoufoudrez, léméner à labattoir ou à la maizon de redraite! Bais tanzekala foutefrez brévoir eine tétomagement! »

C’est donc au poids et contre quelques billets de 100 que je sauvais Mimi d’une fin triste et longue comme un jour sans vin.

Depuis cet épisode, Monsieur Tolmer et moi-même le soignons, il a repris goût à la vie, son poil est à nouveau brillant et soyeux. Ah! il faut le voir gambader dans les caves la crinière au vent, marquant du pied les barriques où il décèle la moindre trace de volatile et de s’en délecter. Quand dans ses beaux yeux innocents, vous lisez cette joie de vivre, vous vous dites que votre passage sur terre n’aura pas été vain. Alléluia au très haut des cieux, Mimi est parmi nous!

Vigne en Foule

5 septembre 2012

Après notre périple annuel aux quatre coins de l’hexagone, c’est une impression mitigée qui nous reste au sujet des restaurants desquels que nous avons visités. Mes parents ayant définitivement clos la liste des délateurs anonymes sous le régime du Maréchal dont je porte fièrement le prénom, je vous indique avec plaisir celui où nous avons rencontré à la fois un accueil attentionné et chaleureux et une cuisine simple et savoureuse. Vigne en Foule c’est à Gaillac le restaurant du quintet Cazottes, Issaly, Lescaret, Plageoles, avec au piano Julien Bourdariès, impeccable interprète. C’est pour 16€ un menu du midi au rapport qualité/prix renversant, produits frais et de saison. La canicule nous poussant vers de la bulle fraiche et légère, nous avons opté pour le sydre de Bordelet à la pression, tout en glissant un Mauzac Nature dans notre gibecière pour la halte du soir prévue dans les  Charentes sur un banc face au soleil couchant sur le fleuve Gironde.

Vigne en Foule

80 Place de la Lib̩ration Р81600 Gaillac РT̩l 05 63 41 79 08

Mimi, Fifi et Glouglou – Trop bon

27 août 2012

Trois hommes en Collioure

21 août 2012

De Collioure, après une heure de petites routes en lacets et un franchissement de frontière, même pas clandestin, nous étions en Espagne. C’est en file indienne que nous avons longé les murs des maisons basses d’Espolla, évitant au maximum la brûlure de ce soleil infernal. Habitué des lieux, Vincent entra le premier et entama la conversation en catalan avec le patron dont le ticheurte, déformé par les abdominaux, racontait la vie de ce printemps 2012. A peine installés dans la salle climatisée, la bouteille de rouge frais arriva en guise d’apéro. Ici pas de carte, pas de menu, il s’agit d’un restaurant de campagne, cantine des ouvriers du coin. Tomates, salade verte et un cortège de charcuteries locales, saucisson, boutifar, andouille,…. Pas loin derrière, une platée de délicieux petits escargots puis une tortilla accompagnées de la deuxième bouteille. L’ambiance sonore du lieu allait croissant à mesure que les bouteilles de la dizaine de table se vidaient. Tout le monde n’en était pas au même point. Visiblement les quelques gouttes de café que nos camionneurs de voisins ajoutaient à leur whisky leur échauffaient les oreilles, les obligeant à hausser le ton après chaque tasse. Pour nous ce furent de délicieux rognons de porc et une troisième bouteille. Mimi ayant réussi à conserver sa chemise intacte se lança le défi du jour en attaquant, par la face sud, un pied de porc à main nue et sans serviette. Moi je me suis rué sur un poêlon dans lequel des filets de morue avaient mijoté lentement accompagnés de tomates, oignons et olives noires. Le souvenir de ce plat reste très intense, les saveurs étaient fantastiques, l’ensemble avait pris tout son temps pour réduire et délivrer tous ses arômes et comme je sais me contraindre pour garder mon allure de jeune homme, j’en repris deux fois. Ce qui fait trois, je crois. Et quatre pour les bouteilles de rouge. La suite prévoyait une entrecôte et le patron regretta que Vincent ne l’ait pas prévenu car il nous aurait cuisiné une paella dont il a le secret. Repus je me trainais jusqu’à la caisse pour régler la note. Tout en marmonnant, le patron griffonna sur la fiche le montant : 102€.

102€ pour six, rien à redire, vraiment je ne peux pas dire que l’ibère ait été rude.

Restaurant ca la Manela РPla̤a del Carmen Р17753 Espolla

Janasse dans le bonheur

30 juillet 2012

« Il eut suffi de presque rien, de quelques années de moins, pour que je te dise je t’aimeeeeee….. » L’avant-dernière m’ayant paru sur le déclin, j’avais garé la dernière dans le casier des bouteilles « bonne pour la sauce ». Et puis l’autre soir après une journée exécrable au travail, j’ai pris ma douche, me suis enquis auprès de ma mie du menu et me suis dit qu’un poulet fermier qui avait le bon goût de se baigner en compagnie de pommes de terre et d’oignons, qui avait choisi cerfeuil, estragon, menthe et  basilic pour parfumer le bain ne pouvait quitter ce bas monde emporté par un verre d’eau. J’ai demandé à ma fiancée si ingurgiter quelques centilitres de rouge était une activité envisageable dans un avenir proche. La réponse étant évasive, je fis une analyse rapide de la situation : plat dont je raffole, seul à boire et lever demain 4h30. Résultat : ouvrir une bouteille que l’on peut envisager ne pas finir sans regret. Et là, au frais dans la cave, m’est revenu en tête cette dernière bouteille de Garrigues 1997 du Domaine de la Janasse. Remontée rapide de la cave, ouverture dans le même tempo et service à l’unisson. Oui, tout ça rapidement car à chaque fois je me fais tancer; je file toujours à la cave au moment où le plat chaud arrive sur la table. Le nez dans le verre, j’ai tout de suite senti que cette dame n’était pas sa jumelle. Pour les férus de note de dégustation je dirais, pour bien concentrer le propos et donc en résumé : »Hummm! Ah P….ça  c’est bon! » Nous étions en ligne directe avec le vin, le cépage, le terroir et  le vigneron*. Ne pouvant réprimer quelques grommellements de plaisir, mon amoureuse s’est dangereusement rapprochée de mon verre. Dés cet instant j’ai compris que l’irréparable pouvait se commettre à tout instant. Ce qui ne manqua pas d’arriver dans les minutes qui suivirent. Angèlinabellatchitchi, prénom corse un peu long il est vrai, se leva et prit un de ces grands verres fins volés au Château Moulin Pey-Labrie, arme redoutable de 4eme catégorie. Je me retrouvais à découvert, quasiment nu avec mon petit verre INAO. Par bonheur la dame éprouve à mon endroit, plus qu’à mon envers d’ailleurs, quelques sentiments et me laissa parfois accéder au flacon. La question d’un éventuel gaspillage ne se posa pas. Tout bu et même regretté que cette belle bouteille n’ait pas eu une sÅ“ur cachée.

* Je garde un très bon souvenir de cette journée passée avec Jacfé et Christophe Sabon, qui nous fit un cadeau royal en nous offrant une bouteille de sa cuvée « Les Vignes Oubliées ». Grenache 1995 ramassé tardivement, si je ne me trompe-je.

Domaine de La Janasse
Aimé, Christophe et Isabelle Sabon

27, Chemin du Moulin
84350 COURTHEZON
Téléphone: 04 90 70 86 29

Mimi, Fifi et Glouglou РMin̩ralit̩

24 juillet 2012

Une expérience de l’eau de là

16 juillet 2012

Je ne sais pourquoi certaines fois, heureusement rares, je me dis dès le placement à table : « Mais P…! Kéno t’es vraiment trop c..! Tu le savais et tu as accepté!…Tu ne la ramènes pas, tu t’escamotes dès que possible en t’excusant de partir si tôt mais tu te lèves à 4h et vieux comme t’es, tu ne le supportes plus, bla bla bla…. »

…. »Bon alors : Raphaël entre les deux André, Luc en face d’Alain et toi Philippe, ici à côté de moi!…. Comme mon petit bristol vous l’annonçait, je vous ai réuni ce soir pour que nous évoquions le mystère de l’eau et subséquemment son concept inhérent : »S’il est soluble dans le vin, Dieu l’est-il dans l’eau? »….Et afin d’éclairer nos esprits et pour être en osmose parfaite avec notre thème, nous allons accompagner notre végétal repas d’une sélection d’eaux minérales! »…. Cela devait bien faire vingt minutes qu’Enthoven parlait, je voyais en surimpression apparaitre les mots-clés de son discours et je ne comprenais toujours rien. Pourtant Finkielkraut et Glucksmann avaient bien tenté de me l’introduire mais décidément je n’arrivais pas à intégrer ce concept. Bien trop gros pour un si petit QI. Ferry et Comte-Sponville atterrés se demandaient ouvertement ce que je faisais là parmi eux. Puis l’image s’est brouillée, tout est devenu flou autour de moi, je changeais de monde, à mesure que leurs voix s’évanouissaient dans le néant surgissait de ce brouhaha une voix qui me paraissait familière et amicale.

Il a souvent été dit par ceux qui ont vécu cette étrange expérience que seule leur farouche envie de vivre les avait sauvés du néant qui les appelait au bout de ce tunnel éblouissant. Mon désir de vivre fut, ce jour-là, le plus fort. D’un filet ténu, la voix devint plus précise et je finis par discerner quelques bribes significatives ou du moins suffisamment évocatrices pour que je revienne à la vie. Car il s’agit bien ici d’une expérience mystique à laquelle j’ai participé bien malgré moi. Cette voix disait : »Philippe, réveille toi sinon t’auras pas de saint jacques à la crème et le jero de Mémé 90 est presque vide, alors tu arrêtes ta sieste et tu te pointes à table! »

Décidément on n’échappe pas à son destin et vouloir absolument se démarquer du commun des épiciers en regardant exclusivement Arte ne me vaut rien.